L’Homme Nouveau a consacré un dossier à la crise de foi, révélée par la crise sanitaire. Anne Bernet, après avoir rappelé dans un article l’attitude de l’Eglise au cours des pandémies de l’Histoire, termine par l’attitude des chrétiens aujourd’hui, face à une pandémie pas vraiment terrible par rapport à la peste ou le choléra :
[…] Il est bien plus inquiétant, en revanche, de constater, autre révélation cruelle de la pandémie, l’effondrement des vérités de la foi dans les rangs catholiques. Si l’on ne peut guère demander à un ministre de l’Intérieur de saisir le sens de la messe, la Présence réelle et la nécessité vitale, pour un croyant, d’avoir accès à l’eucharistie, il faut s’interroger sur ce que la messe et l’eucharistie signifient pour un clergé, un épiscopat, qui les ont si facilement supprimées, sans mesurer la souffrance qu’ils infligeaient aux âmes, accusées d’immaturité par certains hauts prélats sous prétexte qu’elles réclamaient le Pain de vie et criaient leur faim, et pour des catholiques « pratiquants » qui ont adopté une messe virtuelle moins contraignante et une « communion spirituelle » soudain magnifiée alors que, depuis cinquante ans, l’accès au sacrement s’était désacralisé…
Un tiers des « messalisants » n’aurait pas remis les pieds à l’église après le déconfinement, preuve que la messe ne signifiait plus grand-chose pour eux. Quant à ceux que l’Église aurait pu reconquérir, en leur apportant le message évangélique et leur enseignant que le Christ, à la différence des médecins, avait, une fois pour toutes, vaincu la mort, nul n’a songé à s’adresser à eux. Une autre leçon de la pandémie aura été de mettre en lumière l’incapacité d’une partie du monde catholique à fournir à ces gens terrifiés les grandes réponses, les grands remèdes qui fu- rent, toujours, ceux de l’Église. Pourquoi, sinon parce que ceux auxquels il appartient de les enseigner n’ont plus foi dans les moyens et les vérités surnaturelles ?
« Je crois en Dieu, le Père tout- puissant… » Vraiment ? !
Source : lesalonbeige