Ils se sont mobilisés dans tout le village, sidérés et choqués. Depuis le début de la semaine, les habitants de Poligné sont à pied d’œuvre pour tenter de rendre à nouveau salubre le château du Bois Glaume qui fait la fierté locale. « On est des petits nobliaux de campagne, entourés d’agriculteurs et d’ouvriers. Tout le monde se connaît et s’entend bien », nous explique Laure Berthélémé, la propriétaire. Autour d’elle, chacun finit de répertorier les détritus en tous genres, comme ces 300 bouteilles de protoxyde d’azote dont nul ne sait quoi faire. « La semaine dernière, on a vu arriver des bandes de sauvages. Des populations de banlieues parisiennes, rennaises et nantaises que l’on ne connaissait pas. Et ça a tourné au drame. »
Veuve de 57 ans, Laure vit depuis plus de trente ans dans le château, qu’elle loue en chambres d’hôtes pour en assurer l’entretien. « Ici, j’ai toute mon histoire personnelle. Il y avait mes grands-parents, mes parents et mon mari. Depuis, toutes ces personnes ne sont plus là… » Si sa saison touristique est d’ors et déjà brisée devant l’étendue des dégâts, la propriétaire nous évoque surtout l’état de sa chapelle familiale, profanée et souillée d’excréments après avoir servi de toilettes. « J’ai pris des photos et attendu de faire constater les dégâts dans les autres pièces, mais je n’ai pas pu m’empêcher de nettoyer moi-même la chapelle », nous confie-t-elle, émue.
« En tant que Français, on essaie de construire quelque chose. Eux, c’est la démarche inverse. »
A l’origine des malheurs de Laure, une série de mensonges. « Deux individus ont prétendu représenter une famille de quinze personnes, soit la capacité maximale d’accueil du château. [...]
L'intérieur du château du Bois Glaume, saccagé par un festival de rap clandestin. © Photo DR