Fabien Namias, directeur général adjoint de LCI, était invité sur France Inter dans l’émission « L’Instant M » le lundi 9 mai 2022, pendant laquelle il a fait fait un bilan sur l’émission « Mission Convaincre » diffusée en période pré-électorale.
◆ Du contenu éclairé à venir ?
Selon Fabien Namias, « il faut savoir tirer les leçons de ce qui a été fait. Et notamment les leçons, par exemple, de la crise du Covid. Ce que je dis vaut pour LCI – et je parle ici, moi je représente LCI, mais je pense que d’autres pourraient penser la même chose – où on a beaucoup donné la parole à des experts, des journalistes ou des éditorialistes extrêmement talentueux, mais qui n’avaient pas plus de compétences médicales que vous et moi, à part savoir choisir une boîte quand on a mal à la tête, voire des médecins : on a vu combien d’urologues, de néphrologues, ou autres, commenter la situation infectieuse et la situation virale... »
Tirer des leçons, « c’est ce qu’on essaye de faire sans toujours atteindre la perfection. C’est une des leçons à tirer du Covid. Sonia Devillers, vous m’avez posé la question, je sais que je suis un peu long, mais c’est super important, parce que je pense que c’est ce qui, aussi, fonde notre crédibilité. Seuls doivent parler d’un sujet ceux qui savent de quoi ils parlent. Et s’il y a encore quelques progrès à faire, ils seront faits. »
◆ Du pluralisme tempéré à venir ?
Fabien Namias a également évoqué le thème de la pluralité du contenu médiatique et le ton à favoriser : « Tout le monde a absolument le droit de faire des émissions politiques. […] C’est le principe du pluralisme, c’est le principe de la démocratie, y compris de la démocratie audiovisuelle. Après, il faut, pour une rédaction comme la nôtre, comme celle de l’information de LCI, comme celle de TF1, savoir se différencier, savoir apporter des contenus différents. […] Que tout le monde ne fasse pas la même chose. Le risque, c’est que tout le monde s’empare des formats, que tout le monde fasse l’émission avec la prime à celui qui va faire l’émission où l’on parle le plus fort, où l’on débat le plus fort, ou on clashe le plus fort. C’est précisément ce que nous n’avons pas voulu faire. […] C’est difficile d’échapper aux clashes quand on couvre l’actualité politique. […] Cela concerne tous les médias, y compris Inter. […] Les responsables politiques ont une petite tendance de temps en temps à cette forme de recourir à la friction médiatique. Moi, je suis convaincu que ce n’est pas ce qu’attendent les téléspectateurs. C’est pas ce qui fonctionne le mieux. »
Reste à savoir si cette prise de conscience aura des répercussions concrètes dans les mois à venir, que ce soit pour la Covid ou en cas de propagation de la variole du singe…