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Contraint de quitter la Russie, son principal marché après la France, Renault en passe de redevenir un “petit” constructeur européocentré. “Une vraie catastrophe”, se lamente-t-on au sein du groupe

Publié par Guy Jovelin le 27 mars 2022

Mais que reste-t-il donc à Renault sans la Russie? La cession programmée d’Avtovaz (Lada), premier constructeur auto russe contrôlé par le Français (à hauteur de 68%) depuis cinq ans, prive la firme tricolore de sa… plus importante base stratégique hors d’Europe! “Une vraie catastrophe”, gémit-on au sein du groupe au losange tricolore! Les cadres dirigeants sont consternés.

Deuxième débouché commercial pour la firme de Boulogne-Billancourt, la Russie a généré l’an dernier presque un demi-million de ventes (482.200), dont 350.700 Lada! Avec les exportations, Avtovaz a écoulé au total 385.200 véhicules. La Russie représente 18% des volumes totaux du groupe Renault, juste derrière la France (19%), mais largement devant l’Allemagne (6,6%), l’Italie (5,7%). Hors d’Europe, les ventes de Renault au Brésil ne pesaient dans le même temps que 4,7%. La Turquie représente à peine 4,3%, l’Inde 3,5%!

Les deux sites d’Avtovaz à Togliatti et Ijevsk (40.000 personnes en tout) ont produit, l’an passé, 412.300 véhicules (y compris des Logan et Sandero pour Renault) selon des chiffres officieux, alors que l’usine roumaine du groupe hexagonal (Dacia) à Pitesti n’en a fabriqué que 257.400, le site turc de Bursa 248.000, Tanger au Maroc 230.000, Curitiba au Brésil 178.000. Togliatti à elle seule (286.700) est la première usine de Renault dans le monde! Et ce, alors que le premier site de Renault en France, celui de Batilly spécialisé dans les utilitaires, a culminé à 142.000 véhicules fabriqués en 2021.

(…) Challenges

Un chat noir hante-t-il les couloirs du siège de Renault à Boulogne-Billancourt ? On pourrait le penser, au vu des calamités qui s’abattent avec régularité sur le constructeur français. Plongé dans une très mauvaise passe à la suite de l’affaire Ghosn, le Losange a vu son redressement entravé par la crise sanitaire, puis la pénurie de semi-conducteurs. Et alors que les résultats 2021 signalaient enfin un retour à meilleure fortune, l’invasion russe en Ukraine le contraint à couper les ponts avec son principal marché après la France.

(…) Les Echos

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