Il y a parfois de bonnes nouvelles qui tombent comme ça, sans qu’on s’y attende vraiment. Comme ce sondage de l’institut CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD, publié ce dimanche 25 février : « 84 % des Français estiment que la France est un pays de culture et de tradition catholique. » Évidemment, diront, les esprits forts, c’est encore un truc sorti par la « sphère Bolloré ». Oui, peut-être, mais le sondage n’a pas été fabriqué en lisant les ronds dans l’eau bénite ou en observant les fumées d’encens. Fermons la parenthèse.
Les intégristes de la République auront beau dire...
Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ? Parce que dans un pays où, paraît-il, un jeune sur six pense que la Terre est plate, on se dit qu’il y a quand même encore une immense majorité de gens qui voient la réalité en face. Les intégristes de la République auront beau dire, beau faire, beau penser, beau faire semblant de croire que la France est née avec la Révolution française dans une sorte de génération spontanée et fulgurante, les Français dans leur immense majorité estiment que la France est un pays de culture et tradition catholiques. Pourquoi évoquer la Révolution ? Évidence, là aussi : c’est bien la Révolution qui a lancé le processus pour éjecter la religion catholique de l’espace public de ce pays. Plus de deux siècles d’acharnement, de persécutions souvent, de mesquineries parfois, mais aussi d’abandons du côté même de l’Église catholique de France, notamment durant les soixante-dix dernières années, n’auront pas suffi pour éradiquer la tradition et la culture catholiques dans ce pays.
À quelques points près, tous sexes, générations, sensibilités politiques confondus
Dans ce pays où, selon l’INSEE, 51 % de la population des 18-59 ans déclarent ne pas avoir de religion, où seulement 29 % de la population se disent catholiques, où 10 % se revendiquent de religion musulmane, où le « processus de transmission » (on appelle ça « la tradition » !) n’est que de 67 % chez les catholiques quand il est de 91 % dans les familles musulmanes, où l’assistance à la messe a dégringolé de façon vertigineuse en trois générations, en dépit (ou à cause ?) des bienfaits de « l’esprit de Vatican II » (27 % de « messalisants en 1952, 4,5 % en 2016…), où l’Église catholique a brillé généralement par son misérabilisme et est devenue quasiment inaudible, dans ce pays, donc, malgré tout cela, l’immense majorité des habitants estiment, non pas que la Terre est plate, mais que la France est un pays de culture et de tradition catholiques. À quelques points près, tous sexes, générations, sensibilités politiques confondus. À l’exception des Français qui votent LFI : seulement 72 %. Ce qui n’est tout de même pas mal. La France, pays de tradition et de culture catholiques : une évidence, donc. Un quasi-consensus sur ce constat.
On se bouge pour que l’église reste au centre du village
Et, donc ? On fait quoi, avec ça ? On arrête peut-être de couper les cheveux en quatre et d’emmerder le monde en saisissant les tribunaux administratifs, qui ont sans doute autre chose à faire, parce que le maire a mis une crèche dans le hall de la mairie au moment de Noël. Par exemple. On se bouge pour que l’église reste au centre du village, au figuré et au propre. Pour qu'elle ne soit pas transformée en centre culturel ou en loft pour bobos. Je dis ça, je dis rien. On décide de ne plus dire « Joyeuses fêtes » mais « Joyeux Noël » et « Joyeuses Pâques ». Quoi, encore ? Ah, oui : que les évêques ressemblent de nouveau à des évêques et pas à des employés de la CAF qui attendent la retraite derrière l'Hygiaphone™. Tout plein d’idées, vous voyez, des trucs tout simples. Certain que vous avez aussi votre petite idée sur le sujet. Enfin, mais là, ça devient sacrément (si j’ose dire) politique : on arrête l’immigration de masse afin que, dans trente ans, les habitants de ce pays puissent encore répondre à 84 % que « la France est un pays de culture et de tradition catholiques »…
Georges Michel
Source : http://bvoltaire.fr