Article publié le 13.02.2020
Sept jeunes hommes - tous nés entre 1988 et 1996 - ont été arrêtés en 2017 et 2018 pour leur appartenance à une organisation considérée comme terroriste par les services de sécurité, baptisée «Réseau».
Selon le FSB ce groupe de personnes se revendiquant d'extrême-gauche a voulu préparer des attentats en 2018 lors de l’élection présidentielle puis, la même année, lors des matchs de la coupe du monde de football. Selon l’accusation le but de l’organisation, créée en mai 2015, était d’«unir des anarchistes de différentes régions de Russie en groupes de combat» afin de renverser l’ordre constitutionnel par la force.
La presse russe qui a largement couvert cette affaire, rapporte que dès l’été 2016, le «Réseau» aurait mis sur pied une «structure hiérarchique avec répartition stricte des rôles entre les participants», qui comprenait des «groupes de combat» dans les villes de Penza, Omsk, Saint-Pétersbourg et Moscou. Une Charte communautaire aurait également été élaborée sous le nom de «Code du Réseau».
Selon le média en ligne russe Gazeta, les membres de l’organisation qui n'ont jamais caché leur appartenance à l'extrême-gauche, étaient inspirés par Le Capital de Karl Marx ou L’Insurrection qui vient du Comité invisible - groupe postsituationniste d’extrême gauche d’origine française. Il était également établi que les condamnés étaient adeptes de l’airsoft, un jeu tactique militaire avec armes à billes de plastique en milieu naturel.
86 ans de prison au total
Le 10 février, le tribunal de Penza (sud-est de Moscou) a reconnu coupables tous les accusés de l’affaire dite «du Réseau». Présentés par l'accusation comme des terroristes «antifascistes» et «anarchistes», les accusés devront purger des peines de 6 à 18 ans de prison, selon le verdict du tribunal militaire de Penza. Certains étaient aussi accusés de détention d'armes et de munitions ainsi que de tentative de trafic de drogue.
La condamnation a suscité un tollé auprès de l'opposition et des ONG. Les organisateurs du groupe selon l'accusation, Dmitri Ptchelintsev et Ilia Chakourski ont écopé des peines les plus lourdes, respectivement de 18 et 16 ans de camp pénitencier de régime sévère. La sentence «est inattendue et trop dure», a estimé Olga Gavrilova, l'avocate de Maxim Ivankin, 25 ans, condamné à 13 ans de camp. «Évidemment, moi et mes collègues, nous allons tous faire appel», a-t-elle dit à l'AFP.
Vladimir Poutine avait été interpellé en 2018 et 2019 sur cette affaire et notamment les accusations de torture à l'encontre des enquêteurs. Il avait alors dit vouloir être informé plus amplement du dossier. Son porte-parole Dmitri Peskov, réagissant dès lors le 10 février au verdict, a assuré que le président russe avait ordonné «plus d'une fois que tout se fasse dans le respect de la loi».
Extrait de: Source et auteur via lesobservateurs