Pologne, 23 août (Reuters) – La Pologne va construire une clôture le long de sa frontière avec la Biélorussie et doubler le nombre de ses soldats, a déclaré lundi le ministre de la Défense, afin d’endiguer un flux de migrants que l’Union européenne estime être poussé par Minsk (Biélarussie) en représailles aux sanctions de l’UE.
La Pologne et les autres États membres de l’UE, la Lituanie et la Lettonie, ont signalé une forte augmentation du nombre de migrants originaires de pays comme l’Irak et l’Afghanistan qui tentent de franchir leurs frontières. L’UE estime que le président biélorusse Alexandre Loukachenko mène une “guerre hybride” avec les migrants pour faire pression sur l’Union.
Le ministre polonais de la défense, Mariusz Blaszczak, a déclaré qu’une nouvelle clôture solide de 2,5 mètres de haut serait construite à la frontière avec le Belarus.
Lors d’une conférence de presse à la frontière, M. Blaszczak a également déclaré que la présence militaire y serait renforcée. “Il est nécessaire d’augmenter le nombre de soldats. … Nous allons bientôt doubler le nombre de soldats pour atteindre 2 000”, a-t-il déclaré.
Le gouvernement polonais a fait l’objet de vives critiques de la part des défenseurs des droits de l’homme concernant le sort d’un groupe de migrants piégés pendant deux semaines à découvert entre les gardes-frontières polonais et biélorusses près du village d’Usnarz Gorny.
La Pologne affirme que permettre aux migrants d’entrer sur son territoire encouragerait la poursuite de l’immigration clandestine et ferait le jeu de Loukachenko. “Il ne s’agit pas de réfugiés, mais de migrants économiques amenés par le gouvernement biélorusse”, a déclaré aux journalistes le vice-ministre des Affaires étrangères Marcin Przydacz.
Certains avocats et ONG accusent Varsovie de traiter les migrants bloqués de manière inhumaine en leur interdisant l’entrée.
Le médiateur polonais des droits de l’homme a déclaré que les gardes-frontières avaient violé la Convention de Genève en n’acceptant pas les déclarations verbales de certains migrants indiquant qu’ils souhaitaient demander une protection internationale en Pologne.