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  • Emmanuel Macron a toujours du mal avec l’histoire !

    Publié par Guy de Laferrière le 22 août 2024

    Voici quelques jours, nous célébrions le 80e anniversaire du débarquement en Provence.
    Comme il est naturel, Emmanuel Macron fit, à cette occasion un discours. Pour une fois, je dois reconnaître qu’il a montré un peu de reconnaissance envers nos aïeux, un peu de cette piété filiale qui manque si cruellement dans le monde postmoderne dont il est trop souvent une caricature. Son éloge des héros a été d’assez belle tenue.
    Mais pourquoi diable veut-il toujours se saisir des commémorations pour donner à ses contemporains des leçons de moraline, fondées sur une compréhension approximative, pour ne pas dire falsifiée, de l’histoire ? Pourquoi nous rappelle-t-il sans cesse sa haine de notre histoire ?
    C’est ainsi qu’évoquant l’armée d’Afrique, il ne peut s’empêcher de contrefaire la vérité, non pas en mentant, mais en occultant des pans entiers de l’histoire réelle.
    On chercherait en vain dans son discours le nom du général Weygand, sans lequel cette armée d’Afrique n’aurait pas pu faire grand-chose – et qui paya son patriotisme au prix fort puisqu’il ne quitta la prison où le gardaient les Allemands depuis l’invasion de la zone libre en novembre 1942 que pour être accusé de haute trahison !
    Le souvenir du débarquement en Provence devrait être l’occasion de réunir ceux qui ont servi la France en suivant le maréchal Pétain et ceux qui l’ont servie en suivant le général De Gaulle. Mais, non, Emmanuel Macron, qui pourtant prétend servir l’unité nationale, continue cette absurde guerre civile que nous ont imposée les communistes – qui devaient faire oublier leur attitude de collaboration avec l’Allemagne nazie jusqu’à l’invasion de l’Union soviétique.
    Plus étrange encore, il commet manifestement un contresens sur la signification de l’armée d’Afrique.
    D’abord, il fait mine de croire qu’elle était presqu’intégralement composée d’Africains, alors que plus de 40 % des effectifs étaient des Européens, notamment des pieds-noirs – vous savez, ceux qui, selon Macron, ont commis un « crime contre l’humanité » en Algérie !
    Il n’est pas question d’oublier le sacrifice des Africains.
    Mais l’on ne peut pas insulter à longueur de temps nos compatriotes d’Algérie française et ne les mentionner que furtivement quand nous commémorons la libération du territoire.
    Cependant, cette évocation de l’armée d’Afrique sert surtout à Jupiter pour vanter « la part d’Afrique en France ». Le sens de cette étrange expression n’est pas clair, mais le contexte laisse supposer que l’Afrique devenue non-française et même souvent anti-française aurait des droits sur nous. Mais à quel titre ? Parce que des milliers de Français sont morts, parce que des milliards ont été investis par la France, pour construire des routes, des hôpitaux, des ports dans ces pays dont la plupart n’existaient pas avant l’arrivée des Européens ?
    Peut-être cette « part d’Afrique » en nous est-elle aussi une façon de dire que la France est « terre africaine » depuis des temps immémoriaux – et que les descendants de Gaulois y sont moins légitimes que les Africains !
    Dernière remarque : le président part, en fin de discours, dans une envolée lyrique sur les « valeurs ». On se doute que la cible principale – non nommée – est Vladimir Poutine, mais, ce faisant, l’orateur condamne ce qu’il appelle en mauvais franglais le « double standard ». Se rend-il compte qu’il condamne ainsi ses propres turpitudes ? Car, enfin, qui condamnait le PiS polonais lorsqu’il révoquait certains juges et applaudit Donald Tusk qui fait la même chose ? Il existe des occasions où se taire est la meilleure option !

     

    Source : les4verites

  • TOUT CE QUI EST "RACINES" EST BON ! 

    Publié par Guy de Laferrière le 22 août 2024

    lafautearousseau

    TOUT CE QUI EST "RACINES" EST BON ! En France et dans toute l'Europe... Bravo à nos frères et amis hongrois qui ont rappelé, d'une façon "ultra-moderne", leurs racines chrétiennes ! L'Europe et la France sont chrétiennes 

     

    ET ELLES LE RESTERONT !

