Depuis ces dernières semaines, un nouveau phénomène est observé à Montpellier, celui des MNA, non pas mineurs, mais des majeurs non accompagnés, des Marocains et des Algériens expulsés d’Espagne.
MNA : le sigle est identique, mais cette fois, il ne vise pas les mineurs non accompagnés. Le M fait référence à majeurs, en l’occurrence de jeunes adultes connus de la justice dans leur pays, au Maroc. Âgés de 18 à la trentaine d’années, ils fuient l’Algérie et le Maroc pour gagner l’Espagne, en traversant le détroit de Gibraltar depuis le port de Tanger ou depuis l’enclave de Ceuta, où, SDF, ils errent dans les rues des grandes agglomérations, notamment à Barcelone et Gérone, à la recherche de larcins, parfois violents.
Il existerait une filière organisée pour permettre à ces jeunes sans emploi, commettant des délits et rompant leurs liens familiaux de s’enfuir. Mais en Espagne, à la première interpellation après un méfait, ces SDF marocains et algériens sont traduits illico en justice pénale et administrative et expulsés après un court délai en prison.
« Comme ils redoutent de retourner dans leur pays, eh bien ils arrivent en France, par les frontières du Perthus, d’Andorre ou par des chemins de montagne et ils se retrouvent à la rue, à Montpellier, mais grâce à un bouche à oreille assurant qu’il existe des SDF étrangers en situation irrégulière susceptibles de les accueillir, notamment dans des squats, ils s’installent et vivent de rapines. C’est ainsi que depuis le début de l’année, nous avons des majeurs non accompagnés, une majorité d’Algériens, qui ont été interpellés pour des vols divers par ruse ou à la tire, des agressions pour dérober téléphones et cartes bancaires pour revendre aussitôt ces biens au marché sauvage de Plan Cabanes ou de la Mosson-la Paillade », révèle à Métropolitain une source de la Police aux frontières, la Paf.
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