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Bordeaux : l’insécurité met la ville sous tension, “quand des gens qui ont commis 10 agressions sont remis en liberté, ça donne le sentiment que la police ne fait rien”

Publié par Guy Jovelin le 19 novembre 2020

Louée pour sa qualité de vie, la cité bordelaise fait face à une recrudescence des violences. Comment en est-on arrivé là ? Notre enquête.

(…) Ce qui est inédit, c’est la multiplication subite des agressions à l’arme blanche en divers points du centre-ville. Une trentaine au cours du seul mois de juillet. Plus inquiétant : sur les neuf premiers mois de 2020, les vols avec arme ont connu un bond spectaculaire de 69 % par rapport à 2019.

(…) Tout au long de l’été, ce climat d’insécurité s’est imposé sur les chaînes d’info en continu comme une nouveauté. Cela fait pourtant plusieurs mois que la situation s’est dégradée. « Il y a eu une explosion médiatique car la violence touche maintenant le centre-ville. Mais, de 2012 à 2019, la délinquance a augmenté en moyenne de 30 % », observe Amine Smihi, adjoint (EELV) chargé de la sécurité.

(…) Quoi qu’il en soit, les commerçants du centre-ville assistent depuis à la montée d’un phénomène inconnu. Ils voient se répéter – parfois devant leur pas-de-porte – les agressions, les vols et les bagarres.

(…) Non loin de là, les habitants du quartier populaire et cosmopolite de Saint-Michel sont confrontés à une délinquance endémique. Impuissants, ils assistent aux vols à répétition et au trafic de drogue qui se fait ici à ciel ouvert – ou presque. Il y a peu, un pochoir à la peinture noire est apparu sur un mur au pied duquel se déroulent les transactions : « Ici vente de drogue avec la bienveillance de la police. » Un pied de nez qui résume une exaspération générale que Philippe Rolland, secrétaire régional d’Unité SGP police FO, perçoit comme un signal de détresse. « C’est l’expression d’un ras-le-bol de la population que je comprends », résume ce syndicaliste.

(…) « Il n’y a heureusement pas de zone de non-droit à Bordeaux », soutient la procureure, Frédérique Porterie. Reste que, à la nuit tombée, mieux vaut être vigilant dans certains endroits.

(…) « Quand des gens qui ont commis dix agressions sont remis en liberté, ça donne le sentiment que la police ne fait rien. La réponse pénale n’est pas assez forte pour être dissuasive. »

(…) Le Point via fdesouche

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