Le principal frein à une intégration réussie : l’absence de maîtrise de la langue française. Pour lutter contre cet obstacle, la ville et l’État encouragent son apprentissage grâce à des cours du soir. Dans les Yvelines, 5 600 primo-arrivants suivent des cours de français.
En arrivant en France pour retrouver son épouse, Souleiman s’est heurté à plusieurs difficultés. Il a par exemple loupé son examen du Code de la route. Puis s’est retrouvé incapable de corriger les devoirs de sa fille. Pour se défaire de ce handicap quotidien, ce diplômé en comptabilité a étudié le Français dans une association de Mantes-la-Jolie. « Au début c’était difficile : dans mon pays, la deuxième langue c’est l’Anglais, pas le Français ! » précise-t-il.
Ce jeune Pakistanais de 29 ans est désormais intégré à un dispositif reconnu par l’État : le projet d’accueil et d’intégration. Le premier de ces contrats en Île-de-France vient d’être signé à Mantes-la-Jolie. Ces contrats, c’est un peu « l’école de la France ».
Pour faire simple, il s’agit d’accompagner des personnes étrangères afin de favoriser leur intégration. Plusieurs vecteurs sont utilisés comme l’accès au logement, au travail… Dans cette commune de presque 43 000 habitants où 26 % de la population est de nationalité étrangère, c’est l’apprentissage du Français qui a été retenu comme facteur principal d’intégration.
Cinq associations ont été retenues pour enseigner la langue aux « primo-arrivants » via des cours du soir. La municipalité est chargée de mailler le territoire et de faciliter le travail des associations. L’État, lui, contribue financièrement et met à disposition ses services. « Dans une ville comme Mantes-la-Jolie, on peut s’appuyer sur un très riche tissu associatif. Nous avons les moyens d’épauler beaucoup de monde », assure Pascal Courtade, préfet délégué pour l’égalité des chances. Dans les Yvelines, 5 600 primo-arrivants suivent des cours de français, mais à travers plusieurs dispositifs. « L’idée, c’est créer un guichet unique pour faciliter son accès », résume Pascal Courtade.
Et ensuite ? Ensuite, direction l’emploi. Depuis une vingtaine d’années, élus et pouvoirs publics assument plus facilement leur volonté d’optimiser l’intégration des migrants à des fins économiques. C’est encore plus vrai avec les tensions durables sur le marché de l’emploi. […]
Le Parisien via fdesouche