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  • Plus de 160 journalistes “de la diversité” annoncent la création de l’Association des journalistes antiracistes et racisé·e·s (AJAR) : ils dénoncent le racisme dont ils seraient victimes des écoles de journalisme aux salles de rédactions

    Publié par Guy de Laferrière le 21 mars 2023

    Nous sommes journalistes de presse écrite, web, radio, télévision et photographes. Nous sommes, par nos histoires, nos origines ethniques, nos couleurs de peau, nos religions, concerné·e·s par le racisme dans la société française, y compris dans les médias. Nous avons décidé de créer l’Association des journalistes antiracistes et racisé·e·s (AJAR) pour s’attaquer au racisme dans le journalisme.

    Les rédactions, de gauche comme de droite, restent en grande majorité blanches, notamment aux postes à responsabilités. Il y a urgence à nous y faire une place.

    Nous voulons soutenir nos consœurs et confrères discriminé·e·s, exploité·e·s et marginalisé·e·s en école, en recherche d’emploi, en situation de précarité et en rédaction. Inspiré·e·s par les initiatives de l’Association des journalistes LGBTI (AJLGBTI) et de Prenons la une créée par des femmes journalistes, nous nous sommes réuni·e·s afin d’agir ensemble.

    Le racisme, de l’école aux rédactions

    Le racisme en rédaction, c’est un chef d’un grand journal parisien qui recommande à l’un de nous de changer de nom pour être plus employable. C’est un collègue, dans un média de gauche, qui s’oppose à un sujet sur le racisme anti-asiatique, car ce serait une nouvelle invention «pour une communauté qui cherche à exister». C’est un chef dans la presse professionnelle qui surnomme l’une de nos membres «la petite beurette».

    Ces exemples vécus ne sont pas isolés. D’après l’enquête du SNJ-CGT à venir sur le racisme dans les médias, près d’un·e journaliste sur deux ayant répondu à l’enquête est témoin de racisme sur son lieu de travail. Et cela commence dès l’école de journalisme, où les personnes racisées sont en grande minorité et de fait, déjà exclues des réseaux de la profession. Les blagues racistes sont omniprésentes dans les cercles d’étudiant·e·s. Il y a un an, une étudiante noire se voit par exemple affublée d’un filtre singe sur une photo que l’un de ses camarades de classe fait circuler. Il y a quelques mois, pendant le voyage scolaire d’une école prestigieuse, un professeur imite Jean-Marie Le Pen auprès de l’un de nos membres d’origine algérienne. Il blague sur les massacres coloniaux : «Nous faisions barbecue d’Algériens.»

    Racisme sur les ondes

    Cette marginalisation s’ajoute à un climat de violences racistes dans l’espace public. En février, des journalistes du Poher, hebdomadaire breton, ont été visés par des menaces de mort et une alerte à la bombe, après des articles sur un projet d’accueil de réfugié·e·s. Un billet antisémite sur un site d’extrême droite commente la supposée judéité de deux journalistes de la rédaction, avant de les qualifier de «collabos», puisqu’iels soutiendraient «l’invasion migratoire».

    Très régulièrement, des plateaux de télévision aux colonnes des journaux, des propos stigmatisants sont tenus sans que grand monde ne s’en émeuve. Ainsi, en février, pour décrire la désorganisation des débats parlementaires, un sénateur compare l’Assemblée nationale à «un camp de gitans» sur Radio J. L’expression est ensuite reprise, sans être critiquée, par une journaliste sur BFM TV. Comme la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, nous pensons que «l’antitsiganisme n’a pas sa place dans le débat public».

    Un mois plus tôt, Omar Sy est interviewé sur son rôle dans le film Tirailleurs, qui raconte l’injustice vécue par les tirailleurs sénégalais. Il pointe du doigt le manque d’empathie envers les victimes de la guerre dans des pays non-occidentaux, comparée à celle accordée aux Ukrainiens. Cette remarque déclenche une avalanche de critiques racistes. Le terme d’«ingratitude» est lâché, plusieurs fois, sur différents plateaux. A des heures de grande écoute, des journalistes exigent d’un Français noir qu’il se fasse petit et dise «merci» pour sa carrière.

    En décembre, l’ancien dirigeant de la chaîne LCI déclarait sur CNews que les «musulmans s’en foutent de la République, ils ne savent même pas ce que le mot veut dire». L’obsession médiatique islamophobe frappe régulièrement les musulman·e·s, en particulier les femmes musulmanes portant un foulard.

