llustration de la bataille du 9 juin 721.
Moins connu que Charles Martel, Eudes d’Aquitaine est pourtant le premier à avoir mis en déroute l’armée des Sarrasins. C’est le 9 juin 721, à la sortie de Toulouse.
L’ascendance de ce personnage haut en couleurs reste encore très mystérieuse pour les historiens. Eudes d’Aquitaine descendrait, d’après la tradition le mieux établie, des Mérovingiens par son père Bodogisel, duc de Gascogne, lequel était le neveu de Dagobert Ier, et serait apparenté aux Francs par sa mère, Sainte Ode de Francie.
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Il naît entre 660 et 666, épouse Sainte Adèle, Waltrude de Verdun puis Lampeida de Neustrie. C’est vers 688 que, par succession ou par conquête, il instaure son autorité sur les pays compris entre la Loire, l’Atlantique, les Pyrénées, la Septimanie et le Rhône. Cette immense région que gouverne Eudes était nommée par les Romains Aquitania « pays des eaux », en raison des nombreuses rivières qui l’arrosent, mais aussi Novempopulani « terre des neuf peuples » par allusion aux tribus antérieures à la conquête romaine. Les Wisigoths s’établissent en Aquitaine en 418 et font de Toulouse leur capitale. Plus tard, ce sont les Francs qui envahissent l’Aquitania, puis les Vascons – les Basques. La lourde cavalerie de ces derniers est un appui pour les ducs d’Aquitaine qui ne tardent pas à s’émanciper du joug franc.
Toulouse assiégée par les Sarrasins
En 717, Eudes de Gascogne, duc d’Aquitaine intervient dans la guerre qui oppose les royaumes francs d’Austrasie et de Neustrie. Il soutient le maire du palais de Neustrie Rainfroi contre Charles Martel, maire d’Austrasie, ce qui lui confère le titre de roi d’Aquitaine. Trois ans plus tard, les Sarrasins mettent le siège devant Toulouse. La menace des Infidèles est intense mais Eudes reste pragmatique. Alors que la cité commence à s’épuiser, il planifie une sortie héroïque le 9 juin 721 : en sous-nombre mais profitant d’un effet de surprise absolu, il écrase l’émir Al-Zama et met en fuite son armée.
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Cette victoire redonne courage aux Wisigoths d’Espagne. Le général Ambiza prend alors lui-même le commandement des armées Maures : après être monté jusqu’à Autun, qu’il a mis à sac la nuit du 21 au 22 août 725, l’homme de guerre sarrasin redescend vers l’Espagne, marquant son passage par des pillages sans nombre, il s’empare du Rouergue et de l’Albigeois, ravage le Quercy et le Périgord. Eudes, à qui tous ces pays appartenaient, marche à leur rencontre et les massacre entièrement en 726. Eudes d’Aquitaine est alors au faîte de sa gloire. Malgré des rivalités politiques, Charles Martel et Eudes s’allient en 731, pour consolider leur pouvoir et bâtir une armée afin de vaincre et déjouer les prochaines invasions.
La bataille de Poitiers
Devant l’avancée des armées de Charles Martel et d’Eudes de Gascogne réunies, Abd el-Rahmann, émir de Cordoue arrête sa progression entre Poitiers et Tours le 17 octobre 732. C’est à Moussais, sur la commune de Vouneuil-sur-Vienne, que se font face les ennemis. Le 25 octobre 732, qui est aussi le premier jour du mois de Ramadan, les musulmans se décident à engager la bataille. Abd-er-Rahman meurt au combat et la nuit suivante, ses hommes se retirent.
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La mort d’Eudes d’Aquitaine est tout aussi empreinte de légendes que sa naissance. Il semblerait qu’il fût assassiné en 735 par Charles Martel qui craignait la trop grande puissance de l’armée gasconne. D’après d’autres sources, Eudes se serait retiré dans son château – sur l’emplacement duquel est édifiée l’église Sainte-Mariede-Ré – pour y finir ses jours après la bataille de Poitiers. Hunald Ier de Gascogne, son fils, devient seul Duc la même année, après avoir prêté serment de fidélité à Charles Martel.
Alexia de Bermont
Source : infos-toulouse