Le Conseil des institutions musulmanes des Yvelines (CIMY) a donné rendez-vous, mercredi 19 octobre, aux dirigeants de mosquées, aux représentants des pouvoirs publics et aux élus pour un point d’étape sur son travail lors d’un dîner organisé à Saint-Germain-en-Laye. Cette rencontre conviviale est venue illustrer la très bonne santé du dialogue entre les responsables musulmans et l’Etat à son échelle départementale.
Un signe de l’ambiance chaleureuse qui présidait à cette soirée à laquelle se sont joints également de nombreux élus : la présidente (LR) de la région Valérie Pécresse, celui du conseil départemental Pierre Bédier (LR), les sénatrices (LR) Sophie Primas et Martha de Cidrac, les députés Natalia Pouzyreff, Béatrice Piron (LREM), Bruno Millienne, Michèle de Vaucouleurs (MoDem) et Michel Vialay (LR), les maires d’Elancourt, Carrières-sous-Poissy, Vernouillet, Mantes-la-Jolie, Houilles, Saint-Germain-en-Laye, Saint-Cyr-l’Ecole… « C’est une forme de reconnaissance » savoure Mohamed Kherroubi, recteur de la mosquée de Versailles et président du Cimy.
[…] « Dialoguer ne signifie pas être d’accord. Le dialogue, ce n’est pas de dire à l’autre ce qu’il a envie d’entendre », fait-il valoir, jugeant que « la laïcité qui fonde nos rapports (…) est contextualisable ». « On ne peut pas demander aux religieux, qu’ils soient chrétiens, juifs ou musulmans, de contextualiser leurs textes sacrés et nous ne pas considérer que la laïcité ne peut pas être exactement la même en 1905 et en 2022. »
Le financement de la GMP par des fonds publics en 1920, « à une époque plutôt bouffeurs de curés », est une preuve que « la contextualisation n’est pas un crime », affirme-t-il quelques heures après que la Grande Mosquée de Paris célébrait son centenaire. « La laïcité est un outil, ses principes sont sacrés. Nous ne pouvons pas revenir sur ses principes d’égalité (entre les cultes) et de neutralité (de l’Etat). Pour le reste, il doit y avoir des adaptations qui se fassent en fonction des époques. Si nous voulons contextualiser et adapter, il nous faut dialoguer en se disant les choses. »
Yaël Braun-Pivet, elle-même députée des Yvelines, constate le dialogue « fécond » noué entre acteurs musulmans et représentants de l’Etat, ce qui est « fondamental car nous sommes face à une situation compliquée », dans un département « meurtri à de nombreuses reprises » par le terrorisme. Sans le citer, le professeur Samuel Paty, assassiné à Conflans-Sainte-Honorine, était présent dans les esprits, trois jours après le deuxième anniversaire de sa mort le 16 octobre 2020. […]
Selon un rapport d’activité, les Yvelines compte environ 140 000 personnes de confession musulmane, dont près de 50 000 fréquentent assidûment les 74 mosquées et autres lieux de culte pour la prière du vendredi et les grandes fêtes religieuses.
Selon l’INSEE, la population des Yvelines était 1 450 000 personnes en 2019.