Saint-Brieuc (22) : “1000km pour rien, notre job est discrédité”. Les policiers qui avaient escorté un Marocain à Roissy CDG sont contraints de le ramener en Bretagne où il est laissé libre car “H” a refusé de monter dans l’avion (29/06/2022)

Publié par Guy Jovelin le 29 juin 2022

Les fonctionnaires de Police briochins ont été mobilisés, lundi 20 juin au soir, pour garder H., un homme de nationalité marocaine, avec la mission de quitter son hôtel à 3 h du matin pour l’aéroport de Roissy. L’homme devait prendre un avion pour le Maroc à 12 h 30. Mais une fois sur place, il a refusé de monter dans l’avion. Les policiers en informent alors la préfecture des Côtes d’Armor et, suivant ses instructions, ramènent le ressortissant marocain à Saint-Brieuc, où il est laissé libre à sa sortie du commissariat avec, toutefois, une mesure d’assignation à résidence.

L’affaire a fait bondir les syndicats policiers, dénonçant l’absurdité coûteuse d’un tel fonctionnement. « On met en place un lieu temporaire de rétention administrative, avec un hôtel ouvert au public par ailleurs », résume un délégué briochin d’Alliance. « 1 000 km pour rien, c’est vraiment notre job qui est discrédité alors que, selon nos informations, il y avait de la place au centre de rétention du Mesnil Amelot… Comment gaspiller inutilement de l’énergie et de l’argent ».

L’Unsa police s’est aussi saisie du dossier. ?« On a deux policiers chargés de garder un homme, de 18 h à 3 h du matin, donc deux chambres d’hôtel à payer, trois autres policiers qui prennent le relais à 3 h pour un retour à 18 h 30, et plus de 1 000 kilomètres avec le prix actuel du gasoil… », note ainsi un délégué. « Sans compter que le billet d’avion n’est pas remboursable ».

Côté préfecture des Côtes-d’Armor, on rappelle la règle : « Dans ce cas de figure, il est prévu qu’un nouveau vol soit réservé à l’intention de l’intéressé. Si la personne persiste à faire obstacle à l’exécution de la mesure d’éloignement, ou ne respecte pas l’assignation à résidence, le procureur de la République sera saisi. Il pourra engager des poursuites pénales, avant de mettre à nouveau exécution la mesure d’éloignement ».

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17:55 | Tags : avion, marocain, saint-brieuc | Lien permanent | Commentaires (0)