Plusieurs associations représentatives de cette communauté composée de 40 à 60.000 personnes ont par ailleurs mis en garde contre le risque d’un « usage indu » de données « ethnico-raciales » qui, pour la première fois au Portugal, pourraient être recueillies lors du prochain recensement général de la population, prévu en 2021. En effet, appelé par le gouvernement socialiste à se pencher sur la question, un groupe de travail chapeauté par le Haut commissariat portugais aux migrations a rendu fin mars un avis favorable à la collecte d’informations sur l’origine ethnique des personnes résidant au Portugal. […]
La mesure est en revanche soutenue par les associations qui militent pour les droits des personnes issues de l’immigration africaine. « L’État a besoin d’informations précises et détaillées pour lutter contre le racisme », défend le dirigeant de l’association SOS Racisme, Mamadou Ba, en donnant l’exemple de mesures de discrimination positive en matière d’accès à l’enseignement et au logement. […]
Dans un sondage réalisé par l’Université catholique portugaise, 80% des personnes interrogées se sont dites favorables à l’introduction d’une question sur l’origine ethnico-raciale dans le prochain recensement, et 90% ont considéré que certains groupes sont victimes de discrimination au Portugal. Le gouvernement estime « nécessaire d’avoir des données« , comme le recommandent des institutions internationales telles que le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations unies..
Les Roms portugais s’inquiètent notamment de l’entrée en politique d’une personnalité controversée, André Ventura, qui fait parler de lui en accusant les Roms de vivre « quasi exclusivement des subsides d’État« . M. Ventura, qui doit sa notoriété à sa participation dans des débats télévisés consacrés à l’actualité footballistique, était tête de liste d’une coalition qui a obtenu 1,5% des suffrages lors des récentes élections européennes, soit près de 50.000 voix.