Les danseuses et chanteuses de cabaret y ont désormais toute leur place. Joséphine Baker ouvre la marche. Cette Noire américaine, inspirée par les Antilles françaises, le mérite bien. Non seulement elle dansait et se trémoussait très bien, mais elle avait eu la riche idée d’utiliser une banane comme cache-sexe. D’autres bananes s’étant jointes au cache-sexe, Joséphine dansait avec une ceinture de bananes.
Devenue française par mariage, un mariage parmi pas mal d’autres, elle fut, notre Joséphine, une grande résistante : tout est là. Elle résista comment ? On ne le sait pas. Elle était, dit-on, en communion de pensée avec le général De Gaulle !
À vrai dire, ce qui a rendu Joséphine Baker sympathique, c’est l’adoption de nombreux enfants élevés dans une vaste propriété de Dordogne avec l’aide financière de la famille princière de Monaco. Mais tout cela, est-ce suffisant pour être admis au Panthéon réservé aux grands hommes qui ont fait l’histoire de France ?
Si toutes les danseuses de cabaret, avec ou sans banane, sont admises au Panthéon, ce n’est pas un Panthéon qu’il fait construire, mais 12. Et il n’y aura plus de différence entre le Panthéon et le music-hall !
À dire vrai, cet épisode n’est pas sérieux. Il s’inscrit dans la démagogie électorale du moment. On ne recule devant rien pour récupérer des voix. Les limites de la décence sont franchies. La danseuse décorée par un général d’armée, c’est inattendu, pour ne pas dire stupéfiant.
Alors je pense à ces jeunes de la première armée du Maréchal de Lattre qui, eux, reposent anonymes dans un cimetière lointain, oubliés de tous. Ces gars-là, ce n’étaient pas des danseuses à la ceinture de bananes, plus personne n’en parle.
C’est un constat que je note avec tristesse, pensant qu’il serait bon d’arrêter d’accueillir au Panthéon la vedette du moment, d’être enfin sérieux, enfin respectueux de tous ceux qui, au péril de leur vie, ont fait notre pays et l’ont défendu.
Et, s’il devait rester une place au Panthéon, il faudrait la donner à un soldat que la France en plusieurs circonstances tragiques que la France a été heureuse de trouver. J’ai nommé le maréchal Pétain !
Source : les4verites