Dahbia B., principale suspecte du meurtre atroce de la jeune Lola, fait polémique, était depuis le 21 août sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). La veille, elle était interpellée à l’aéroport d’Orly par les services de police qui constataient alors le défaut de son titre de séjour. Une OQTF, sans rétention, lui était délivrée avec un délai de départ volontaire de trente jours.
Elle n’est pas un cas isolé. Plusieurs crimes et délits récents ont impliqué des individus faisant l’objet d’une OQTF.
- Le 9 août 2021, le père Olivier Maire était tué en Vendée par un Rwandais de 40 ans qui lui assénait de violents coups à la tête. Le suspect, Emmanuel Abayisenga, avait été visé par trois (3 !) arrêtés de reconduite à la frontière depuis son arrivée, illégale, en France en 2012. Un an avant le meurtre, en juillet 2020, il avait été arrêté après avoir incendié la cathédrale de Nantes.
- Autre affaire : l’agression sordide d’une étudiante de 20 ans, à Angers, le 31 août 2020. La jeune femme avait été séquestrée, frappée et violée chez elle. Son agresseur présumé, Erjan I., avait déjà été condamné au moins six fois (6!) depuis 2018 pour vols avec effraction, outrages, rébellion et agressions sexuelles. Deux interdictions de territoire avaient été prononcées. Mais il n’avait pas été expulsé.
- Dans la nuit du 20 au 21 mai 2021 à Palaiseau, une retraitée de 69 ans s’était retrouvée nez à nez avec des cambrioleurs, deux Algériens de 19 et 21 ans en situation irrégulière. L’un d’eux, sous le coup d’une OQTF, l’avait violée sous la menace d’un couteau.
- Un refus d’obtempérer à Grenoble, dans la nuit du 4 au 5 octobre 2022, durant lequel la passagère d’un véhicule a été tuée dans des échanges de tirs avec des policiers, implique un Marocain de 30 ans, qui a ouvert le feu sur les fonctionnaires avant de prendre la fuite. Cet individu avait été condamné en 2012 à huit ans d’emprisonnement pour des tirs sur des policiers près d’Avignon alors qu’il était recherché pour braquage. Sorti en 2020 et à nouveau recherché pour avoir marché dans les rues avec un fusil d’assaut, il était visé par une… OQTF.
- Le terroriste islamiste tunisien Ahmed Hanachi, qui avait tué deux jeunes femmes à l’arme blanche gare Saint-Charles à Marseille en 2017, était également en situation irrégulière. Interpellé pour le vol d’un blouson à Lyon deux jours avant l’attentat, il n’avait pas pu être placé en centre de rétention car la personne de permanence à la préfecture du Rhône, ayant autorité pour signer l’obligation de quitter le territoire, était absente.
L’Institut pour la justice organise une manifestation jeudi, place Denfert-Rochereau, dans le 14eme arrondissement de Paris à 18 heures 30. Ce rassemblement est non-partisan : tous sont bienvenus, mais aucun élu ne s’exprimera à la tribune.
Source : lesalonbeige