Vladimir Poutine a annoncé dimanche que la marine russe allait recevoir dans les prochains mois des missiles de croisière hypersoniques Zircon et ajouté, sans mentionner l’Ukraine, que leur zone de déploiement dépendrait des intérêts de la Russie. S’exprimant lors d’une parade organisée à Saint-Pétersbourg à l’occasion du Jour de la Marine, le président russe a dit avoir signé une nouvelle doctrine navale, dont les détails n’ont pas été précisés.
Le premier tir officiel du missile hypersonique Zircon (du nom d’un minéral utilisé en joaillerie) date d’octobre 2020. Il vole à Mach 9 pour atteindre des cibles maritimes comme terrestres. Fin décembre 2021, Vladimir Poutine a annoncé un premier tir d’essai réussi d’une salve de Zircon. D’autres essais ont eu lieu depuis octobre 2020 dans l’Arctique russe, notamment à partir de la frégate Amiral Gorchkov et d’un sous-marin immergé.
Livraison des Zircon dans les prochains mois
Qualifiant les missiles Zircon d’uniques au monde, Vladimir Poutine a déclaré ce dimanche que leur livraison aux forces armées russes commencerait dans les prochains mois.
« La frégate Amiral Gorchkov sera la première à mener ses missions de combat avec ces redoutables armes à bord », a dit le chef du Kremlin.
« L’essentiel est (…) que la marine russe soit capable de répondre à une vitesse foudroyante à quiconque décider d’enfreindre notre souveraineté et notre liberté », a-t-il ajouté.
Les missiles Sarmat déployés cet automne
Par ailleurs, fin mai, le directeur de Roscosmos, l’agence spatiale russe, avait indiqué que la Russie déploierait à l’automne au plus tard son nouveau missile balistique intercontinental Sarmat. Ce premier déploiement se situera à dans la région de Krasnoïarsk, à environ 3 000 km à l’est de Moscou, avait-il ajouté, peu de temps après l’annonce par Moscou d’un nouveau test réussi de ce nouveau missile que Vladimir Poutine présente comme unique au monde et susceptible de faire réfléchir tous ceux qui seraient tentés de menacer son pays. Le missile lourd balistique intercontinental de cinquième génération Sarmat est en effet censé échapper aux défenses antimissiles. D’un poids dépassant 200 tonnes, il est plus performant que son prédécesseur – le missile Voïevoda d’une portée de 11.000 km – et « n’a pratiquement pas de limites en matière de portée », selon Vladimir Poutine, qui l’a jugé à même de « viser des cibles en traversant le pôle Nord comme le pôle Sud ». En mars, Moscou a affirmé avoir utilisé pour la première fois le Kinjal contre des cibles en Ukraine.
Ces armes font partie d’une série d’autres missiles présentés en 2018 comme « invincibles » par Vladimir Poutine. On y trouve notamment les missiles hypersoniques Kinjal et Avangard. Voici ci-dessous, une description de ces différentes armes réalisée.
Avangard, missile « invincible »
Les missiles hypersoniques russes Avangard (« avant-garde » en russe) sont capables de changer de cap et d’altitude à très haute vitesse, les rendant « pratiquement invincibles » selon Vladimir Poutine, qui compare la percée scientifique et militaire de leur développement « à la création du premier satellite artificiel de la Terre », le fameux Spoutnik.
Testés avec succès en décembre 2018, leur vitesse a alors atteint Mach 27 (soit 27 fois la vitesse du son) et touché une cible située à environ 6 000 km, selon le ministère russe de la Défense. Ils ont été mis en service en décembre 2019.
Kinjal, « poignard » hypersonique
Utilisés pour la première fois par l’armée russe, en Ukraine en avril, les missiles hypersoniques Kinjal (« poignard » en russe) ont permis selon Moscou la destruction d’un entrepôt souterrain d’armements dans l’ouest de l’Ukraine.
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