Qui sont les 10 djihadistes de France que l’Irak va juger pour appartenance à l’Etat Islamique ? (25/03/2019)

Publié par Guy Jovelin le 25 mars 2019

Auteur : Pierrot
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Alors que la presse insiste très régulièrement sur le poids supposé des « convertis » dans les rangs de l’Etat Islamique, sur les 10 terroristes transférés en catimini à la justice irakienne par la France en février dernier, 2 seulement ont des noms « du cru ».

Trouvé sur Sud Ouest : « Ces Français qui encourent la peine capitale ont pour la plupart rejoint Daesh au début de la création du « califat », en 2014. Certains d’entre eux ont des liens étroits avec les auteurs des attentats du 13-Novembre à Paris

Accusés d’appartenance à Daesh, ils ont été identifiés par un responsable irakien des services de sécurité et le Centre d’analyse du terrorisme (CAT) à Paris : voici les profils de dix des Français qui encourent la peine capitale en Irak. La loi irakienne prévoit jusqu’à la peine de mort pour quiconque a rejoint une organisation « terroriste », qu’il ait ou non combattu.

Léonard Lopez

Au début des années 2000, ce Parisien de 32 ans, qui a notamment travaillé dans une librairie musulmane, fait partie des plus actifs sur le site jihadiste francophone de référence d’alors, Ansar Al-Haqq. En juillet 2015, alors qu’il est sous contrôle judiciaire, Léonard Lopez part avec sa femme et leurs deux enfants, d’abord en Irak puis en Syrie.

Condamné par contumace en juillet 2018 à cinq ans de prison ferme dans le dossier Ansar al-Haqq, il est surtout connu des services de renseignement pour avoir cofondé l’association Sanabil, dissoute par le gouvernement français fin 2016 car elle contribuait sous couvert d’aide aux détenus à radicaliser des prisonniers.

Kévin Gonot

Ce Français de 32 ans, né à Figeac (Lot), a été arrêté en Syrie avec son demi-frère Thomas Collange, 31 ans, sa mère et son épouse. Entré illégalement en Syrie via la Turquie, selon ses dires, il a d’abord rejoint le Front al-Nosra (ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie) avant de prêter allégeance au « calife » de Daesh Abou Bakr al-Baghdadi.

Selon la justice irakienne, celui qui se faisait appeler Abou Sofiane au sein de l’EI a reconnu avoir combattu en Syrie et en Irak. En France, il a déjà été condamné en son absence à neuf ans de prison, selon le CAT.

Fodil Tahar Aouidate

Cet homme de 32 ans décrit comme autoritaire, violent et prêt à mourir pour l’idéologie radicale de Daesh a rejoint la Syrie en 2014. Alors qu’il y combattait, Fodil Tahar Aouidate, a été rejoint par 22 membres de sa famille, selon la justice française. Originaire de Roubaix (Nord), il est soupçonné d’avoir voulu commettre une action violente en France en 2013. Il était alors connu du renseignement pour ses liens avec la mouvance salafiste belge, notamment Abdelhamid Abaaoud, un des organisateurs présumés des attentats du 13 novembre 2015.

Fin 2015, il était apparu dans une vidéo faisant l’apologie de ces attaques (130 morts). Deux de ses soeurs ont été condamnées en France pour « financement du terrorisme », car elles ont, selon le tribunal, envoyé 15 000 euros en Syrie, notamment des allocations familiales perçues par des membres de leur famille après leur départ.

Mustapha Merzoughi

Ce Français de 37 ans a servi dans l’armée française de 2000 à 2010, notamment « en Afghanistan en 2009 », selon ses « aveux » à la justice irakienne. En France, il vivait à Toulouse, d’où venaient aussi les frères Fabien et Jean-Michel Clain, qui ont revendiqué les attentats de novembre 2015 avant d’être tués récemment en Syrie et dont la nièce est mariée à Kévin Gonot.

Passé par la Belgique puis le Maroc, ce Français d’origine tunisienne a suivi « des formations religieuses et militaires à Alep » (nord de la Syrie). Là, il a « prêté allégeance devant un chef de Daesh au visage masqué à Mossoul » parce que « les chefs avaient peur d’être reconnus ou identifiés par les combattants étrangers dont ils redoutaient qu’ils soient des espions ».

Yassine Sakkam

Originaire de Lunel (Hérault), comme une vingtaine d’autres Français de Daesh, il a été l’un des derniers de cette commune à rejoindre le califat, fin 2014.

Il est visé par un mandat d’arrêt criminel français depuis 2016. Selon le CAT, son frère Karim a commis un attentat suicide à la frontière irako-jordanienne en 2015.

Karam El Harchaoui

Ce Français de 32 ans est parti en Syrie en 2014 depuis la Belgique, selon des informations de presse. D’après le quotidien belge HLN, son jeune frère et leurs épouses belges étaient également membres de l’EI.

Sur une photo diffusée par la justice irakienne après son arrestation, il apparaît en sweat à capuche, le crâne dégarni sur l’avant et une barbe encadrant son visage.

Salim Machou

Âgé de 41 ans, il a appartenu à la brigade Tariq ibn Ziyad, une unité de Daesh menée par un ancien légionnaire français, Abdelilah Himich, lui aussi originaire de Lunel, selon le CAT. Cette « cellule de combattants étrangers européens, vivier d’auteurs d’attaques en Irak, en Syrie et à l’étranger » a compté jusqu’à « 300 membres », affirment les autorités américaines.

Salim Machou a, rapporte le CAT, hébergé à Raqqa, ex « capitale » de Daesh en Syrie, Jonathan Geffroy, un Français capturé en Syrie et qui a fait de nombreuses révélations à la justice française, notamment sur les frères Clain.

Vianney Ouraghi

Ce Français de 28 ans a d’abord rejoint Al-Nosra avant d’intégrer Daesh dès la proclamation de son « califat » en juillet 2014, selon le CAT. Vianney Ouraghi avait quitté la France en juin 2013 aux côtés du Franco-Algérien Lyes Darani, de même source. Ce dernier a été condamné à huit ans de prison pour avoir voulu préparer un attentat à son retour des zones de combat deux mois plus tard.

Ce Français d’origine algérienne a dit à ses enquêteurs irakiens avoir abandonné des études de psychologie en France. Il est ensuite « allé en Syrie via les Pays-Bas et la Turquie ». Toujours selon les « aveux » rendus publics par la justice irakienne, il a suivi « des formations religieuses et militaires », puis fait allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi avant de rejoindre « un centre d’accueil des combattants étrangers à Mossoul ».

Brahim Nejara

Originaire de Meyzieu, près de Lyon, ce Français de 33 ans a facilité l’envoi de djihadistes en Syrie et est apparu dans une vidéo de Daesh après les attentats de novembre 2015, selon le CAT. Il a également incité un de ses frères à commettre un attentat en France, de même source.

En Syrie, il a fréquenté Foued Mohamed-Aggad, l’un des kamikazes du Bataclan, salle de spectacles où a eu lieu une des tueries du 13-Novembre.

Bilel Kabaoui

Ce Français de 32 ans est parti vers le territoire de Daesh durant l’été 2014, selon le CAT. Il est originaire de Sèvres, en région parisienne. »

19:25 | Tags : djihadistes français, justice | Lien permanent | Commentaires (0)