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  • « Choisir entre qui vivra et qui mourra »

    Publié par Guy Jovelin le 08 juillet 2020

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    « Choisir entre qui vivra et qui mourra »

    Marie-Christine Bunlon, cadre de santé dans un Ehpad et vice-présidente du Conseil départemental de la Creuse chargée de l’autonomie, a déclaré en session plénière :

    «Non, l’État n’a pas été à la hauteur ! Les soignants l’ont été ! On nous a même demandé de classer nos patients en rouge, vert, orange ! Vous savez ce que ça veut dire ? Vous le savez ? ».

    Elle explique au Journal du Centre :

    « Durant la crise, j’avais décidé de ne rien dire mais aujourd’hui, il faut parler ».

    « On nous a prévenus que si la vague épidémique était trop forte, on ne pourrait pas soigner tout le monde, qu’il faudrait choisir entre ceux qu’on enverrait en réanimation et ceux qu’on laisserait mourir pour laisser la place à des patients ayant les meilleures chances de guérison. »

    Les patients et résidents seront étiquetés en rouge, orange ou vert pour faire le tri entre ceux qui bénéficieraient des soins et les autres.

    « Chaque jour, on actualisait la liste de mes 150 résidents. Qui en rouge. Qui en vert. C’était horrible. Après le GHT, on s’est appelé entre soignants. On a beaucoup parlé. Beaucoup pleuré aussi ».

    « On nous a demandé de nous équiper en pompes à morphine. J’en ai commandé dix, et demandé une remise à niveau car en Ehpad, on en utilise peu. On m’a envoyé quelqu’un qui a fait une démonstration. Quand j’ai vu les surdoses qu’elle préconisait, j’ai compris que ce n’était pas que pour la douleur. Avec mes deux collègues cadres de santé, on a décidé que si cela devait être fait, nous serions les seules à brancher ces pompes. Jamais on n’aurait osé laisser ça à nos infirmières ».

    « On n’a pas eu un seul cas de Covid à l’Ehpad. On a échappé à la vague. Et ni en Creuse ni en Limousin les réas n’ont été saturées. Donc je pense que ce protocole de tri n’a pas été appliqué chez nous. Mais ailleurs ? Dans l’est de la France ? Je crois que ce tri a été fait. »

    « J’arrête ce métier. Je ne veux plus jamais qu’on me demande de choisir entre qui vivra et qui mourra ».

     

    Source : lesalonbeige