Le gouvernement a fait adopter le 16 janvier par les parlementaires, le projet de loi de « Renforcement des outils de gestion de la crise sanitaire », qui a fait l’objet de deux saisines auprès du Conseil constitutionnel rejetées, quatre jour plus tard, délai probablement record… On peut raisonnablement penser que ce dispositif légal sera le dernier avatar de l’arsenal répressif du gouvernement, alors même que le variant dit « Omicron » semble signer l’affaiblissement inéluctable de la Covid 19, qui n’est pas autre chose qu’une grippe sévère touchant les plus faibles d’entre nous. Car au fond, on doit s’interroger sur la légitimité de ces mesures de plus en plus coercitives dont l’objectif avoué est en réalité d’éviter d’encombrer les services d’hospitalisation en réanimation.
L’arsenal législatif et réglementaire
Selon le dernier texte du 16 janvier, qui a été validé sur l’essentiel par la haute juridiction, toutes les personnes de plus de 18 ans et un mois doivent avoir fait leur injection de rappel dans les temps pour conserver leur certificat de vaccination actif dans le « pass sanitaire », sans quoi leur ancien certificat de vaccination sera considéré comme expiré.
Il est inutile de rappeler ici les multiples hésitations et changements de pied de la réglementation ; l’inefficacité avérée du confinement, comme du masque porté à l’extérieur, sont autant d’expressions de la versatilité d’un gouvernement adaptant sa politique au gré de l’émotion de l’opinion publique et des avis scientifiques pourtant partagés.
Le gouvernement cherche évidemment à imposer légalement la vaccination. Le pass sanitaire sert en effet à priver les non vaccinés des libertés élémentaires des citoyens. Le non vacciné ne peut plus profiter de droits fondamentaux, puisqu’il est interdit d’accès à de nombreux lieux publics.
Mais le dispositif est incohérent, ce en quoi il confirme l’existence d’un « absurdistan » typiquement français. Ainsi dans les transports, vaccination obligatoire dans l’Eurostar, la Grande-Bretagne ayant des règles spécifiques (mais encore plus restrictives). Mais il est possible de se déplacer via les TER et les trains de la banlieue parisienne, ainsi qu’avec les petits trains touristiques, autobus, tramways, métros, téléphériques dont les cabines sont des incubateurs, et autres transports locaux.
Le pass sanitaire n’est pas réclamé pour entrer dans les services publics, tribunaux, impôts, mairies, administrations, Pôle emploi, Sécurité sociale etc… En revanche, il est indispensable pour accéder à une bibliothèque, un conservatoire ou une salle des fêtes…
Les bibliothèques sont ainsi interdites d’accès sans pass, sauf la B.N.F… , comme les réceptions de mariage et fêtes privées si elles se déroulent dans un établissement, les séminaires de plus de 50 personnes s’ils se déroulent à l’extérieur de l’entreprise. On se demande quelle est la différence entre ces activités en lieu fermé.
Et pourtant on savait
On a su très rapidement que les populations à risques constituaient l’essentiel des victimes de la pandémie. Très vite également, on a constaté les limites de l’efficacité de la vaccination à partir de vaccins ARN, dont le seul effet indiscutable est de limiter la gravité de l’affection, mais en aucun cas de l’éviter ni même d’empêcher la propagation exponentielle du virus.
Incapables d’obtenir un consensus par la représentation nationale ou par l’opinion, nos autorités n’auront jamais eu le courage de mettre en place une obligation légale de vaccination pour les populations à risques, c’est-à-dire les personnes âgées ou celles présentant des causes de morbidité. Ces populations sont pourtant faciles à déterminer, par l’état-civil et le réseau de soins. Cette vaccination vaccinale aurait pourtant répondu efficacement à l’objectif sanitaire.
De nombreux scientifiques affirment que la vaccination généralisée réduit les risques d’apparitions des variants. Manque de chance, c’est pourtant dans les pays au taux de vaccination élevé, comme en Europe, que le dernier variant Omicron a le plus flambé. La France et les Pays-Bas additionnent les records de taux de vaccination et d’infection par le dernier variant !
On sait, mais jamais en France la campagne de communication sur les « gestes barrière » n’aura été aussi massive alors que toutes les mesures coercitives prises jusque là ont démontré leur inefficacité contre la Covid. Certains commentateurs bien informés affirment même que le gouvernement aurait en réalité décidé de laisser la pandémie s’étendre à la totalité de la population. Cette extension, on le sait, est la seule manière de l’affaiblir notamment par l’immunité collective
Mais le bal est loin d’être terminé
À n’en pas douter, le pass sanitaire est fait pour devenir un dispositif qui sera peut-être pérennisé, mais certainement conservé en cas de nécessité. C’est un outil formidable de contrôle sur les populations, qui pourra être remis en vigueur à la première occasion. Et il ne fait pas de doute que nous serons confrontés, dans nos sociétés hyper-urbanisées, à d’autres crises sanitaires. Il suffira alors d’obtenir de la représentation nationale godillot chez nous le remise en vigueur du dispositif, sur simple avis médical des médecins affidés qui pullulent dans nos médias.
Nos autorités auront réussi à « orwelliser » notre société avec une facilité déconcertante. Tous les outils de surveillance sont en place. Et tous les dispositifs de contrôle du citoyen également. Rien n’empêcherait à terme un État de faire évoluer un modèle de type TousAntiCovid pour contrôler l’accès de citoyens à l’exercice de leurs libertés individuelles. La montée des dangers et les inéluctables troubles sociaux liés aux déficits démocratiques risquent en effet de générer une demande accrue de contrôle et de répression. Les Français pourraient ainsi admettre la mise en place d’une surveillance des délinquants et des citoyens considérés comme dangereux via leur téléphone portable.
Il serait naïf de croire que nous sommes à l’abri de telles mesures. Ainsi le bal pourrait prendre fin, mais seulement en apparence.
Source : 24heuresactu