Après l’Eurogroupe, l’Union européenne est la nouvelle victime du coronavirus ! (11/04/2020)

Publié par Guy Jovelin le 11 avril 2020

synthesenationalemonot-synthese-2019.jpgBernard Monot

En dépit de la gesticulation médiatique des dirigeants européens pour tenter de nous faire croire que l’Europe a toujours un bel avenir, la preuve est faite que leurs désaccords sont trop profonds, explique Bernard Monot, ancien député européen et stratégiste économique. Tribune.

Tout comme le Conseil européen du 26 mars dernier, la réunion de la dernière chance entre les 27 ministres des Finances de l’Union européenne dite « Eurogroupe » pour préparer des solutions ambitieuses et communes, n’est parvenue à aucun accord sur les moyens de sortir des crises multiples : sanitaire, économique et de confiance. C’est une impasse totale. Pourtant depuis le début de la catastrophe sanitaire du Covid-19, les gesticulations médiatiques des dirigeants de l’UE, pour tenter de faire croire aux peuples européens qu’il existe une « souveraineté européenne », ne marchent plus.

Au nom d’une fausse solidarité, les eurofédéralistes espéraient encore une fuite en avant grâce à de nouveaux instruments de dettes financés à terme par un impôt européen sur les états-membres : des euro-bonds rebaptisés pour l’occasion « corona-bonds » ; le « Mécanisme européen de stabilité », MES ; un plan d’urgence pour le chômage partiel « SURE » de 100 milliards d'euros ; un fonds de solidarité paneuropéen de 240 milliards d'euros. Cependant, la chancelière Angela Merkel, adepte du tout fédéralisme et de l’austérité, veut « plus d’Europe » mais en même temps l’Allemagne refuse de mutualiser les dettes publiques dans la zone euro, notamment celles de l’Italie. Soyons réalistes avec ces divisions européistes constatées lors des négociations de cet Eurogroupe, « l’eurodivergence » financière entre les pays du nord (Allemagne, Hollande,...) et les pays du sud (Italie, Espagne, Portugal, France...) est à son comble.
 
Le patriotisme économique, une solution crédible

Une seule prise de conscience générale, quel que soit le détonateur, la crise économique mondiale va être très profonde, probablement même une dépression. La Banque de France vient d’ailleurs d’annoncer un recul de 6 % annualisé du PIB sur le 1er trimestre alors que notre pays n’a été confiné que 15 jours en mars. Politiquement, les citoyens européens sont en train d’assister au début de la dislocation institutionnelle de l’UE. Mais en France contrairement à l’Italie, le risque subsiste que Bruno Le Maire, notre ministre de l’Economie, actionne seul, le funeste « Mécanisme européen de stabilité ». Ce déclenchement de « l’usine à gaz » du MES, est inutile et très coercitif budgétairement. Pire, cela constituerait un coup d’état financier de l’Union européenne contre la France, avec la complicité du gouvernement.

Les Français doivent refuser le MES et se tourner vers des solutions crédibles de patriotisme économique. Comme en temps de guerre, l’urgence est de survivre, maintenant, pour qu’il y ait un avenir, après. Y aura-t-il une dissolution définitive de l’Union européenne ?  C’est encore trop tôt pour l’affirmer catégoriquement. Faut-il déprimer ? Non au contraire.  Afin d’éviter le sort de la miséreuse Grèce, cette destruction créatrice va être une formidable opportunité de transformation. Chaque nation va reprendre son indépendance et agir efficacement dans l’intérêt général de ses citoyens et recréer une vraie prospérité en Europe. Les patriotes de tous les pays, vont pouvoir rebâtir ensemble un nouvel ordre pour les européens. Il faut trancher le nœud gordien de la tragique Union européenne. Aussi pour mettre les emplois, les entreprises et l’épargne des Français à l’abri de la pandémie financière et bancaire qui vient, les amoureux de la France doivent présenter rapidement un plan alternatif comme « bouclier anti-banqueroute ».

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09:35 | Tags : nouvelle victime, eurogroupe, ue | Lien permanent | Commentaires (0)