     

    Dans Réalité actuelle :

    "Hongrie : A Budapest, une immense croix faite de drones suspendue au-dessus du Danube pour célébrer Saint-Étienne premier roi de Hongrie."

    (extrait vidéo 0'32)

    https://x.com/ReaActuelle/status/1826051866238791743

     

    Hongrie : une grande croix de drones pour la saint Étienne

     

  • Après le covid, voilà la variole du singe, la nouvelle peur sanitaire

    Publié par Guy de Laferrière le 21 août 2024

    La variole du singe, après le Covid, c’est un autre virus, et une nouvelle peur sanitaire, qui prouvera notre « infantilisme irrécupérable ».

    Nous y sommes, c’est maintenant le tour de la variole du singe. Déjà vers la fin de la malheureuse « ère Covid », on en parlait, maintenant la question revient sur le devant de la scène, même si nous ne l’espérons pas.

    Variole du singe, premières alarmes du « nouveau Covid »

    Ton sarcastique et critiques utiles, le journaliste italien Stelio Fergola a pondu un article qui vaut la lecture. L’infantilisme d’une génération d’adultes dont l’intelligence n’est plus en péril de mort mais bel et bien morte y est décortiqué avec une pointe de sévérité et de tristesse :

    « Il y a « jusqu’à » 1 157 infections par la variole du singe. Et « enfin » deux morts. Ce qui génère évidemment des « alarmes » dans le monde tordu du 21e siècle, dans lequel nous ne comprenons même pas ce que signifie combattre et où une pandémie ou une présumée telle qui a touché de très faibles pourcentages de la population mondiale est appelée « guerre ». Évidemment, la « pandémie » était celle du Covid, mais maintenant nous devons nous concentrer sur la variole, car ces deux décès (et ceux qui surviendront dans le futur) seront ou pourraient être un prétexte pour ne même pas échanger le signe de paix dans l’Église, peut-être encore par une partie de ceux qui croient au corps du Christ, à la vie éternelle après la mort, à l’avènement de Notre-Seigneur il y a plus de deux mille ans. Ou du moins, qui dit y croire. De toute évidence, les catholiques et les chrétiens en général ne sont qu’une partie du cirque sans fin qui pourrait se dérouler. Un cirque contre la grâce, qu’elle soit de Dieu ou non, contre l’être humain et son essence même. Cela n’arrive pas forcément, évidemment, mais on ne peut s’empêcher de s’alarmer d’avance. Dans l’attente d’observer des données plus cohérentes qui ne nous racontent pas une énième fois la prétention folle et enfantine de cette société de ne jamais mourir. Pas rarement, ni sporadiquement, mais absolument jamais. Zéro contagion ni mort, mais faire semblant d’être vivant. Et qui sait si ce ne sera pas encore ainsi.

    Une société d’enfants attachés à l’immortalité terrestre

    « Le mot « terrestre » pourrait engendrer les malentendus habituels qu’il convient d’éclaircir immédiatement. Ce n’est pas une question religieuse : il y a ceux qui croient en Dieu et ceux qui n’y croient pas. C’est une banalité, mais il faut le souligner car nous vivons à une époque où des questions évidentes sont discutées en détail comme s’il s’agissait de traités de physique thermonucléaire. Après tout, nous vivons une époque où même les organes sexuels élémentaires deviennent l’objet de débats embarrassants et paradoxaux. D’où le recours évident aux « moyens évidents » pour poursuivre notre discussion.

    « Nous vivons dans un monde, dans une société où les hommes ne réalisent pas qu’ils sont mortels. Au moins consciemment, il est évident qu’ils ne peuvent pas répondre autrement à une question « directe ». Un univers paradoxal d’enfants éternels – élément que j’ai souligné à plusieurs reprises par le passé – encore incapables de devenir des hommes au-delà de quarante ans. Quelqu’un, comme Emanuele Ricucci dans son texte du même nom Revenons aux hommes, l’a souligné de manière détaillée. Le soussigné a beaucoup apprécié la définition de « l’infantilisme » dans diverses déclinaisons – dont celle idéologique – mais force est de constater qu’il s’agit ici de la vie quotidienne. D’être humain, mais aussi mature. Et la maturité – la bonne – consiste à comprendre que nous périssons et qu’il ne sert à rien de frapper du pied. Nous nous incinérons et disparaissons, pour diverses raisons. À cause d’une vieillesse très naturelle, à cause d’un accident, à cause d’une maladie mortelle.

