Mis en examen pour «meurtre en bande organisée» dans l’affaire d’une fusillade sanglante survenue dans un bar à chicha à Nantes en 2019, Ilias N. a été remis en liberté mardi à la faveur d’un rare vice de procédure : la justice n’a pas audiencé un appel de sa détention dans les délais réglementaires.
La justice est souvent critiquée pour sa lenteur. Ce qui donne lieu parfois à des situations rocambolesques, ainsi trois procès ont été récemment annulés en raison du délai anormalement longs pour juger les faits. Le couac qui vient de secouer le tribunal judiciaire de Rennes (Ille-et-Vilaine), rarissime, est une autre illustration de certains dysfonctionnements de l’institution. Mardi 8 février, le procureur général de Rennes n’a pas eu d’autre choix que d’ordonner la remise en liberté d’un homme mis en examen pour « meurtre et tentative de meurtre en bande organisée » et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt d’Angers. En cause, un vice de procédure soulevé par l’un de ses avocats, Me Antoine Ory.
(…) La tuerie du bar à chicha aurait pour décor la rivalité entre deux clans de trafiquants de drogue : celui de Mohamed A. contre celui des frères L. Le soir du drame, Mohamed A. et sa garde rapprochée auraient ainsi ciblé le Moonlight pour s’en prendre à un habitué des lieux proche des frères L. et qu’ils avaient repéré au préalable dans l’établissement. Une vengeance puisque cet homme est lui-même soupçonné d’être l’auteur d’une précédente fusillade visant le clan de Mohamed A.