Emmanuel Macron est-il un de ses pervers narcissiques que la presse aime à présenter en Une des hebdomadaires depuis plusieurs années ? Celui qui se rappelle de ses propos du 11 juin sur le besoin de « plus d’humanité » lors d’un discours devant l’Organisation internationale du travail est en droit de se demander s’il n’a pas été victime d’une hallucination. Car une semaine plus tard, il entendait le Premier ministre détailler les nouvelles mesures pour lutter contre le chômage à moins que ce soit une lutte contre les chômeurs…
Que ceux qui sont « pour la précarité » se présentent ! La Macronie se lève comme un seul homme et applaudit des deux mains. Rien de plus normal pour ceux qui ont mis sous le tapis leur dignité pour accrocher un petit poste grassement payé. Il faut toutefois se contenir un peu alors quand la ministre du Travail plaide pour « plus de précarité », c’est bien évidemment un lapsus révélateur qu’il convient de camoufler sous les rires.
Lutte contre le chômage ou contre les chômeurs ?
Les rires, les chômeurs et tous les salariés qui sont en situation de précarité n’en auront plus du tout à la lecture de la loi concoctée par le Gouvernement. A partir du 1er novembre, un chômeur ne pourra être indemnisé qu’à partir de six mois de travail sur vingt-quatre contre quatre actuellement. Cette augmentation de deux mois n’est pas insensée, mais elle va surtout permettre à évacuer pas mal de monde des statiques. Un passage obligé pour une Pénicaud qui a encore répété ce matin que l’objectif est d’atteindre 7 % de chômage en avril 2022… 7 % ? On est loin du plein emploi promis en période de campagne…
Et pour bien continuer dans l’idée de flexibilité et de soumission à la première offre d’emploi qui passe (mesure qui finira par s’imposer), les chômeurs qui touchaient plus de 4 500 euros brut par mois lorsqu’ils étaient en activité verront leurs indemnités baisser de 30 % à partir du septième mois… Un seuil qui peut paraître élevé, mais qui ne tardera pas à baisser jusqu’à concerner une majorité de chômeurs indemnisés. Depuis qu’il est à l’Elysée (en tant que conseiller), à Bercy puis de nouveau à l’Elysée en tant que général en chef, Macron n’arrive pas à lutter contre le chômage. Alors il passe à la solution de rechange et s’en prend aux chômeurs.
Seule la création d’un système de bonus-malus pour les entreprises qui abusent des contras courts pourrait donner le change sur l’aspect social des manœuvres gouvernementales. C’était sans compter sur le fait que cette mesure ne concernera que sept secteurs… Le médico-social et le bâtiment, deux secteurs très gourmands de contrats courts et de précarité sont étrangement épargnés. Les amis milliardaires de Macron peuvent être satisfaits, les millions de Français précaires non !
Où est donc le « plus d’humanité » dont se vantait il y a une semaine encore le président de la République ? Une chose est certaine, elle n’est pas dans la politique de Macron. La suite est déjà connue. Les syndicats vont crier en rangs dispersés, les Français vont se dire que décidément Macron est un être retors, mais sans réaction forte de type gilets jaunes, les mauvais vents iront détruire tout ce qui tient encore debout.
Source : 24heuresactu