Lassé des fictions françaises désespérément blanches, le public réclame plus de diversité à la télévision. Scénaristes et producteurs s’y mettent, élargissant l’imaginaire collectif…
Pimpante banlieue pavillonnaire, papa, maman, deux enfants. Lui est fleuriste, elle, cherche du boulot, l’aîné est archi-populaire, le cadet, super-intello. La plus banale des familles au pays des séries. A un détail près – attention, révolution ! –, les parents sont noirs ; le grand, adopté, blond, regard bleu ; le petit, tout le portrait de ses parents. En tournage pour France 2, « Il a déjà tes yeux », chronique familiale dérivée du film éponyme, un gros succès en salles, fera date. Aussi anachronique que cela paraisse face aux productions américaines, un casting à 90% noir, à la télé française, c’est tout simplement du jamais-vu.
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« Je trouve ça gentil. Je trouve ça pétri de bons sentiments. Le message c’est l’amour sauve de tout, y compris les situations les plus douloureuses et improbables. Donc, le message, évidemment, qu’il fait du bien. Je rejoins Benoît sur Aïssa Maïga. Moi, je la trouve royale quoiqu’elle fasse.
C’est un message de tolérance, donc évidemment qu’on ne peut que souscrire à ce genre de choses.
Après moi, je trouve ça un peu appuyé. Il y a de nombreuses invraisemblances. Il est fleuriste, elle est au chômage. Ils ont une maison en meulière dans la région parisienne. Je ne sais pas combien ça coûte, mais à mon avis, c’est totalement improbable.
Je trouve aussi que les ressorts du scénario sont un peu usés. Par exemple, cette façon de vouloir absolument inverser les regards. Je trouve ça super bien au départ. Mais le côté il y a un garçon noir, un garçon blanc, donc le garçon noir, pour déjouer tous les clichés, c’est celui qui travaille bien à l’école. Et le petit garçon blanc, bien sûr, c’est le rebelle.
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