Publié par Guy Jovelin le 12 avril 2019
Auteur : Michel Janva
Lu ici :
la moitié des contributions des Français n’ont pas été analysées pour la restitution du grand débat. Parce qu’ils n’ont pas été numérisés à temps par la Bibliothèque nationale de France (BNF) et parce que n’ont été pris en compte qu’une partie des cahiers citoyens, des comptes rendus des réunions d’initiative locale et des lettres envoyées à la mission du grand débat. Mais, pour ne pas gâcher la fête, ni le gouvernement, ni les garants, ni les prestataires ne l’ont avoué ce lundi, lors de la séance de restitution. De la même façon qu’ils n’ont pas dit que la moitié des textes rédigés sur la plateforme en ligne sont des copier-coller des mêmes remarques, ce qu’a mis au jour Le Monde. Conjuguées, ces deux informations invalident totalement les résultats qui circulent depuis quarante-huit heures sur ce que désirent les Français qui ont participé à cette consultation.
Cette révélation, nous l’avons obtenue par hasard, en discutant avec un membre de l’équipe choisie par le gouvernement pour mener l’analyse des contributions libres (le consortium composé des entreprises Roland Berger, Cognito et Bluenove). Nous lui demandions si son travail était fini. Il nous a alors lâché que non, qu’il y avait encore des contributions à analyser […]
Seulement 5 058 contributions ont été étudiées sur les 16 874 que la Bibliothèque nationale de France a numérisées. 5 481 réunions d’initiatives locales ont été étudiées sur les 9 454 restituées, et 13 644 cahiers sur les 18 647 recensés. 24 183 documents ont été traités alors que 44 975 ont été numérisés, ce qui représente 53,8%. Un chiffre à nuancer puisque 680 comptes-rendus de réunions n’ont pas été transmis à la mission du Grand débat. La restitution du grand débat, avant les annonces d’Emmanuel Macron, n’a donc pas respecté la promesse de tenir compte de la parole de « tous les Français ».
Source : lesalonbeige