Dans la ville de Dresde, joyau architectural, s’étaient réfugiés pas moins de 750 000 civils qui avaient fui devant l’invasion de l’armée soviétique et campaient dans les parcs, sur les trottoirs, dans les rues. Chacun se sentait en sécurité puisque Dresde n’était pas une cible militaire, c’était une ville hôpital qui pouvait se vanter de posséder 25 grandes installations médicales. La ville ne fabriquait pas de matériel de guerre, et par conséquent était laissée sans défense.
Mais, ce 13 février 1945, les démocraties anglaise et américaine commencent le plus brutal bombardement de la 2e Guerre mondiale (exceptées les bombes atomiques sur le Japon).
7 000 tonnes de bombes incendiaires sont larguées sur Dresde et des dizaines de milliers d’hommes, femmes, vieillards, enfants meurent (entre 200 000 et 400 000 tués), souvent brûlés au phosphore, dans des souffrances terribles.
La destruction de cette ville ne répondait pas à des objectifs militaires ou économiques mais s’inscrivait dans une logique de terrorisme, hors de toute morale, visant à ébranler le moral des Allemands.
Plus précisément :
« À 22h15, 800 bombardiers britanniques, avions d’escorte et de diversion convergeaient sur Dresde et larguaient des bombes incendiaires qui mettaient le feu à la ville d’une extrémité à l’autre. Une fois le ciel dégagé des avions ennemis, ceux qui avaient survécu dans des abris ressortaient dans les rues pour aider les blessés et enlever les morts. Des unités de service de secours de la région environnante se précipitaient dans la ville détruite pour apporter leur aide.
Les Anglais faisaient alors croire aux Allemands que le raid était terminé pour la nuit, mais ils envoyèrent une deuxième vague de bombardiers pour « faire coup double » en revenant piéger les secouristes dans les rues en feu.
Ce deuxième raid allait tuer des milliers de personnes qui se trouvaient en plein air, et eut aussi pour effet de produire la tempête de feu planifiée par les Anglais, provoquant dans la vieille ville des températures atteignant le niveau incroyable de 3 000 degrés Fahrenheit [1 600°C].
Ce crime contre l’humanité était tel que les victimes étaient aspirées dans un mur de flammes par un vent si puissant qu’il en avait renversé des wagons. Les sauveteurs découvriront dans les caves, à plusieurs pieds de profondeur, de la chair humaine fondue et des os.
En tous les cas, de toutes les horreurs que peut produire une tempête de feu dans une ville surpeuplée, la plus déchirante est quand des milliers d’enfants ont perdu leurs parents dans la panique et, essayant de fuir les incendies, se sont retrouvés les pieds englués dans le goudron et l’asphalte en fusion. « Ils empoignaient leurs membres torturés puisque leurs toutes petites jambes brûlées ne les tenaient plus debout … puis ils s’effondraient jusqu’à ce que la mort vienne les libérer de leur misère physique. »
Le massacre continuait le lendemain matin, avec une troisième attaque de 400 avions américains qui larguaient des bombes sur la ville déjà détruite, et des avions de combat, volant à basse altitude, mitraillaient le personnel médical et leurs patients étendus sur des couvertures le long de l’Elbe.
Mais ce n’était pas tout. Dresde était bombardée encore trois fois, par un total de 1 172 avions : le 15 février, le 3 mars et le 17 avril 1945. » (Source : Richard Odorfer)