Ce serait presque une histoire scénarisée par Lautner et dialoguée par Audiard. Sonia Rolland, miss France 2000, devenue égérie du multiculturalisme, était invitée ce week-end chez Léa Salamé, sur le service public. Elle a tenu des propos d’une ébouriffante originalité, notamment cette punchline : « La France est l’un des pays les plus métissés d’Europe et on n’en fait pas une force ! » .
Il s’agirait évidemment de se demander deux choses : 1/ si la France est l’un des pays les plus métissés d’Europe, et considérant les chiffres de la natalité qui viennent de tomber, le grand remplacement est-il une théorie complotiste d’extrême-droite ? 2/ Si l’on n’en fait pas une force, à quoi diable cela peut-il bien être dû ? Question subsidiaire : les chiffres du classement PISA dégringolant en rapport avec la hausse de l’immigration extra-européenne, cette « force » ne doit-elle pas être quelque peu relativisée ? Mais bon, on n’en est pas là. Et puis surtout, il y a des choses beaucoup plus drôles à traiter.
Vidéo : https://twitter.com/pjacquemain/status/1749012604759003476?
Voyez plutôt : on apprend, grâce à l’impitoyable Pierre Sautarel, que Sonia Rolland (qui, pour la circonstance, arborait évidemment ce week-end, sur le plateau de télévision, des cheveux artistement frisés, pour qu’on ne l’accuse pas d’occidentalisation) n’a pas toujours détesté les manières françafricaines. En 2003, (elle avait alors 22 ans), la jeune reine de beauté aurait accepté un cadeau de la part d’Omar Bongo, qui était à l’époque président du Gabon. Quand nous disons « un cadeau », soyons précis : il s’agissait d’un appartement situé dans le XVIe arrondissement de Paris. Plutôt sympa.
On apprit cependant en 2022 que ce gentil petit cadeau (de ceux qui, comme chacun sait, entretiennent l’amitié) faisait partie des « biens mal acquis » (de ceux qui, comme chacun sait, ne profitent jamais). Le circuit d’achat de ces nombreux biens immobiliers, sur le sol français, par le président gabonais, rappelait (selon Le Parisien) des méthodes qui avaient fait leurs preuves dans les sixties : une société de décoration française « détenant un compte dans une banque locale, sur lequel ont été déposées pendant des années des valises de cash, livrées par des collaborateurs de Bongo » avait fait l’acquisition de plusieurs biens de luxe à Paris et sur la côte d’Azur. Mallettes de cash, sociétés écran, biens immobiliers, cadeaux hors de prix à des amis (800 000 euros en l’occurrence) : il suffirait d’ajouter des DS, des lunettes fumées et des imperméables, et on serait sous Foccart.
Imposture criminelle
Lautner dialogué par Audiard, disions-nous en préambule. Quelque chose qu’on ferait prononcer par Ventura en colère : « Y a vingt ans, tu vivais sous les lambris et tu roulais en limousine, alors c’est tout de même pas toi qui vas venir me parler des immigrés ! ». Ou Gabin outré : « C’est qu’Mad’moiselle a l’indignation grand style ! Le tiers-monde rive droite ! Le trémolo sur canapé…en somme le caviar sauce aigre-douce ! » Ou Delon, sarcastique avec un demi-sourire : « Tu vois, Sonia, ce qui m’ennuie, c’est pas que t’engueules les Français parce qu’ils ne se soumettent pas à l’Afrique. Ça, en quelque sorte, c’est le boulot. Non, ce qui m’ennuie, c’est qu’on ne te demande pas ce que tu entends par là. » Belmondo renchérirait : « Mon ami a raison. "On n’en fait pas une force", ça veut rien dire. Si tu disais "J’ai personne pour me livrer mes courses", ce serait peut-être moins élégant, mais on comprendrait ».
Sonia Rolland est peut-être née trop tard : il y a encore quarante ans, sous Mitterrand, ce serait passé crème. En 2024, bien que l’affaire n’ait pas encore été jugée, les gens sont lassés par avance de cette imposture criminelle.
Arnaud Florac
Source : http://bvoltaire.fr