Le rassemblement religieux de février aurait entraîné la contamination d’au moins un millier de personnes, selon une enquête de Radio France. C’est « une espèce de bombe atomique qui nous est tombée dessus fin février et qu’on n’a pas vue», déclare Christophe Lannelonge, directeur général de l’Agence régionale de santé du Grand Est.
L’événement est considéré comme l’un des points de départ de la propagation du Covid-19 dans la région Grand Est et dans le reste de la France. Entre le 17 et le 24 février dernier, 2 500 fidèles venus des quatre coins de l’Hexagone (dont les régions d’Outre-mer) et des pays limitrophes se sont rassemblés comme chaque année à Mulhouse, sous l’impulsion de l’église évangéliste de la Porte ouverte chrétienne, pour cinq jours de prière et de jeûne. Même si, à cette période, le pays n’était qu’au stade 1 de l’épidémie et que l’interdiction des rassemblements n’avait pas encore été prononcée, cette mobilisation a été à l’origine de plusieurs contaminations au nouveau coronavirus.[…]
Interrogé par France Info, Jonathan Peterschmitt, médecin généraliste travaillant à Mulhouse et pasteur de la Porte ouverte, estime que la quasi-totalité des fidèles présents ont été contaminés, soit environ 2 000 sur 2 500 personnes (aucun registre précis sur le nombre et l’identité des personnes n’a été tenu, puisqu’il s’agissait d’un événement ouvert). Il a notamment remarqué, dès le 2 mars, que l’église, d’ordinaire bondée, était à moitié vide. […]
Plusieurs cas de transmission du virus dans de multiples régions de France par des fidèles qui ont assisté au rassemblement évangélique ont par la suite été recensés. L’enquête de Radio France évoque notamment une infirmière des Hôpitaux universitaires de Strasbourg qui aurait été à l’origine de la contamination de 250 collègues soignants. […] Dans un culte en direct sur les réseaux sociaux, le pasteur Thibault Geyer avait de son côté demandé « pardon » pour avoir regardé « légèrement » les articles sur le coronavirus.