L’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) a repoussé à l’automne l’entrée en vigueur d’une réforme de la carte bancaire des demandeurs d’asile, après une controverse suscitée par les acteurs sociaux qui y voient un moyen de « pourrir la vie » des nouveaux arrivants.
Annoncée au creux de l’été, la modification devait être une simple manipulation technique : la carte, sur laquelle est versée chaque mois l’Allocation pour demandeurs d’asile (ADA), allait passer le 5 septembre d’un moyen de retrait d’argent liquide à une carte uniquement de paiement, sans que le montant de l’ADA ne change. Le milieu associatif et les établissements concernés, eux, y ont immédiatement perçu une manoeuvre politique visant à décourager le recours à cette aide versée actuellement à 151.000 personnes, pour environ 42 millions d’euros mensuels, ainsi qu’une mesure qui va à l’encontre des besoins des demandeurs d’asile.
« C’est une réforme qui a pour objectif de pourrir la vie des gens » déplore encore le patron de la Fnars dénonçant une « entrave à la libre disposition de l’allocation » qui « limite les possibilités d’accès à un mode de vie normal le temps de l’instruction » de la demande d’asile.