    « Nous ne savons pas si la variole du singe suivra le chemin très triste et douloureux de cet exemple de misère qu’on appelle « Covid ». Nous ne savons pas si des illusions comparables suivront. Cependant, nous sommes certains des prémisses, c’est-à-dire des prémisses débilitantes des communautés modernes mentionnées ci-dessus, parmi lesquelles malheureusement aussi la communauté italienne. Les mêmes qui, pour un peu plus d’un millier de personnes infectées et deux – au nombre de deux – décès, pourraient nous conduire à une énième poursuite inutile de la « maladie zéro », au mépris du sacro-saint droit à la vie (la vraie, certainement pas cette caricature bon marché) et à tous les risques – même minimes – que cela comporte. Les mêmes dans lesquelles même les « croyants » (strictement entre guillemets et parlant oui, dans ce cas, d’un groupe de personnes qui devraient croire en Dieu) ont refusé pendant deux ans d’utiliser le bénitier dans l’église pour ne pas alimenter la contagion. Quelque chose qui doit faire se retourner Jésus-Christ dans les cieux d’une manière qui n’est pas sans rappeler celle avec laquelle Il observe les misères d’un pauvre pécheur comme moi. »

    Francesca de Villasmundo

     

    Source : medias-presse.info

  • 20 août 1955 : massacre d’El Halia. Un voisin à ses futures victimes : « Demain, il y aura une grande fête avec beaucoup de viande »

    Publié par Guy de Laferrière le 20 août 2024

    Il y a à peine soixante ans…

    Le FLN – organisation séparatiste et terroriste soutenue entre autres par la gauche française et toujours au pouvoir en Algérie – avait décidé, devant l’essoufflement de sa propagande, de passer à une stratégie sanguinaire pour faire « monter la pression » en Algérie française.

    Ainsi, dans le petit village minier d’El Halia, 71 Européens furent massacrés de la façon la plus ignoble que l’on puisse imaginer.
    Outre les égorgements des hommes (après ablation du sexe et vision du viol de leurs femmes et de leurs filles) et l’éventration des femmes – méthode habituelle -, on note pour la première fois des personnes dépecées, vraisemblablement tant qu’elles étaient vivantes. Ainsi que des empalements.

    Souvenons-nous aussi comme des voisins chaleureux et ceux que l’on croyait des « amis » se sont transformés du jour au lendemain.

    Description puis témoignage :

    Massacre des travailleurs de la mine de El Halia le 20 août 1955

    « El-Halia est attaqué entre 11 h 30 et midi le 25 août 1955.

    C’est un petit village proche de Philippeville, sur le flanc du djebel El-Halia, à trois kilomètres environ de la mer. Là vivent 130 Européens et 2000 musulmans. Les hommes travaillent à la mine de pyrite, les musulmans sont payés au même taux que les Européens, ils jouissent des mêmes avantages sociaux. Ils poussent la bonne intelligence jusqu’à assurer leurs camarades Degand, Palou, Gonzalès et Hundsbilcher qu’ils n’ont rien à craindre, que si des rebelles attaquaient El-Halia, « on se défendrait » au coude à coude.

