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La République de juillet

Publié par Guy de Laferrière le 14 juillet 2024

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Les élections législatives actuelles démontrent l’impasse kafkaïenne du système jacobin dont l’origine remonte à 1789 et qui ne peut engendrer que la destruction ou l’insurrection alors que les Français réclament de l’ordre. Aujourd’hui, un score de 33% au premier tour -ramené d’ailleurs à 29% par le ministère de l’intérieur le lendemain, alors que de nombreux journaux affichent encore 33% – est considéré comme un succès tant la France est divisée, alors qu’il ne représente qu’un Français sur trois. Ainsi depuis la deuxième Restauration, la France est condamnée à alterner entre insurrection et autoritarisme républicain, ce dont par exemple de Gaulle sut jouer à trois reprises.

Le journal Valeurs Actuelles intitulait sa lettre d’information du 3 juillet “Désistements : la politique de la terreur” et continuait par “Les élections législatives anticipées ont un goût de 1792 …”
Ceci me semble exagéré et coupable de minimiser ce que fut vraiment la Terreur. Par contre, même si les élections européennes ne sont pas non plus comparables à la révolution de juillet 1830, je fais volontiers le parallèle entre la république de juillet 2024 et ce qu’on appelle la monarchie de juillet qui vit Louis Philippe d’Orléans prendre le pouvoir en 1830 au détriment des légitimistes. Elle ne fut que parodie révolutionnaire de la monarchie à l’instar de notre cinquième république et elle ne répondait ni à l’aspiration révolutionnaire, ni à l’aspiration légitimiste de l’époque.

Pour mémoire, Charles X dissout une première fois la Chambre le 16 mai 1830, puis, au vu de la victoire électorale des libéraux qui gagnent alors 274 députés, il décide d’employer l’article 14 de la Charte de 1814 et donc de rédiger lesdites ordonnances de Saint-Cloud promulguées le 25 juillet 1830. Celles-ci prévoient, entre autres, une nouvelle dissolution de la Chambre basse, avant même la réunion de la nouvelle, et sont la cause directe de la révolution de juillet dite des Trois Glorieuses. Le 2 août, alors qu’à Paris les insurgés ont donné la lieutenance générale du royaume à Louis-Philippe d’Orléans, Charles X abdique en faveur de son petit-fils, le duc de Bordeaux et reprend le chemin de l’exil.

S’en suit un désordre permanent, faillites à la chaîne et chômage de masse. Tout est prétexte à grèves et manifestations. L’administration est épurée de tout sympathisant légitimiste. La société française est attaquée dans ses fondements : médaille commémorative pour les combattants de la révolution de juillet, retrait de l’église Sainte-Geneviève du culte catholique pour en refaire le temple républicain que l’on appelle Panthéon, suppression du financement des écoles catholiques, etc …

Le 14 février 1831, une cérémonie religieuse à Saint-Germain-l’Auxerrois en mémoire du duc de Berry (fils de Charles X assassiné et père d’Henri V) est prétexte à des émeutes révolutionnaires qui feront tomber le gouvernement. Louis-Philippe y répond en enlevant les fleurs de lys de toute représentation royale et nomme à la présidence du Conseil le banquier Casimir Périer, ancien opposant libéral à Charles X et chef du parti de l’ordre.

Moins d’un an après son accession au pouvoir, le 31 mai 1831, Louis-Philippe signe le décret de dissolution de la Chambre et fixe les élections au 5 juillet. Toujours par analogie nous mentionnons à titre anecdotique que la nouvelle chambre débattra farouchement sur l’intervention ou non dans la guerre russo-polonaise de 1831.

En novembre 1831 les canuts se révoltent et rejoints par la Garde nationale prennent la ville de Lyon.
En 1832, un épidémie de choléra fait 18.000 morts.

La même année le pouvoir libéral fait face à l’insurrection légitimiste déclenchée par la duchesse de Berry en Provence, en Bretagne et en Vendée, ce qui donnera lieu à sa cinquième guerre. Il subit également à une insurrection républicaine à Paris dont la répression fera près de mille morts et blessés.

En 1834 de nouvelles insurrections reprennent à l’initiative des républicains et donneront lieu à une nouvelle dissolution. D’autres auront lieu en 1837 et 1839.

Jusqu’à sa chute en 1848, ce régime ne connaitra qu’instabilité gouvernementale et parlementaire et fera apparaitre la paupérisation du monde ouvrier par l’industrialisation et son soutien à la bourgeoisie libérale. Il sera emporté par ce qui l’aura mis au pouvoir, c’est à dire une nouvelle révolution en 1848 qui instituera la deuxième république qui ne durera pas cinq ans pour laisser la place au Second Empire.

L’alliance incompatible de la monarchie de juillet et des révolutionnaires est prémonitoire de ce qui se concocte entre les centristes libéraux et l’extrême-gauche.

Il ne pourra en sortir qu’un gouvernement illégitime pour deux tiers des Français, quel qu’il soit, à la merci des ses opposants majoritaires.
Il est fort à craindre que s’en suive une série de graves désordres, comme le furent les années 30 du 19è ou du 20è s.
Le 21è risquant d’être un peu en avance de ce point de vue.

Préparons-nous sans nous lamenter et voyons cela comme des conditions plus favorables pour mériter son ciel qu’un paradis matérialiste contradictoire par nature, mais sans oublier qu’une monarchie absolue catholique nous ménagerait davantage.

“N’ayez donc point de souci du lendemain, car le lendemain aura souci de lui-même : à chaque jour suffit sa peine.” saint Mathieu 6,34

N’en déplaise aux laïcards, et qu’ils le veuillent ou non, le pouvoir politique ne peut réussir durablement sans la grâce divine qui ne pourra intervenir qu’en remettant le Christ-Roi à la place qui est la sienne. Car la véritable paix ne peut se faire ni dans la violence, ni par la loi, mais par la conversion des cœurs.

N BARRIER
président Association Royaliste Légitimiste de Vendée

 

Source : lesalonbeige

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