« Laissez-nous jouer ! », clament en cœur Hawa, Imen, Émilie et les autres « hijabeuses » qui ont organisé un match de football dans le jardin du Luxembourg, juste devant le Sénat. Ces sportives, évoluant dans des clubs de la région parisienne, sont venues protester contre un amendement voté par la chambre, interdisant « le port de signes religieux ostensibles » lors d’événements sportifs et compétitions organisés par les fédérations et les associations affiliées.
« Priver les femmes du droit essentiel de pratiquer un sport et du plaisir de jouer est très grave », résume Imen. « C’est une question de dignité, reprend Khartoum. On ne demande pas la lune, on demande juste de jouer ». Regroupées autour de l’association Alliance Citoyenne, les hijabeuses mènent campagne pour que toutes les femmes, et en particulier les femmes musulmanes, puissent pratiquer leur sport en compétition. La Fédération française de football interdit toujours le port du voile au sein de ses championnats, alors que la Fifa l’autorise depuis 2014.