    En janvier 2020, le Courrier picard titre «Alerte jaune», à propos du coronavirus, avec une femme est-asiatique en photo. Le journal finit par s’excuser. Préciser l’origine ou la nationalité des criminels lorsqu’ils ne sont pas européens reste encore un réflexe peu remis en question.

    Face à ces constats, nous appelons les rédactions et les écoles à prendre leurs responsabilités. Nous croyons qu’un autre traitement médiatique est possible, respectueux des personnes, donnant la parole aux concerné·e·s. Les dynamiques racistes méritent une attention sérieuse et une couverture médiatique exigeante. Cela passe aussi par le recrutement de personnes racisées et pas uniquement celles issues des milieux les plus favorisés.

    Nous, l’Association des journalistes antiracistes et racisé·e·s, invitons les journalistes confronté·e·s au racisme à nous rejoindre, et appelons avec nos soutiens, les rédactions, les écoles, les syndicats et les collectifs de journalistes à travailler ensemble.

    Signataires

    Un collectif de syndicats et d’organisations (SNJ, SNJ-CGT, Prenons la une, AJLGBTI, Femmes Journalistes de Sport, Profession : pigiste, et la Chance) ainsi que 167 journalistes issus d’une pluralité de rédactions, dont :

    Sarah Bos, Estelle Ndjandjo, Iris Ouedraogo, Rémi-Kenzo Pagès, Arno Pedram, Khedidja Zerouali, Mariétou Bâ, Arwa Barkallah, Sarah Benichou, Maya Elboudrari, Christelle Murhula, Aziz Oguz, Anissa Rami, Kadiatou Sakho, Amine Abdelli, Cyrielle Bedu, Inès Belgacem, Baya Bellanger, Helena Berkaoui, Sophie Boutboul, Syanie Dalmat, Linh-Lan Dao, Samba Doucouré, Rachida El Azzouzi, Sébastien Folin, Renée Greusard, Rachid Laïreche, Mouna El Mokhtari, Balla Fofana, Nora Hamadi, Dan Israel, Juliette Jabkhiro, Jalal Kahlioui, Camélia Kheiredine, Gurvan Kristanadjaja, Grace Ly, Ouafae Mameche, Merwane Mehadji, Mejdaline Mhiri, Soraya Morvan-Smith, Nordine Nabili, Lauriane Nembrot, Linda Nguon, Jennifer Padjemi, Ilyes Ramdani, Ali Rebeihi, Lina Rhrissi, Redwane Telha, Mélody Thomas, Raphäl Yem, Faïza Zerouala.

    Libération  via  fdesouche

  • Paris : en pleine grève des éboueurs, une association de défense de la cause animale manifeste pour la défense des rats

    Publié par Guy de Laferrière le 18 mars 2023

    Alors que plusieurs milliers de tonnes de déchets jonchent les trottoirs de la capitale, laissant craindre l’apparition de risques sanitaires, une association de défense de la cause animale va manifester samedi 18 mars pour défendre les rats, rapporte Le Parisien. “Baroque”, “ridicule”, “hors sol”… L’initiative de PAZ, organisée “bien avant” le début de la grève des éboueurs, fait tiquer les acteurs locaux.

    À 13h30, Paris animaux zoopolis organise un “petit happening pour défendre les rats et les animaux liminaires”, place Saint-Sulpice, dans le VIe arrondissement de Paris. Les militants ont prévu de “sensibiliser les passants“, de “brandir des silhouettes de rats pour faire changer le regard que l’on porte sur eux” ou encore de faire des discours.

    Il est grand temps de cesser d’empoisonner massivement les rats, exige auprès du Parisien Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ. Il faut expérimenter d’autres méthodes.” Objectifs : “interpeller la mairie de Paris“, “mettre le sujet rat sur la table” et “obtenir une réponse sur le groupe de travail que nous avons demandé“.

    L’association dénonce également les “méthodes cruelles” utilisées par la ville pour tuer ces “animaux étonnants, intelligents, sociaux et même rieurs, dotés de surprenantes capacités d’empathie“.