    A 11 h 30, le village est attaqué à ses deux extrémités par quatre bandes d’émeutiers, parfaitement encadrés, et qui opèrent avec un synchronisme remarquable. Ce sont, en majorité, des ouvriers ou d’anciens ouvriers de la mine et, la veille encore, certains sympathisaient avec leurs camarades européens… Devant cette foule hurlante, qui brandit des armes de fortune, selon le témoignage de certains rescapés, les Français ont le sentiment qu’ils ne pourront échapper au carnage. Ceux qui les attaquent connaissent chaque maison, chaque famille, depuis des années et, sous chaque toit, le nombre d’habitants. A cette heure-là, ils le savent, les femmes sont chez elles à préparer le repas, les enfants dans leur chambre, car, dehors, c’est la fournaise et les hommes vont rentrer de leur travail. Les Européens qui traînent dans le village sont massacrés au passage. Un premier camion rentrant de la carrière tombe dans une embuscade et son chauffeur est égorgé. Dans un second camion, qui apporte le courrier, trois ouvriers sont arrachés à leur siège et subissent le même sort. Les Français dont les maisons se trouvent aux deux extrémités du village, surpris par les émeutiers, sont pratiquement tous exterminés. Au centre d’EI- Halia, une dizaine d’Européens se retranchent, avec des armes, dans une seule maison et résistent à la horde. En tout, six familles sur cinquante survivront au massacre. Dans le village, quand la foule déferlera, excitée par les « you you » hystériques des femmes et les cris des meneurs appelant à la djihad, la guerre sainte, certains ouvriers musulmans qui ne participaient pas au carnage regarderont d’abord sans mot dire et sans faire un geste. Puis les cris, l’odeur du sang, de la poudre, les plaintes, les appels des insurgés finiront par les pousser au crime à leur tour. Alors, la tuerie se généralise. On fait sauter les portes avec des pains de cheddite volés à la mine. Les rebelles pénètrent dans chaque maison, cherchent leur « gibier » parmi leurs anciens camarades de travail, dévalisent et saccagent, traînent les Français au milieu de la rue et les massacrent dans une ambiance d’épouvantable et sanglante kermesse. Des familles entières sont exterminées: les Atzei, les Brandy, les Hundsbilcher, les Rodriguez. Outre les 30 morts il y aura 13 laissés pour morts et deux hommes, Armand Puscédu et Claude Serra, un adolescent de dix-neuf ans qu’on ne retrouvera jamais. Quand les premiers secours arrivent, El-Halia est une immense flaque de sang.

    Le groupe de fellagha est commandé par Zighout Youcef. 123 des personnes qui l’habitent, de toutes religions, de tous sexes, de tout âge et de toutes opinions politiques sont massacrés de la façon la plus ignoble que l’on puisse imaginer. (71 européens, 52 musulmans, 120 disparus). Outre les égorgements des hommes (après ablation du sexe et vision du viol de leurs femmes et de leurs filles) et l’éventration des femmes, méthode habituelle, on note pour la première fois des personnes dépecées, vraisemblablement tant qu’elles étaient vivantes.

    Ce massacre résulte des nouvelles consignes du FLN qui a échoué dans sa tentative de mobiliser massivement les Français musulmans d’algérie contre la france, que ce soit par la propagande ou par la terreur. Il a également échoué dans sa tentative de créer une force militaire suffisante pour gagner des combats contre l’armée française, par manque de soutien extérieur susceptible de lui procurer des armes, aussi parce que les paras et autres troupes de choc, ramenées d’Indochine, implantent de nouvelles formes de guerre, avec des unités mobiles, et le début des opérations héliportées. Enfin de plus en plus nombreux sont les musulmans qui portent les armes françaises, d’abord protection des sections administratives spéciales nouvellement implantées, gendarmes des groupes mobiles de sécurité, puis progressivement et de plus en plus, auto défense des villages et troupes combattantes, les harkis.

    Le FLN a alors décidé de faire régner la terreur, il renforce ses politiques d’attentat aveugles dans les villes, son extermination systématique des européens, ses actions de sabotage de récolte, de routes, de réseau ferré, de lignes téléphoniques qui le conduiront à la victoire. Il vise aussi les nationalistes modérés type Ferhat Abbas, dont le neveu, qui gérait sa pharmacie est égorgé pour l’exemple. Abbas comprendra parfaitement qu’il n’est plus possible de tenter une troisième force et rejoindra le Caire.

    El Halia aura une autre conséquence, le gouverneur général Soustelle, qui était venu en Algérie avec la volonté de trouver une solution politique, voyant le massacre, déçu de ses contacts, décide « qu’on ne discute pas avec des gens comme ça ». Lors de l’enterrement des victimes, les personnes présentes, menées par le maire, piétineront les gerbes et couronnes offertes par les autorités préfectorales et militaires et feront une conduite de Grenoble au sous préfet.

