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Pourquoi entend-on parfois parler d’Israël à la messe ?

Publié par Guy de Laferrière le 23 septembre 2024

Pourquoi entend-on parfois parler d’Israël à la messe ?

Voici un article de Quentin Douté, ancien Conseiller national du Parti de la France, pour nous éclairer sur ce sujet :

La liturgie catholique est-elle sioniste ?

par Quentin Douté

Il arrive régulièrement que l’on puisse lire, dans la liturgie traditionnelle, des textes comme ceux- ci :

  • « Dieu d’Israël, délivrez-nous de toutes nos angoisses. » (Introït du 2e dimanche de Carême)
  • « Jérusalem est bâtie comme une ville forte » (Communion du 4e dimanche de Carême)
  • « Vous êtes le Roi d’Israël, le noble fils de David » (Hymne de la procession des Rameaux)
  • « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël ! » (chant du Benedictus à la vigile pascale)
  • « Sion, loue ton Sauveur » (Séquence de la Fête-Dieu)
  • « Exaucez les prières de votre serviteur, et d’Israël, votre peuple. » (Introït du 18e dimanche après la Pentecôte)

Devant tout cela, certains pourraient se demander si les concepteurs de la liturgie catholique n’étaient pas de fervents propagandistes de l’État sioniste, voire des agents du Mossad… Pourtant, ces soupçons se heurtent à un obstacle de taille : les plus récents de ces textes liturgiques datent du Moyen Age, beaucoup remontant même aux derniers siècles de l’Empire romain, de toute façon bien avant la fondation de l’État d’Israël en 1947-1948 !

La plupart de ces textes sont tirés de l’Ancien Testament, mais quelques-uns ont été écrits bien après la venue de Notre Seigneur Jésus-Christ : ainsi, le chant Lauda Sion (« Sion, loue ton sauveur… ») a été écrit par saint Thomas d’Aquin au XIIIe siècle, qui pensait par ailleurs que « les Juifs soient voués à la servitude perpétuelle par leur propre faute » (note 1). On peut donc écarter la thèse de la haute estime pour le peuple juif…

Mais alors, pourquoi ces textes dans la liturgie ?

Comme l’explique saint Paul : « En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’y aurait pas eu lieu de lui en substituer une seconde. Car c’est bien un blâme que Dieu exprime, quand il leur dit : « Voici, dit le Seigneur, que les jours viennent où je contracterai une alliance nouvelle avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda ; pas une alliance comme celle que je fis avec leurs pères, au jour où je les pris par la main pour les faire sortir de la terre d’Égypte. Puisqu’ils n’ont pas persévéré dans mon alliance, moi aussi je les ai délaissés, dit le Seigneur. Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur esprit et je les écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Aucun d’eux n’enseignera plus son concitoyen, aucun n’enseignera plus son frère, disant : Connais le Seigneur ! car tous me connaîtront, depuis le plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand. Je pardonnerai leurs iniquités, et je ne me souviendrai plus de leurs péchés. » — En disant : « Une alliance nouvelle », Dieu a déclaré la première vieillie ; or, ce qui est devenu ancien, ce qui est vieilli, est près de disparaître. » (note 2)

Comme le résume un missel de 1938, dans son introduction au 9e dimanche après la Pentecôte :

« Ils [les Israélites] furent rejetés du royaume de Dieu, comme les marchands le furent du temple, qui en est la figure, car ils avaient transformé cette maison de prière en une caverne de voleurs. Les Gentils, appelés à leur place, doivent dès lors être fidèles à leur vocation et prendre garde de ne pas tomber à leur tour. »

En conséquence, les textes de l’Ancien Testament doivent être lus à la lumière de la Nouvelle Alliance, et « Israël », « Jérusalem », « Sion », signifient maintenant le nouvel Israël, l’Église catholique, comme le notait encore un missel de 1963 dans la traduction de l’Offertoire de la Pentecôte : « c’est en Jérusalem (l’Église), dans votre sanctuaire, que les rois vous présenteront leurs offrandes ». Cet enseignement traditionnel de l’Église fut mis à mal à partir de 1965 et plus encore par Jean-Paul II, mais reste celui de la Sainte Écriture et de la Tradition, donc la Vérité révélée immuable et insensible aux lâchetés humaines face aux puissants du jour.

C’est parce que le Nouvel Israël n’est autre que l’Église catholique que le nom même de l’État hébreu est une usurpation et un véritable défi envers Dieu. C’est donc fort logiquement que cet État déteste, discrimine et persécute les chrétiens, comme les médias catholiques commençaient à s’en inquiéter mi-2023, jusqu’à la fameuse attaque du 7 octobre qui a suspendu toute critique à droite contre l’État juif, devenu l’avant-garde de la civilisation « judéo-chrétienne » contre les hordes islamiques. Depuis, l’État sioniste peut massacrer en masse des populations civiles en Palestine et au Liban sous les applaudissements de la bourgeoisie catholique, pour qui tout est permis contre des populations musulmanes et qui oublie complètement les millions de chrétiens victimes des mêmes bombardements et des mêmes crimes que les musulmans. Cette même droite catholique est tellement sous le charme de l’entité sioniste qu’elle en oublie également sa complicité passée avec l’État islamique et actuelle avec l’Azerbaïdjan musulman contre l’Arménie chrétienne, elle ne veut voir en elle qu’un super-héros qui va les sauver de l’islamisation de la France… Le catholique lucide et cohérent ne peut être que foncièrement antisioniste.

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