Dans l’actualité, le sujet phare des armées est la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 avec un budget en progression de 30% environ à 413 Mds d’euro, de 47 en 2024 à 68 Mds d’euro en 2030. A quoi cela va-t-il servir ? L’augmentation de l’inflation, notamment sur les matériels et leur maintenance, atténuera ce budget sans précédent. Cependant, pour répondre franchement à la question, cela servira à atteindre la capacité opérationnelle d’aujourd’hui avec des matériels en cours de renouvellement ou maintenus correctement avec normalement du personnel entraîné au combat de haute intensité. Car selon mes sources, le constat actuel dans les forces n’est pas si réjouissant que cela:
– limite de potentiel ( c’est-à-dire, ils sont limités soit en nombre de kms soit en nombre d’heure de fonctionnement) pour les engins blindés car les armées reportent tout sur les engins basés en Lituanie ou en Roumanie. Ils n’ont que les miettes pour l’entraînement en France ;
– manque de munitions tous calibres, notamment en 155mm (on comprend pourquoi… Macron ayant envoyé la moitié de notre artillerie en Ukraine) et même en petit calibre (5.56mm) où certaines unités à l’entraînement font « pan pan » pour imiter les tirs lors d’exercice. Décidément, c’est pire qu’avant !
– les budgets entraînements sont dérisoires (manque de carburant dès maintenant, aussi de potentiel pour les vols d’entraînement des pilotes de chasse ou de transport, environ moins 25%).
Même si le chef d’état-major des armées prône l’entraînement pour le combat à haute intensité et que cela a été validé par le pouvoir, il n’empêche que cela mettra du temps, beaucoup de temps à se mettre en place car cela nécessite de l’argent, mais aussi un changement de mentalité des militaires qui ont la mauvaise habitude de tout faire avec des bouts de chandelle ou de ficelle. Aujourd’hui, les forces françaises ne sont pas prêtes pour un combat de haute intensité comme cela se passe au Donbass. Cela est en train de changer, mais très très lentement à la vue des dernières informations. J’avais indiqué il y a un an dans un précédent article que cela pourrait prendre dix ans pour remonter la pente. La LPM est sur 7 ans, plus les aléas des livraisons de matériel, les retards en organisation et en formation du personnel, je ne suis pas loin du compte.
Anatole Castagne.
Source : medias-presse.info