    Soustelle écrira : « Les cadavres jonchaient encore les rues. Des terroristes arrêtés, hébétés, demeuraient accroupis sous la garde des soldats….Alignés sur les lits, dans des appartements dévastés, les morts, égorgés et mutilés (dont une fillette de quatre jours) offraient le spectacle de leurs plaies affreuses. Le sang avait giclé partout, maculant ces humbles intérieurs, les photos pendues aux murs, les meubles provinciaux, toutes les pauvres richesses de ces colons sans fortune. A l’hôpital de Constantine des femmes, des garçonnets, des fillettes de quelques années gémissaient dans leur fièvre et leur cauchemars, des doigts sectionnés, la gorge à moitié tranchée. Et la gaieté claire du soleil d’août planant avec indifférence sur toutes ces horreurs les rendait encore plus cruelles « 

    Le 20 août 1955, « une date terrible, une date inoubliable » dira Yves Courrière dans son Histoire de la guerre d’Algérie » (ed. Taillandier). Ce jour-là, Zighout Youssef, le chef de la willaya 2, lance la population civile de certains douars du Nord-Constantinois contre les Européens. A El-Halia, petit centre minier près de Philippeville, cent trente-deux personnes sont assassinées dans des conditions barbares.

    Marie-Jeanne Pusceddu témoigne:
    Le 20 août 1955 j’étais à El-Halia

    Je m’appelle Marie-Jeanne Pusceddu, je suis pied-noir, née à Philippeville en 1938 de parents français, d’origine italienne. Mes parents étaient des ouvriers; toute ma famille, frères, oncles, cousins, travaillait à la mine d’El-Halia, près de Philippeville. Ce petit village d’El-Halia n’était qu’un village de mineurs, d’artisans qui travaillaient dur dans la mine de fer. Il y avait également des ouvriers arabes avec qui nous partagions, au moment de nos fêtes respectives, nos pâtisseries et notre amitié. Ils avaient leurs coutumes, différentes des nôtres, nous nous respections. Nous étions heureux. Les « événements d’Algérie » ont commencé en 1954. Mais pour nous, la vie était la même, nous ne nous méfions pas de nos amis arabes.

    Je me suis mariée le 13 août 1955, nous avons fait une belle fête et tous nos amis étaient là, notamment C., le chauffeur de taxi arabe que nous connaissions bien. Avec mon mari, nous sommes partis en voyage de noces. Le 19 août 1955, avec mon mari André Brandy (ingénieur des mines employé au Bureau de la recherche minière d’Algérie ), nous avons pris le taxi de C. pour rentrer à El-Halia. Pendant le trajet, C. nous dit: « Demain, il y aura une grande fête avec beaucoup de viande ».
    Je lui répondis: « Quelle fête ? Il n’y a pas de fête ».
    Je pensais qu’il plaisantait. Le lendemain, 20 août, tous les hommes étaient au travail à la mine sauf mon mari. Il était juste midi, nous étions à table, quand soudain, des cris stridents, les youyous des mauresques et des coups de feu nous ont surpris. Au même moment, ma belle-sœur Rose, sa petite dernière Bernadette (trois mois) dans les bras arrive, affolée, suivie de ses enfants, Geneviève 8 ans, Jean-Paul 5 ans, Nicole 14 ans, Anne-Marie 4 ans. Son aîné Roger, âgé de 17 ans, était à la mine avec son père. Avec ma mère, mon frère Roland de 8 ans, Suzanne ma soeur de 10 ans, Olga mon autre soeur de 14 ans et mon mari, nous avons compris qu’il se passait quelque chose de grave. Les cris étaient épouvantables. Ils criaient: « Nous voulons les hommes ». Je dis à mon mari : « Vite, va te cacher dans la buanderie! ».

