De Bernard Antony :
Américains, russes ou chinois, en attendant Sanofi aussi, les grands labos pharmaceutiques se disputent le marché du corona-vaccin à coup de statistiques d’efficacité garantie. Et les uns d’affirmer : « le mien est efficace à 80 % », les autres : « le mien à 85 % », un troisième de surenchérir : « le mien à 87 % ». Qui dit mieux ? À qui ira cette vente à la surenchère ?
Il n’est évidemment pas besoin d’être très versé en vaccinothérapie pour savoir que l’on se fout vraiment du monde ! Comme si avec des vaccins frais éclos et testés sur des populations limitées, et évidemment diversement contaminées, on pouvait si vite annoncer des pourcentages précis de réussite. Comme s’il pouvait s’agir d’autre chose que de « fourchettes » d’estimation.
Et voilà que l’on nous fait le gag d’annoncer la prochaine vaccination de l’exemplaire couple royal du Royaume-Uni : celle du duc d’Édimbourg âgé de 95 ans, celle d’Élisabeth, 88 ans. S’ils vivent encore plus vieux de quelques mois ou années, on finira par nous faire croire que le vaccin est un élixir de jouvence.
Pourquoi, d’ailleurs, ne pas l’appeler : « God save the Queen » ? Nul doute alors que, même hors du Royaume-Uni, et par exemple chez nous, cela favoriserait une grande émulation dans l’appétit vaccinal collectif. Le bon peuple en a quelquefois tellement assez d’entendre sur les chaînes, à tout moment et à tous propos, les sempiternelles et si creuses invocations des valeurs de la République.
Aussi, pour la plupart, sans nul doute, le fait d’apprendre en quelque sorte le couronnement du vaccin par Élisabeth II et son époux, équivaudrait à une sorte de brevet de gloire, celle d’être royalement vacciné.
C’est qu’il en faut des encouragements pour aller se faire piquer lorsque le professeur d’immunologie Alain Fischer lui-même déclare :
« Premièrement, pour l’instant nous ne disposons que de communiqués de presse de la part des industriels, nous attendons avec impatience des publications scientifiques. Deuxièmement par définition le recul à ce jour sur l’évaluation de la sécurité et de l’efficacité de ces vaccins ne dépasse pas deux à trois mois. Troisièmement les données ne sont pas encore complètes non plus pour savoir jusqu’à quel point ces vaccins sont efficaces sur les personnes les plus à risque. Et enfin dernier point qui est critique, la solution prendra du temps, c’est de savoir si le vaccin d’une part protège l’individu vacciné contre l’infection, mais aussi protège contre la transmission. »
Et voilà qu’outre le scepticisme sur l’efficacité affiché en France par de grands épidémiologistes, tombe la nouvelle de la mise sur le marché aux États-Unis, d’un médicament (et non d’un vaccin), le molnupiravir qui serait rapidement efficace. Si c’était vrai, ce serait une catastrophe financière pour les labos commençant à peine à se répartir la manne vaccinale.
Fort heureusement, pour mettre bon ordre à tout cela, nous avons en France une belle équipe de grands serviteurs du sérail soudés autour du divin Micro-Néron : notamment Jean Castex, le si subtil Grand Vizir excellemment flanqué de son ministre de la Santé, Olivier Véran (qui si rarement varie…), et le chef des scribes des hôpitaux et des morgues enfin revenu, le merveilleux boute-en-train Jérôme Salomon.
Source : lesalonbeige