Par Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia ♦ Dans un texte au vitriol publié dans Breizh-Info il y a quelques jours, Jean-Yves Le Gallou étrille le sinistre Gérald Darmanin.
Polémia
C’est la saison des reprises théâtrales : le fils Belmondo reprend Boeing-Boeing. Darmanin lui rejoue « Retenez-moi ou je fais un malheur ! ». Le créateur du rôle fut un certain Marcellin, ministre de l’Intérieur après 1968. Il rassurait la bourgeoisie à qui il promettait d’éradiquer le gauchisme. Vous voyez le résultat ! Il a surtout dissous Ordre Nouveau coupable d’avoir organisé un meeting contre « l’immigration sauvage ». Il a fini sa vie piteusement, condamné pour emploi de domestiques étrangers clandestins. Classe.
Le flambeau est repris par Poniatowski en 1974, l’inventeur des opérations « coup de poings » : le ministre de l’Intérieur embarque dans un équipage de police suivi par une forêt de caméras. Une technique de communication qui ne s’est pas beaucoup renouvelé depuis.
Avec Defferre (1981) Marseille arrive place Beauvau. Bientôt suivi par Pasqua (1986 puis 1993), doublé de Pandraud, c’est Starsky et Hutch, du nom d’une série de télévision… américaine. Pasqua multiplie les « pasqualinades ». Il annonce qu’il va « terroriser les terroristes ». Et organise à grand bruit un charter pour 101 Maliens. Comme les 101 Dalmatiens. Rassurez-vous ils sont toujours là, ils ont même fait des petits… La technique est éprouvée : une annonce spectaculaire qui fait hurler la gauche. Les médias qui reprennent à l’unisson et, hop, le bon peuple est persuadé que le gouvernement agit. Nada !
Arrive 1997 et la version gauche du scénario avec Chevènement. Côté face je montre les muscles (ah, le ferme républicain que voilà !), côté pile je régularise 100 000 clandestins africains… qui font ensuite venir leur petite ( ?) famille.
En 2002, c’est au tour de Sarkozy de renouveler le rôle, non sans talent il faut le dire : c’est à lui seul une force de réaction (médiatique) rapide aux faits divers. Un parfait trompe-couillons : on attend encore le « karcher » mais avec la fin de la « double peine » les délinquants étrangers coulent toujours des jours paisibles dans la douce (de moins en moins) France.
Et maintenant c’est Darmanin qui habite le costume de lumière de ministre de l’Intérieur : grande gueule, petit bras.
Il y a en France 900 000 clandestins (en 2019 selon Stefanini), 1 300 000 selon Posokhow. On les voit partout trainer dans les rues des villes grandes et moyennes, voire désormais petites. Mais l’annonce de l’expulsion d’un – oui d’un vous avez bien lu – imam radical sans renouvellement de son titre de séjour fait un ramdam d’enfer ! Et Le Figaro titre « Gérald Darmanin : une lutte plus intraitable que jamais contre les délinquants étrangers ». Ah bon, parce qu’il y a déjà eu une lutte intraitable ?
Le grand enfumage continue. Pendant que l’histrion s’agite, le Conseil d’Etat reste aux manettes. Darmanin vient de nommer à son cabinet, comme directeur adjoint en charge des questions juridiques, Manon Perrière,un jeune maître des requêtes au Conseil d’Etat qui veillera à ce qu’aucun texte ne puisse déplaire à ses anciens au Conseil d’Etat et au Conseil constitutionnel. Deux institutions présidées par deux socialistes : Roland Tabuteau et Laurent Fabius. Le Conseil d’Etat assure d’ailleurs sans vergogne la promotion de sa politique immigrationniste en affichant la couleur dès la couverture de son rapport d’activité.
Bref à part deux ou trois mesures cosmétiques, il ne se passera rien. L’invasion continuera. Il faut dénoncer cette supercherie. Les élus, les lanceurs d’alerte et les médias alternatifs vont avoir du boulot !
Jean-Yves Le Gallou
12/08/2022
Sources :
Patrick Stefanini, Immigration, ces réalités qu’on nous cache, Albin Michel, 2020 p 39
André Posokhow, Immigration l’épreuve des chiffres, Synthèse, p. 139
Le Figaro, 4 août, https://www.lefigaro.fr/politique/gerald-darmanin-une-lut...
Crédit photo : Pierrot75005 [CC BY-SA 4.0]