Klaxons et pneus hurlants, passagers vêtus de blanc assis sur le rebord des portières de berlines de luxe. Vendredi après midi, un bruyant manège démarre sur le parvis piéton de la mairie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Des toits des véhicules ou par les fenêtres, des drapeaux aux couleurs rouge, jaune et vert pavoisent. Les conducteurs font des cercles concentriques et se rapprochent petit à petit de trois personnes et d’un enfant dans une poussette, plantés au beau milieu de la place et tétanisés par ce jeu dangereux. On voit un instant l’un d’eux cacher son visage entre ses mains.
Alertée par les bruits de klaxon, Katy Bontinck, la première adjointe au maire, filme la scène depuis l’hôtel de ville. On entend quelqu’un dire : « Ah putain, les gens ils vont se faire buter. » Le cortège d’une dizaine de véhicules abrite les invités d’un mariage qui a dégénéré en rodéo urbain. Il s’engouffre dans la rue de la République, une artère commerçante du centre-ville. Des détonations se font entendre : des tirs de mortier qui éclatent sur le passage des mariés et de leurs amis. Un véritable feu d’artifice fuse au pied du KFC, un fast-food toujours très fréquenté.
Ulcérés par ces débordements, les représentants de la ville de Saint-Denis ont saisi le procureur au titre de l’article 40 pour « un rodéo qui aurait pu très très mal finir », déclare Katy Bontinck. Il stipule que « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République ». La municipalité lance aussi un appel à témoins en direction des piétons qui étaient sur la place. Heureusement, aucun blessé n’est à déplorer.
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Le Parisien via fdesouche