C’était le 11 novembre dernier. La paroisse de la Trinité a été leurrée par les organisateurs du concert et a exprimé ensuite son mécontentement et son opposition à ce qui s’était passé durant ce concert. Voici ce que déclare le curé :
[…] Après enquête interne, voici les faits. Le 11 novembre 2023 a effectivement eu lieu au sein de l’église de la Sainte-Trinité un concert avec près de 200 artistes placés sous la direction de Mme
Evelyne Schwab. Le programme était une « Messe pour la paix » intitulée « L’homme armé » et composée par Karl Jenkins (1944-). Ce concert a bien été validé l’année dernière par la personne alors responsable des concerts que nous accueillons ponctuellement dans notre édifice. Nous avons pour règle de n’accueillir que des programmes de musique sacrée chrétienne compatibles avec le caractère cultuel de l’édifice. L’« Homme armé » est une mélodie populaire du XVe s. ayant souvent été utilisée pour mettre en musique les textes de l’ordinaire de la messe. Notre responsable des concerts ignorait l’étonnante structure de cette « messe » composée en 1999 par le musicien gallois Karl Jenkins à la mémoire des victimes du conflit dans les Balkans : en plus de l’ordinaire de la messe et d’extraits de psaumes et du livre de l’apocalypse, le texte de cette « messe » comporte aussi « l’appel à la prière » des musulmans, des textes profanes de Rudyard Kipling, d’Alfred Lord Tennyson et d’un survivant d’Hiroshima…
[…] Cependant, comme curé de la Trinité, si j’avais été personnellement informé que le programme de cette « Messe » de Karl Jenkins intégrait le chant de l’« Adhan » par le musicien nantais Yassine Hawa, j’aurais refusé sans hésitation d’accueillir ce concert dans l’église placée sous ma responsabilité. Le texte chanté est en effet en contradiction obvie avec la foi chrétienne et n’avait donc pas sa place dans notre église, même à l’occasion d’un évènement musical. Affirmer cela, ce n’est pas renoncer à la recherche de la paix par le dialogue, ce n’est pas non plus manquer de bienveillance envers les croyants d’autres religions, c’est au contraire se garder du « relativisme » qui, « sous le couvert d’une prétendue tolérance », s’avère au final être un obstacle à un
dialogue constructif et fécond (cf. FRANÇOIS, encyclique Fratelli tutti). Ayant moi-même été choqué en découvrant la séquence vidéo – sentiment renforcé par sa présentation et les commentaires –, je comprends très bien que certains fidèles puissent l’être en découvrant à leur tour les images d’un évènement qui n’aurait jamais dû avoir lieu si toutes les vérifications préalables avaient été correctement faites. […]
:Vidéo : https://twitter.com/i/status/1743542278398869785