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conquête musulmane

  • 9 juin 721 : Quand Eudes d’Aquitaine arrêtait la conquête musulmane à Toulouse

    Publié par Guy Jovelin le 09 juin 2020

    Représentation de la Bataille de Toulouse, le 9 juin 721.

    Le 9 juin est une date méconnue bien que victorieuse pour la ville de Toulouse. En effet, c’est à cette date qu’en 721, les troupes d’Eudes d’Aquitaine stoppèrent l’invasion arabo-musulmane dans le sud-ouest de la France.

    Suite à la conquête de l’Espagne et du Portugal, formant le califat d’Al-Andalus, les Sarrasins prennent le parti de remonter dans le Sud de la France. Ainsi, Narbonne est conquise en 718, de même qu’Agde, Béziers et Nîmes, mais Eudes d’Aquitaine se mettra en travers de leur chemin à Toulouse…

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    Le cas de Toulouse est très particulier dans cette période : une fois ces villes tombées, Toulouse demeurait le dernier rempart contre l’invasion de l’Aquitaine et, au delà, du royaume franc. L’année 721 sera décisive : le siège de Toulouse et la défaite de l’Émir Al-Samh ibn Malik devant ses remparts vont entraîner la chute de l’occupation sarrasine sur notre sol.

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    Le rôle décisif d’Eudes d’Aquitaine

    La bataille de Toulouse n’aurait jamais été remportée sans Eudes d’Aquitaine : fils du duc de Gascogne Bodogisel et de Sainte Ode de Francie, son autorité s’étend de la Loire aux Pyrénées, jusqu’au Rhône à l’est. Alors que l’armée de l’Al-Andalus entame sa conquête, les royaumes francs d’Austrasie, dirigé par Charles Martel, et de Neustrie, dont le maire du palais est Rainfroi, se livrent une guerre sans merci dans laquelle intervient Eudes en 717. Cette lutte de pouvoir facilite grandement l’avancée musulmane sur les terres franques.

    Eudes d'Aquitaine

    Lorsque débute le siège de Toulouse par 5 000 musulmans en novembre 720, la cité s’épuise rapidement. Eudes planifie une sortie héroïque le 9 juin 721 : en sous-nombre mais profitant d’un effet de surprise absolu, il met en fuite l’armée de l’émir Al-Samh ibn Malik par une charge de 2 000 hommes sur ces paroles légendaire : « Sur mon honneur, je vous le dis, jamais on ne parlera l’arabe ici ! ». L’émir, bien qu’il ait rapidement fui devant le courage des Francs, est rattrapé et tué. Inspirés par cette victoire, les Wisigoths d’Espagne se soulèvent à leur tour, appuyés par Eudes qui poursuit le général maure Ambiza. En 726, il parvient à massacrer entièrement cette armée entre Toulouse et Narbonne.

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    « Longue est la plainte des arabes car leur cœur est bien lourd. Les Francs chantent leur petite victoire à Poitiers, mais nous, nous pleurons notre immense défaite devant Toulouse. Et nous implorons Allah d’accueillir au paradis, nos morts restés sur la chaussée des martyrs. »

    Ibn Hayyan ben Abou Djebbala (fakys du khalife Omar au VIIIe siècle), cité par l’historien El Maqqari El Tlemcani (1591-1632)

    Malgré leurs rivalités politiques, Charles Martel et Eudes s’allient en 731, pour consolider leur pouvoir et bâtir une armée afin de vaincre et déjouer les prochaines invasions. Devant l’avancée des armées de Charles Martel et d’Eudes de Gascogne réunies, Abd el-Rahmann, émir de Cordoue arrête sa progression entre Poitiers et Tours le 17 octobre 732. C’est à Moussais, sur la commune de Vouneuil-sur-Vienne, que se font face les ennemis. Le 25 octobre 732, qui est aussi le premier jour du mois de Ramadan, les musulmans se décident à engager la bataille. Abd-er-Rahman meurt au combat et la nuit suivante, ses hommes se retirent. L’armée musulmane est ainsi définitivement stoppée.

    Eudes d'Aquitaine

     

    Source : infos-toulouse

  • Eudes d’Aquitaine, celui qui sauva Toulouse de la conquête musulmane

    Publié par Guy Jovelin le 09 juin 2019

     
    Eudes d'Aquitaine 9 juin 721

    llustration de la bataille du 9 juin 721.

