Le limogeage du Préfet de police de Paris, de son directeur de cabinet et du patron de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne a été l’ultime carte jouée par la Macronie pour se dédouaner de son incapacité (ou volonté ?) à faire régner l’ordre dans les rues de la capitale une fois le samedi venu. Ces limogeages de simples exécutants quel que soit le prestige de leurs titres a permis à Castaner de sauver sa tête, mais la question de la démission ne pourra guère être évitée bien longtemps. La Macronie espère une sortie en douceur, mais c’est bien tout l’édifice qui s’effrite et annonce un écroulement spectaculaire.
Ce qui est bien avec les hommes politiques, c’est qu’ils profèrent tout et son contraire sans sourciller. Le nouveau monde promis par Macron n’est pas si nouveau ou alors il a fortement tendance à se confondre avec l’ancien. Dans son fameux discours de juillet 2018 où Macron défiait les Français de « venir le chercher », il avait aussi assuré qu’il n’était pas à la tête d’une « République des fusibles ». De belles paroles qu’il est bon de se rappeler à l’heure où Castaner procède à un grand ménage de printemps au sein de la préfecture de police de Paris. Si ménage il y a, c’est qu’il est urgent de trouver des bouc-émissaires susceptibles de prendre les coups à la place de l’adepte de la vodka, de chair fraiche et de piste de danse…
Virer les exécutants pour rester en place !
En ce jeudi, 21 mars, le ton de la voix de Castaner est grave. Il vient d’introniser le tout nouveau préfet de police à Paris. L’ancien n’était-il pas assez bon ? Il faut croire que non, car après dix-huit samedi de manifestations et parfois de casse, il a été remercié par son ministre en sursis. Entre un préfet de police et sa peau, Castaner n’a pas mis longtemps à choisir. Un choix évident même pour un homme potentiellement rongé par les boissons les plus fortes. Au revoir Michel Delpuech, bonjour Didier Lallement ! Un flic nouveau pour mater les black blocks ou les gilets jaunes ?
A en croire les éléments de langage dispersés aux quatre vents par Beauvau, le nouveau préfet de police est un dur à cuir, un type qui fera régner l’ordre. Vraiment ? Pourtant l’homme nouveau a sévi à Bordeaux où tous les samedis. Une ville où les policiers se retranchent derrières des murs et des canons à eau en attendant que la nuit tombe pour rentrer chez eux la tête basse et les vêtements souillés par des « cacatov » ? Les policiers bordelais ou parisiens reçoivent les mêmes consignes – on tape, on disperse, mais les gilets jaunes en premier lieu. Les black blocks, eux, servent les desseins de certains…
Lallement doit faire dans le maintien de l’ordre le plus strict. Tour de vis sécuritaire qui va se traduire notamment par l’utilisation des militaires samedi. Des militaires chargés normalement de répondre à la menace terroriste… Là encore, qui sont les terroristes ? Les gilets jaunes, les black blocks ou les djihadistes ? Le Gouvernement voit flou et continue ainsi de criminaliser un mouvement qui n’a toujours pas abandonné la lutte pacifique en faveur d’un avenir et d’une vie digne. Ce samedi fera figure de test, mais le prochain et le suivant aussi. Bref, la carrière ministérielle de Castaner ne tient qu’à un fil et Macron trouvera peut-être une fenêtre d’opportunité pour l’éjecter. Après le grand ménage au sein de la préfecture de police, il y aura une grande lessive dans les tous premiers cercles de la Macronie, scandale Benalla-Macron oblige ! Ah quelle est belle la République des fusibles !
Source : 24heuresactu