    Nous nous sommes enfermés dans la maison, mais les fellaghas ont fait irruption en cassant la porte à coup de hache. A notre grande stupeur, c’était C., le chauffeur de taxi, « l’ami » qui avait assisté à mon mariage. Je le revois encore comme si c’était hier. Il nous a poursuivis de la chambre à la salle à manger, puis dans la cuisine; nous étions pris au piège. C., avec son fusil de chasse, nous menaçait. Il a immédiatement tiré sur ma pauvre mère, en pleine poitrine, elle essayait de protéger mon petit frère Roland. Elle est morte sur le coup avec Roland dans ses bras, lui aussi gravement atteint. Ma belle-sœur Rose a été tuée dans le dos. Elle gardait son bébé contre le mur, ma jeune soeur Olga s’est jetée, dans une crise d’hystérie, sur le fusil, il a tiré à bout portant, la blessant salement. Il nous narguait avec son fusil. Bravement et affolée, je lui dis: « Vas-y! Tire! Il ne reste plus que moi ». Il a tiré, j’ai reçu la balle à hauteur de la hanche, je n’ai même pas réalisé et il est parti. J’ai pris les enfants, les ai cachés sous le lit avec moi, mais je souffrais trop et je voulais savoir si mon mari était toujours vivant. Je suis allée dans la buanderie et me suis cachée avec lui derrière la volière. Les fellaghas, les fils de C., sont revenus. lls se dirigeaient vers nous en entendant un bruit, mais l’un d’eux a dit en arabe: « C’est rien, c’est les oiseaux ». Et nous sommes restés, apeurés, désemparés, sans bouger jusqu’à cinq heures de l’après-midi.

    Les cris, les youyous stridents, la fumée, le feu, quel cauchemar ! …Un avion de tourisme est passé au-dessus du Village et a donné l’alerte. L’armée est arrivée à dix-sept heures. Et là, nous sommes rentrés dans la maison pour constater l’horreur. Mon petit frère Roland respirait encore; il est reste cinq jours dans le coma et nous l’avons sauvé. Malheureusement, ma soeur Olga a été violée et assassinée, ma soeur Suzanne, blessée à la tête, elle en porte encore la marque. Puis l’armée nous a regroupés. Ma famille Azeï, tous massacrés au couteau, la soeur de ma mère, son mari, ses deux filles dont l’une était paralysée, l’une des filles qui était en vacances avec son bébé a été, elle aussi, assassinée à coups de couteau (c’est la fiancée de son frère, qui s’était cachée, qui a tout vu et nous l’a raconté). Le bébé avait été éclaté contre le mur. Puis, mon cousin a été tué à coups de fourchette au restaurant de la mine, le frère de ma mère, Pierrot Scarfoto a été, lui aussi massacré, en voulant sauver ses enfants, à coups de couteau, les parties enfoncées dans la bouche, ainsi que mon neveu Roger, âgé de 17 ans. Mon père, sourd de naissance, blessé à coup de couteau, s’était réfugié dans une galerie abandonnée. Il n’a pas entendu l’armée, on ne l’a retrouvé que quinze jours plus tard, mort à la suite de ses blessures. Il a dû souffrir le martyre. Mon jeune frère Julien a été également massacré.

    Treize membres de ma famille ont ainsi été martyrisés, massacrés par le F.L.N.

    Je suis restée à l’hôpital près de trois mois, j’avais fait une hémorragie interne avec infection, car les balles fabriquées étaient bourrées de poils, de bris de lames de rasoir. Nous avions échappé à la mort, mais pas à la souffrance. Mon mari fut muté à Bougie, mais le Chantier ayant subi une attaque, il a dû fermer; puis à Ampère, près de Sétif, et finalement au Sahara. Mais les femmes n’étaient pas admises. J’ai été recueillie avec mes deux frères à Lacaune-les-Bains, chez les soeurs de Saint-Vincent-de-Paul, j’y étais déjà venue plus jeune.

    Le fellagha meurtrier de ma famille a été arrêté, j’ai dû venir témoigner pendant trois ans en Algérie, car j’étais le seul témoin. Mon témoignage fut mis en doute, du moins la façon dont les miens ont été massacrés. Ils ont déterré ma mère pour voir si je disais la vérité, je n’en pouvais plus. On a retiré plusieurs balles et la seule chose de positive dans tout ce cauchemar, c’est le collier qu’elle portait et que l’on m’a remis ; collier dont je ne me séparerai jamais.

    Marie-Jeanne Pusceddu
    Source : L’Algérianiste N° 94 juin 2001
    Revue culturelle
    BP 213
    11102 Narbonne cedex

     

    Source : contre-info