    Moins connu que Charles Martel, Eudes d’Aquitaine est pourtant le premier à avoir mis en déroute l’armée des Sarrasins. C’est le 9 juin 721, à la sortie de Toulouse. 

    L’ascendance de ce personnage haut en couleurs reste encore très mystérieuse pour les historiens. Eudes d’Aquitaine descendrait, d’après la tradition le mieux établie, des Mérovingiens par son père Bodogisel, duc de Gascogne, lequel était le neveu de Dagobert Ier, et serait apparenté aux Francs par sa mère, Sainte Ode de Francie.

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    Il naît entre 660 et 666, épouse Sainte Adèle, Waltrude de Verdun puis Lampeida de Neustrie. C’est vers 688 que, par succession ou par conquête, il instaure son autorité sur les pays compris entre la Loire, l’Atlantique, les Pyrénées, la Septimanie et le Rhône. Cette immense région que gouverne Eudes était nommée par les Romains Aquitania « pays des eaux », en raison des nombreuses rivières qui l’arrosent, mais aussi Novempopulani « terre des neuf peuples » par allusion aux tribus antérieures à la conquête romaine. Les Wisigoths s’établissent en Aquitaine en 418 et font de Toulouse leur capitale. Plus tard, ce sont les Francs qui envahissent l’Aquitania, puis les Vascons – les Basques. La lourde cavalerie de ces derniers est un appui pour les ducs d’Aquitaine qui ne tardent pas à s’émanciper du joug franc.

    Toulouse assiégée par les Sarrasins

    En 717, Eudes de Gascogne, duc d’Aquitaine intervient dans la guerre qui oppose les royaumes francs d’Austrasie et de Neustrie. Il soutient le maire du palais de Neustrie Rainfroi contre Charles Martel, maire d’Austrasie, ce qui lui confère le titre de roi d’Aquitaine. Trois ans plus tard, les Sarrasins mettent le siège devant Toulouse. La menace des Infidèles est intense mais Eudes reste pragmatique. Alors que la cité commence à s’épuiser, il planifie une sortie héroïque le 9 juin 721 : en sous-nombre mais profitant d’un effet de surprise absolu, il écrase l’émir Al-Zama et met en fuite son armée.

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    Cette victoire redonne courage aux Wisigoths d’Espagne. Le général Ambiza prend alors lui-même le commandement des armées Maures : après être monté jusqu’à Autun, qu’il a mis à sac la nuit du 21 au 22 août 725, l’homme de guerre sarrasin redescend vers l’Espagne, marquant son passage par des pillages sans nombre, il s’empare du Rouergue et de l’Albigeois, ravage le Quercy et le Périgord. Eudes, à qui tous ces pays appartenaient, marche à leur rencontre et les massacre entièrement en 726. Eudes d’Aquitaine est alors au faîte de sa gloire. Malgré des rivalités politiques, Charles Martel et Eudes s’allient en 731, pour consolider leur pouvoir et bâtir une armée afin de vaincre et déjouer les prochaines invasions.

    La bataille de Poitiers

    Devant l’avancée des armées de Charles Martel et d’Eudes de Gascogne réunies, Abd el-Rahmann, émir de Cordoue arrête sa progression entre Poitiers et Tours le 17 octobre 732. C’est à Moussais, sur la commune de Vouneuil-sur-Vienne, que se font face les ennemis. Le 25 octobre 732, qui est aussi le premier jour du mois de Ramadan, les musulmans se décident à engager la bataille. Abd-er-Rahman meurt au combat et la nuit suivante, ses hommes se retirent.

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    La mort d’Eudes d’Aquitaine est tout aussi empreinte de légendes que sa naissance. Il semblerait qu’il fût assassiné en 735 par Charles Martel qui craignait la trop grande puissance de l’armée gasconne. D’après d’autres sources, Eudes se serait retiré dans son château – sur l’emplacement duquel est édifiée l’église Sainte-Mariede-Ré – pour y finir ses jours après la bataille de Poitiers. Hunald Ier de Gascogne, son fils, devient seul Duc la même année, après avoir prêté serment de fidélité à Charles Martel.

    Alexia de Bermont 

     

    Source : infos-toulouse