    Je ne suis pas sûr que leur manifestation de ce samedi, en pleine grève des éboueurs, soit bien comprise. Ça paraît un peu baroque en ce moment ! C’est peut-être d’ailleurs un coup de com“, s’interroge le maire LR du VI arrondissement, Jean-Pierre Lecoq, interrogé par le Parisien. “On a fait notre demande auprès de la préfecture de police bien avant la grève des éboueurs, répond Amandine Sanvisens. Ça n’a aucun rapport. Et ça fait depuis 2008 qu’on a lancé notre campagne sur les rats.”

    En attendant, la manifestation n’est pas du goût des spécialistes de la question. “Cette manifestation est ridicule et complètement hors sol, s’insurge Romain Lasseur, biologiste, spécialiste des rats, doctorat de toxicologie animale. Ce n’est ni le lieu ni le moment, en plein milieu de ce mouvement social qui fait souffrir les Parisiens, avec des rats et un risque sanitaire.”

    Interrogé par le Parisien, Christophe Farinet, figure syndicale chez les éboueurs et encadrant et secrétaire général adjoint à la CGT propreté assainissement, minimise la portée du sujet. “Il n’y a pas plus de rats que d’habitude. D’ailleurs, après les grosses grèves comme en 2010, quand les éboueurs avaient repris le travail, on n’avait pas remarqué de pics des populations de rats“, explique-t-il.

    actu.orange via fdesouche

  • “Un centre de propagande islamique” : une association se bat contre la nouvelle grande mosquée de Metz, sa pétition a récolté près de 40 000 signatures, le maire LR François Grosdidier fustige l’islamophobie (MàJ)

    Publié par Guy de Laferrière le 11 novembre 2022

    fdesouche

    10/11/22

    L’association Avenir de la Culture a lancé une pétition ayant récolté près de 40 000 signatures contre la nouvelle mosquée de Metz. Le maire François Grosdidier y répond.

    (…) Actu.fr


    4/04/22

    21/12/21

    […] Le chantier de la Grande Mosquée de Metz, prévue pour être la plus grande en Lorraine, a officiellement été lancé en cette fin d’année 2021. Face à la multiplication des discours islamophobes à l’approche de l’élection présidentielle, l’occasion s’est présentée aux porteurs du projet comme à la municipalité de donner de la voix contre la haine et pour la concorde. […]

    Le président de l’UACM, Mohamed Hicham Joudat, a profité de l’occasion pour faire valoir un message de paix en ces temps troublés par des discours haineux de certains candidats à l’élection présidentielle. « En ce jour historique qui sera gravé dans la mémoire de la communauté musulmane de notre région, faut-il rappeler à tous les citoyens français que la présence musulmane ne date pas d’aujourd’hui », a-t-il déclaré, rappelant l’engagement des soldats musulmans pour la France qui fut au cœur d’une exposition présentée en septembre 2021 à l’hôtel de Ville. « Plus que jamais, ce rappel est indispensable, surtout avec la montée malheureusement ces dernières années en France d’un discours de haine qui instrumentalise la religion musulmane. »

    « Notre philosophie considère le respect des valeurs républicaines comme intrinsèque à l’éthique musulmane », a-t-il ajouté, qui rappelle la signature par l’UACM de la charte des principes de l’islam de France. Un acte salué par le maire de Metz, François Grosdidier, qui a déclaré croire au « rôle pédagogique » de la signature du document, en particulier auprès des non-musulmans afin de « lever tous les malentendus que certains s’ingénient à créer » vis-à-vis des fidèles de l’islam.

    Fustigeant « la théorie paranoïaque du grand remplacement » et la montée de « l’islamophobie », le premier magistrat de la ville veut combattre ces fléaux « par la raison ». Face aux peurs et à la haine, il faut « répondre à l’excitation par le calme, combler l’ignorance par la connaissance, combattre la démagogie par la pédagogie, désarmer l’agressivité par la fraternité », a-t-il assuré. « Céder à la peur, c’est donner la victoire intellectuelle aux terroristes et à tous les extrémistes. »

    « Même si nous ne sommes pas sortis définitivement de cette crise sanitaire, nous savons au moins que la vie ne s’arrête pas et qu’il faut redémarrer et que, dans cette affaire, il faut aller jusqu’au bout », a signifié François Grosdidier, pour qui la construction de la mosquée est « nécessaire » tant pour Metz que pour la France au nom même de la laïcité.

    […]

    SaphirNews (Archive)