Après 4 jours d’âpres discussions, les dirigeants des 27 pays de l’UE sont parvenus le 21 juillet 2020 à un accord sur un plan de relance de 750 milliards d’Euros pour atténuer les conséquences de la COVID -19.
Ce plan se décompose en 390 milliards de subventions (dont 40 pour la France), et 360 de prêts (qui devront être remboursés).
Il faut rappeler que l’accord initial franco-allemand du 18 mai portait sur 500 milliards de subventions.
L’obstination des « pays frugaux », emmenés par le Premier ministre des Pays Bas, l’a emporté sur les désirs du couple Macron-Merkel.
Le résultat du marathon de Bruxelles est donc très éloigné des cris de satisfaction poussés par la Macronie.
Les 40 milliards accordés à la France sont une goutte d’eau dans l’océan des aides diverses accordées par le gouvernement français pour atténuer les conséquences désastreuses du confinement sur l’économie du pays.
En ajoutant l’indemnisation du chômage partiel, les aides aux entreprises en difficulté, les prêts garantis par l’État, les nombreuses augmentations de salaires (aux personnels de santé, aux forces de l’ordre, aux enseignants, etc.), on dépasse largement les 500 milliards d’Euros.
Si l’on ajoute le fait que les « pays frugaux » ont monnayé leur soutien en échange de rabais substantiels sur leurs contributions au financement de l’UE, on voit que le résultat pour la France est dérisoire.
En revanche, le diable se niche toujours dans les détails, et Macron peut être fier d’avoir marqué un point essentiel dans sa démarche inchangée visant à faire de l’UE un super-État.
En effet, il a obtenu que les défaillances éventuelles des États-membres dans leurs obligations découlant du plan de relance seraient couvertes par des impôts créés à l’initiative de l’Union européenne.
Or la notion même d’État est indissociable de la notion de fiscalité. Il n’y a d’État qu’à partir du moment où une autorité est maîtresse de la fiscalité s’appliquant au territoire sur lequel elle a juridiction.
Par ce petit artifice autorisant l’UE à créer et à lever des impôts, Macron fait de l’UE un État – ce qu’elle n’est pas jusqu’à maintenant.
Ainsi Macron a remarquablement marqué un point dans la partie qu’il joue depuis son accession au pouvoir : réduire les États-nations au rang de vassaux d’un super-État : l’Europe.
Mais se rappelle-t-il qu’il est – pour le moment – le Président des Français ?
Source : les4verites