Publié par Guy Jovelin le 16 juin 2022
16/06/22
NON AU PROJET HORIZON ET À L’ACCUEIL DE 100 MIGRANTS À CALLAC (22)
Composé de Danielle Le Men, Michel Riou et Moulay Drissi, un collectif « pour la défense de l’identité de Callac », opposé au projet Horizon, adresse une lettre ouverte au maire de Callac (Côtes-d’Armor).
(…)
« Ce projet consisterait en la rénovation d’une partie du centre-ville pour y installer durablement une centaine de migrants, définis comme “réfugiés politiques”. Ce projet est porté par la famille Cohen, qui a créé un fonds de dotation Merci. Il serait financé pour une part par la fondation Cohen (fonds privés), une subvention de l’État et un financement de la commune.
L’objectif serait de repeupler une petite ville “vieillissante” par des migrants, de redynamiser le centre-ville et de développer des activités économiques ! Les migrants seraient donc encadrés, logés, formés et 70 emplois leur seraient trouvés.
L’arrivée de 70 familles extra-européennes bouleverserait totalement la vie de la commune et du canton. 38 enfants non francophones seraient scolarisés à l’école de Callac et répartis dans les classes. Cela compliquerait encore plus la tâche des enseignants.
Comment pouvez-vous imposer aux Callacois un tel projet qui remet en cause l’identité de notre population et dont le financement est resté à ce jour non chiffré ?
Une consultation urgente de la population de la commune par référendum s’impose avec des précisions chiffrées sur ce projet Horizon.
Vous allez créer dans la Bretagne profonde, en Argoat, une communauté étrangère avec toutes les problématiques liées à ces regroupements. Vous allez déplacer les problèmes des grandes métropoles dans la campagne bretonne. En effet, où sont les 70 emplois que vous prévoyez pour ces migrants ?
Il est urgent que vous entendiez la colère de la population et que vous consultiez les Callacois par référendum, sans oublier de leur donner des précisions sur le financement de ce projet… »
9/06/22
Il s’agit d’un projet financé par le fonds privé Merci créé par Marie-France Cohen et géré par ses trois fils. Avec bien sûr en garantie du projet des fonds publics. L’objectif est d’accueillir des réfugiés en utilisant les bâtiments vacants. Les promoteurs du projet ont identifié 75 emplois vacants dans la santé, le commerce, l’agriculture. Les emplois seraient accompagnés par des fonds de dotations pendant dix ans (Le Télégramme, 12/04/2022). Mais pourquoi ne s’intéressent-ils pas aux personnes sans emploi du secteur ? Selon l’INSEE, le taux de chômage des 15-64 ans était de 17,6% dans la commune en 2018, soit 116 chômeurs.
Sous le titre « Callac veut revivre grâce aux réfugiés », Ouest-France (16/04/2022) donne d’autres informations. La municipalité envisage d’acquérir les locaux de l’ancienne école Saint-Laurent pour y installer les premiers réfugiés. Un certain nombre d’entre eux seraient également installés dans divers endroits du bourg pour favoriser la mixité. Lors de la réunion publique du 14 avril 2022, les frères Cohen et la directrice des fonds étaient venus avec des maquettes de revitalisation du bourg réalisées par les étudiants de l’Ecole Nationale d’Architecture de Rennes. De quoi impressionner le public évidemment ! Ouest-France rapporte également que le lendemain de la réunion publique, à l’occasion de la signature de la convention entre la famille Cohen et la mairie, le député de Guingamp, Yannick Kerlogot (LREM), à l’origine de la mise en relation du fonds avec Callac, se dit « extrêmement confiant pour la suite ». Le conseiller régional Arnaud Toudic (tête de liste aux élections régionales de Daniel Cueff en Côtes d’Armor et candidat aux législatives à Guingamp) affirme que « la Région accompagnera ce projet. Vous êtes en train de créer un nouveau monde ». Un nouveau monde, en effet !
7/04/22
Convaincus que la population migrante est une chance pour la France, le Fonds de dotation Merci mène depuis 2018 une réflexion collaborative en vue de repenser l’accueil des populations réfugiées. C’est ainsi qu’est né « Horizon ».
Le projet Horizon consiste à rénover ou construire un village avec des personnes réfugiées et non-réfugiées qui, grâce à leurs savoir-faire, participeront au développement d’activités économiques, sociales et culturelles, répondant aux besoins d’un territoire.
Le Fonds de dotation Merci a l’ambition de prouver par l’exemple qu’une autre forme d’accueil est possible, différente des traditionnels centres d’hébergement temporaire.
« Horizon » est un village multiculturel peuplé d’habitants réfugiés et non-réfugiés qui s’y installeront durablement.
On ne parle pas ici de charité, mais de bâtir un avenir commun avec des hommes et des femmes qui, chacun avec leur singularité, apporteront à ce territoire : proximité, mobilité, emploi, diversité, éducation, santé, culture…
Arche de Noé des temps modernes, ce village pionnier a pour objectif de devenir un modèle duplicable.
Horizon cherche actuellement son premier lieu d’implantation.
Dans le cadre de ce projet, le Fonds de dotation Merci agit en tant qu’opérateur. Cependant, de sa conception à sa mise en œuvre, le Fonds de dotation Merci s’appuie sur des compétences multiples en mobilisant autour de lui un réseau d’experts (architecte, juriste, psychologue, chercheur-enseignant, sociologue, artiste…), d’organisations spécialistes de l’accueil des populations migrantes, d’élus locaux, et de personnes réfugiées ou en demande d’asile en France.
CARACTÉRISTIQUES
• Horizon propose une solution innovante par son approche globale, en permettant de concilier accueil, logement, inclusion, mixité, éducation, emploi, santé et culture dans un même dispositif.
• Horizon a été pensé pour favoriser l’accueil des personnes réfugiées, mais aussi pour encourager le développement économique d’une région. Ces deux objectifs se complètent et se servent mutuellement.
• L’accueil de cette population est une chance, tant sur le plan humain qu’économique, puisqu’il fera renaître des métiers abandonnés, permettra potentiellement à une école de ne pas fermer ses portes et assurera le maintien de commerces et d’exploitations agricoles dans la région.
• La pérennité de ce village sera assurée à moyen terme par l’émancipation économique de ses habitants.