Les affaires s’accumulent pour la Macronie. Quand les nouvelles chassent les anciennes, c’est pour mieux faire rebondir celles qui étaient censées être enterrées par la justice. Alors qu’il clamait sur tous les toits que les juges l’avaient blanchi, Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale a été mis en examen la nuit dernière. Son business juteux dans le monde des mutuels et de l’immobilier en l’occurrence suscite de sérieux doutes chez les magistrats. Le soupçon pèse fortement sur Ferrand, mais accroché comme une moule à son rocher, il restera au Perchoir contre vents et marées.
Les jours se suivent et viennent ajouter une couche de saleté au monstre macronien. Après Jean-Paul Delevoye contraint de cumuler un salaire de ministre et une belle retraite d’élu local, voici Richard Ferrand qui ressort du bois pour être mis en examen par les juges. Quoi ?! Le président de l’Assemblée nationale encore une fois dans le collimateur de la justice ? La nouvelle est surprenante puisque le quatrième personnage de l’Etat assurait que la justice était passée, n’avait rien trouvé à redire si ce n’est bonne chance dans votre mission d’élu de la République. Il faut croire que Ferrand vit dans un monde parallèle ou est atteint d’une vision partielle de la réalité.
La morale à géométrie variable de Ferrand
La France se réveille ce 12 septembre 2019 avec un président de l’Assemblée nationale mis en examen. Ça fait tache, mais du côté du pouvoir on fait bloc. Une mise en examen n’est pas une condamnation et la présomption d’innocence fait loi. Tout cela est vrai. Il n’en reste pas moins que cette affaire fait tache surtout pour un pouvoir qui avait promis l’exemplarité. Une promesse envolée dès les premiers jours aux manettes avec Ferrand déjà et nombre de ministres, conseillers et faux policiers qui ont pour beaucoup été invités à quitter leur fonction une fois la pression trop forte.
Richard Ferrand, lui, estime que tout va bien et que cette mise en examen ne change rien à son agenda politique personnel. Il continuera de distribuer les bons et les mauvais points à l’Assemblée nationale et surtout à jouir du faste qui a finalement fait chuter son prédécesseur, un certain François de Rugy. Une mise en examen pour prise illégale d’intérêts est une broutille à ses yeux et ce délire minimaliste atteint tous les caciques d’En Marche à commencer par Gilles Le Gendre, le patron des députés LREM qui s’est précipité pour afficher son soutien, clamer l’innocence de son ami et dire qu’il est normal qu’il reste à son poste.
Il est déjà loin le temps où l’ex-porte-parole du Gouvernement assurait que bien évidemment, si un ministre était mis en examen, il serait mis sur la touche. Griveaux parlait alors de Muriel Pénicaud. Le boulet est passé à côté et de toute manière les déclarations d’hier faites par un has been ne concerne pas Ferrand, car il n’est pas ministre. L’homme n’est que président de l’Assemblée nationale et quatrième personnage de l’Etat…
Bien calé dans son fauteuil, le président de l’Assemblée nationale a eu le temps de prendre ses marques, car c’est lui qui a demandé le dépaysement du dossier. De longs mois de gagnés ainsi avant une mise en examen qui aurait été plus difficile à faire avaler après seulement quelques semaines au Perchoir. Ferrand et la Macronie comptent sur la force de l’habitude et l’amnésie des Français. Richard Ferrand n’est-il pas celui qui tweetait que François Fillon avait perdu « toute autorité morale » avec sa mise en examen ? Apparemment, cela ne le concerne pas une fois les bottes crottées de l’ancien Premier ministre récupérées. Au fond, cela ne change rien sur le plan de la morale, car Ferrand en a-t-il déjà eu une ?
Source : 24heuresactu