Les chiens sont lâchés contre le Pr Raoult. Avant-garde de Big Pharma, Médiapart montre les crocs. Mais pourquoi la loi Avia ne s’applique-t-elle pas à tant de haine ? Et d’ailleurs pourquoi tant de haine ? Ah ! elle est belle l’attaque sans argument, le scud sans munition ! On vous a déjà montré l’embrouille dans cet article là.
Sans l’OMS pas de salut, et pourtant…
Quels sont les « arguments » de Médiapart ? La première banderille : sulfadiazine et minocycline, deux composants du cocktail utilisé à l’IHU de Marseille pour soigner la tuberculose, ne sont pas approuvés par l’OMS.
Sur le site de l’OMS, p 108, les médicaments préconisés pour la tuberculose sont l’isoniazide, la rifampicine, la pyrazinamide, l’éthambutol et la streptomycine. Ce sont les premiers à avoir été découverts en 1946-1948. Ils se sont révélés soit inefficaces contre la tuberculose pulmonaire (streptomycine), soit trop longs à administrer pour être efficaces (18 mois dans les années 60), car les patients des pays pauvres ne suivent pas le protocole jusqu’au bout (voir la conférence du Pr Jacques Grosset). Et quand on dit pas efficaces, cela veut dire 1,2 à 1,6 million de morts par an.
Sulfadiazine et minocycline, utilisés à l’IHU de Marseille, ont pourtant été approuvés par l’ANSM : la sulfadiazine dans le traitement de la toxoplasmose et la minocycline contre l’acnée.
Outre la liberté de prescription du médecin (fort mise à mal actuellement), l’ordre des Médecins prévoit qu’il est licite d’utiliser des médicaments hors AMM. Rien n’interdit de les utiliser pour une autre maladie que celle qu’ils ont traitée à l’origine.
Le Pr Chabrière signale une étude de 2013 du Pr Drancourt (IHU de Marseille) sur la sulfadiazine concluant à l’efficacité de cette sulfamide comme alternative aux antibiotiques antituberculeux.
Des médicaments connus de tous, sauf de Médiapart
Deuxième banderille : les deux autres médicaments faisant partie de cette « expérimentation », affirme Médiapart, sans se soucier ni de prouver qu’il y a eu expérimentation ni de préciser les noms des médicaments, ne sont pas considérés comme les plus performants contre la tuberculose. Le Pr Raoult est certainement moins compétent que la journaliste de Médiapart, mais lui, il connaît le nom de ces médicaments. Il s’agit de deux traitements de la lèpre, la moxifloxacine et la clofazimine. Quant à une pseudo expérimentation, il s’en explique. La journaliste de Médiapart n’est pas outillée intellectuellement pour faire la différence entre expérimentation et traitement. Les explications psychologiques de Didier Raoult des méfaits de lobbies qui brassent des milliards et interdisent la recherche en France sont moins convaincantes que ses arguments scientifiques. Disons qu’il se refuse à hausser le ton.
Le Pr Jacques Grosset était le numéro 1 mondial du traitement de la tuberculose. Ses recherches à La Pitié-Salpêtrière, puis à l’université John Hopkins, avaient deux objectifs :
– réduire la durée du traitement de la tuberculose
– traiter les bactéries résistant aux antibiotiques actuels à cause de traitements interrompus. Les deux problèmes sont liés : des traitements sont interrompus parce que leur durée est très longue et créent des bactéries qui leur résistent.
Premier objectif des médecins et chercheurs : réduire la durée du traitement
Dans une étude en 2015, il a réanalysé la clofazimine, un antibiotique très bon antituberculeux, découvert dans les années 50 et utilisé des centaines de millions de fois. Titre de l’étude : « La clofazimine raccourcit la durée du régime de traitement de première intention pour la chimiothérapie expérimentale de la tuberculose ». La clofazimine (ou Lamprène®) est le traitement le plus efficace de la tuberculose et réduit la durée de l’infection. Ce médicament anodin, connu dans le monde entier, associé à un antituberculeux traditionnel, la pyrazinamide, est le meilleur de tous les traitements de la tuberculose.
La clofazimine reste efficace quand les autres antibiotiques sont devenus inefficaces. Il y a très peu de résistance à la clofazimine (0,22 %). Nouvelle référence du corps médical, Médiapart, la classait sans rire dans les médicaments qui « ne sont pas considérés comme les plus performants contre la tuberculose ».
À l’IHU, en revanche, on sait de quoi on parle quand on parle de tuberculose. Le premier des « publiants », en dehors de Harries, est Michel Drancourt, un collègue de Raoult. Pour nous, ajoute ce dernier, la bactérie la plus proche de celle de la tuberculose, c’est celle de la lèpre. Les médicaments utilisés depuis des décennies contre la lèpre (moxifloxacine et clofazimine) marchent pour la tuberculose. Inutile donc de mettre au point des nouvelles molécules qui vont coûter cher.
