Dans le 19e arrondissement de Paris, de nombreux riverains ont eu à subir des pétards et feux d’artifice sauvages bien après le 14 juillet, un phénomène nouveau selon la mairie d’arrondissement
Ce sont des habitants fatigués et découragés. Des Parisiens et Parisiennes du 19e arrondissement ont fait part à 20 Minutes des nuisances sonores qu’ils ont rencontrées autour du 14-Juillet, et fait moins commun, bien après cette date. Pétards, tirs de mortier, fusées en pétarade… De nombreux habitants et habitantes ont vu leur sommeil considérablement saccadé pendant parfois près de 10 jours d’affilée, sans compter le danger que représentent ces feux d’artifice non encadrés.
Nadia* habite près du pont Riquet, dans la cité des Orgues de Flandres. Nous l’avons interviewée le 21 juillet, après neuf jours quasi sans interruption de bruits de pétards. Nous la rencontrons près de chez elle et pouvons constater qu’elle a les traits tirés. « Ce matin, je me suis réveillée à quatre pattes car je n’ai pas dormi de la nuit, nous dit-elle. Les pétards ont commencé le 12 juillet. C’est presque chaque soir depuis. Ça s’est juste un peu calmé le 14 juillet. La nuit du 13 au 14, ils ont fait un feu dans le jardin, les pompiers sont venus, on a paniqué. On se serait cru en guerre. Ma fille de 7 ans criait, pleurait, elle m’a demandé au bout de la troisième fois [troisième session de pétards] à dormir avec moi. La nuit du 19 et la nuit du 20 étaient terribles, cela a duré jusqu’à 3 heures du matin. Cela fait une dizaine d’années que je suis dans le quartier, les années d’avant, on n’avait pas de pétards après le 14 juillet. On pouvait entendre un ou deux pétards gentils, pas grand-chose. Et je suis toujours là le mois de juillet ».
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Contactée par 20 Minutes, la mairie centrale affirme que le 19e arrondissement n’a pas été plus touché cette année que les autres années, et n’est pas non plus le plus ciblé des arrondissements. « Cette année on en a eu dans le 20e, dans le 14e, 15e, le 12e… L’an dernier beaucoup dans le 13e… », souligne Nicolas Nordman, adjoint à la sécurité de la mairie de Paris.
Mais la mairie du 19e arrondissement explique avoir eu effectivement plus de remontées des habitants et habitantes pour les jours suivant le 14 juillet. « On était habitués à ce que ça se passe un peu avant mais pas après le 14 juillet, confirme Adji Ahoudian, adjoint au maire du 19e pour la sécurité. Il y a eu plus de pétards et mortiers utilisés après le 15 juillet. »
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D’autres habitants du 19e se sont sentis en insécurité ces nuits-là. « Je n’étais pas rassurée car certains jeunes lançaient des fusées vers nos fenêtres, ils visaient clairement les personnes qui leur faisaient des réflexions », raconte Sarah, habitante du quartier Botzaris, qui a subi des pétards les nuits des 14, 15 et 16 juillet.