Les fonctionnaires de Police briochins ont été mobilisés, lundi 20 juin au soir, pour garder H., un homme de nationalité marocaine, avec la mission de quitter son hôtel à 3 h du matin pour l’aéroport de Roissy. L’homme devait prendre un avion pour le Maroc à 12 h 30. Mais une fois sur place, il a refusé de monter dans l’avion. Les policiers en informent alors la préfecture des Côtes d’Armor et, suivant ses instructions, ramènent le ressortissant marocain à Saint-Brieuc, où il est laissé libre à sa sortie du commissariat avec, toutefois, une mesure d’assignation à résidence.
L’affaire a fait bondir les syndicats policiers, dénonçant l’absurdité coûteuse d’un tel fonctionnement. « On met en place un lieu temporaire de rétention administrative, avec un hôtel ouvert au public par ailleurs », résume un délégué briochin d’Alliance. « 1 000 km pour rien, c’est vraiment notre job qui est discrédité alors que, selon nos informations, il y avait de la place au centre de rétention du Mesnil Amelot… Comment gaspiller inutilement de l’énergie et de l’argent ».
L’Unsa police s’est aussi saisie du dossier. ?« On a deux policiers chargés de garder un homme, de 18 h à 3 h du matin, donc deux chambres d’hôtel à payer, trois autres policiers qui prennent le relais à 3 h pour un retour à 18 h 30, et plus de 1 000 kilomètres avec le prix actuel du gasoil… », note ainsi un délégué. « Sans compter que le billet d’avion n’est pas remboursable ».
Côté préfecture des Côtes-d’Armor, on rappelle la règle : « Dans ce cas de figure, il est prévu qu’un nouveau vol soit réservé à l’intention de l’intéressé. Si la personne persiste à faire obstacle à l’exécution de la mesure d’éloignement, ou ne respecte pas l’assignation à résidence, le procureur de la République sera saisi. Il pourra engager des poursuites pénales, avant de mettre à nouveau exécution la mesure d’éloignement ».
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