Deuxième objectif : traiter les bactéries résistant aux antibiotiques
Le Pr Raoult ajoute : « Est-ce qu’on peut traiter une tuberculose multi résistante avec la moxifloxacine et la clofazimine ? La réponse est oui. C’est pas de la recherche, c’est de la médecine. et c’est sur le site de l’OMS. La tuberculose fait partie des maladies en deuxième intention qu’on peut soigner avec les médicaments contre la lèpre. »
Attention ! soigner, c’est de l’expérimentation illégale
A l’accusation de Médiapart d’avoir pratiqué de l’expérimentation illégale, le Pr Raoult explique : « Est-ce que en associant la clofazimine à la pyriméthamine, on peut raccourcir le traitement chez les populations dont on sait qu’elles vont avoir de grandes difficultés à prendre le traitement ? Pour cela, on a demandé à faire un essai thérapeutique. Deux fois un comité des personnes nous a donné un avis favorable, puis on a eu une interdiction de l’ANSM fondée sur on ne sait quoi, qui nous a dit il n’y a pas assez de bibliographie là-dessus. Pourtant il est sorti 411 publications dans les 25 dernières années. Est-il normal que pour des recherches menées par des chercheurs reconnus sur des médicaments qui sont utilisés depuis des années avec succès, soient interdites par des gens n’ayant aucune compétence ? Il y a dix pays qui font des essais pour savoir si on peut raccourcir le traitement en ajoutant de la clofazimine. Résultats : on peut réduire le traitement des tuberculoses résistantes à neuf mois en ajoutant clofazimine et pyriméthamine ! »
Recherche ? interdit ! danger !
« Donc on n’a pas fait de recherches, car on a bien assez d’ennuis comme ça. Sur près de 300 tuberculose qui ont été diagnostiquées, 85 ont été traitées ici, dont 17 ont reçu de la clofazimine et pyriméthamine, 13 avaient des bacilles résistants qui correspondaient à une des recommandations de l’OMS, 3 SDF (on sait qu’ils n’arriveront pas à appliquer pendant 6 mois le traitement). Ce sont des décisions qui sont prises, comme le dit la loi sur la prescription et délivrance des médicaments hors AMM. »
Un médecin de plateau complotiste se lâche contre Raoult
Si le Pr Gilbert Deray n’a pas déclaré ses conflits d’intérêts (160 649 € versés par les labos), en revanche il a déclaré sur France 5 : « Quand vous rajoutez là-dessus de la politique, Didier Raoult finalement, dans l’HCL, moi, ce que je dis, n’a été qu’un pantin dont les fils ont été tirés par des gens bien plus puissants que lui : Bolsonaro, Trump et Narendra Modi (NDLR : Premier ministre de l’Inde) qui se sont servis de ce qui leur a été offert pour faire du mal à leurs populations. Vous avez vu ce qui se passe au Brésil avec l’affaire de cette chaîne de pitou (sic) qui ont donné des kits de chloroquine à des vieilles personnes qu’ils ont laissé mourir parce qu’ils ne voulaient pas que l’on puisse dire que l’épidémie était un problème. Quand vous mélangez l’ubris et la politique, vous avez un désastre. »
Un vrai cas d’école de « projection mentale » ! Définition : opération par laquelle une personne place sur quelqu’un d’autre ses propres sentiments, afin de se sortir d’une situation émotionnelle vécue comme intolérable. Ou plus simplement : « c’est celui qui l’dit qui l’est ». Muni de cet éclairage hautement psychanalytique, on comprend mieux le vrai message délivré par Gilbert Deray :
« Quand vous rajoutez là-dessus de la politique, Olivier Véran finalement, dans la vaccination covid, moi, ce que je dis, n’a été qu’un pantin dont les fils ont été tirés par des gens bien plus puissants que lui : Vanguard, Pfizer et Bill Gates qui se sont servis de ce qui leur a été offert pour faire du mal aux populations. Vous avez vu ce qui se passe en Israël avec l’affaire de cette troisième dose à des personnes qu’ils ont laissé mourir parce qu’ils ne voulaient pas que l’on puisse dire que la vaccination était un problème. Quand vous mélangez l’ubris et la politique, vous avez un désastre. »
La Timone : un état des lieux désolant
Didier Raoult, de son côté, ne peut que constater les dégâts de la gestion politico-bureaucratique : « Des dossiers personnels de patients diffusés dans la presse, des taupes partout, de l’hostilité, du mensonge, des réactions immédiates sur des rumeurs fausses. Notre directeur général devrait nous protéger au lieu de nous harceler. Quelqu’un veut détruire l’IHU. Me foutre dehors et Chabrière aussi. La Timone est moins bien gérée que l’hôpital général à Dakar. C’est un hôpital du tiers-monde. Il y a un peu de jalousie parce que, ici, on a refait les peintures et qu’on marche bien. A La Timone les prof s’en vont. Que le directeur général s’en occupe ! Que les administratifs retournent à leur métier. Quant aux journalistes, ils perdent toute crédibilité. » S’ils l’ont jamais eue, peut-on ajouter. Il faut dire que Pascale Pascariello, c’est pas Albert Londres et qu’il faut bien qu’elle gagne sa croûte. Pourquoi ne pas essayer de trouver un métier honnête, hein Pascale ?
Jacqueline pour Le Média en 4-4-2