Publié par Guy Jovelin le 03 décembre 2019
Le Président Poutine et son homologue chinois Xi Jinping ont salué lundi le lancement du premier gazoduc reliant les deux pays, lors de la cérémonie d'inauguration de cette entreprise baptisée « Force de Sibérie », inauguration qualifiée par Vladimir Poutine "d'événement véritablement historique, non seulement pour le marché mondial de l'énergie, mais avant tout pour la Russie et pour la Chine".
Historique, l'événement l'est sans nul doute. Et ce n'est pas une bonne nouvelle pour l'Europe.
Ce gazoduc vient, en effet, entériner et en quelque sorte concrétiser le rapprochement stratégique, économique et géo-politique des deux pays, éloignant de fait un peu plus le grand espoir civilisationnel d'un immense ensemble eurasien a partir de notre Europe et de l'empire russe.
Tout a été fait, depuis trente ans, par les Etats Unis d'Amérique et leurs auxiliaires européens, pour créer les conditions d'une faille entre l'ouest et l'est de notre continent poussant ainsi la Russie à renouer avec ses tropismes orientaux.
Il n'est pourtant pas trop tard. Que l'Europe se réveille enfin par le sursaut attendu de ses peuples et la montée de forces politiques nouvelles, qu'elle rompe avec sa politique servile d'alignement systématique sur les positions de Washington, qu'elle procède au dépassement de l'OTAN, qu'elle annule les sanctions mises en place contre l'économie russe — sanctions "perdantes/perdantes" puisqu'elles étranglent aussi bien les intérêts russes que ceux des États de l'UE en particulier dans le domaine agro-alimentaire — qu'elle se prononce en faveur d'un nouveau paradigme Paris-Rome-Berlin-Moscou... Alors le nécessaire partenariat euro-russe redeviendra d'actualité.
Et avec lui l'espoir du retour de l'Histoire européenne.