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Le Parti de la France - Page 288

  • Un rabbin co-dirige le plus important site pornographique au monde

    Publié par Guy de Laferrière le 12 mai 2023

    Le rabbin Solomon Friedman, co-propriétaire d'un des plus importants sites pornographiques
    Le rabbin Solomon Friedman, co-propriétaire d’un des plus importants sites pornographiques

    Solomon Friedman cumule plusieurs fonctions : c’est un avocat,  un rabbin et un magnat de la pornographie.

    La société de capital-investissement qu’il a aidé à fonder, Ethical Capital Partners, a acheté le plus important site pornographique au monde, Pornhub.

    Pornhub est le site pornographique le plus visité mais aussi l’un des plus controversés. Il fait l’objet d’une série de poursuites intentées par des personnes qui affirment que ses anciens propriétaires n’ont pas empêché la publication sur le site Web d’images de maltraitance d’enfants, d’agressions sexuelles et d’autres rapports sexuels illégaux et non consentis. Plus de 2,2 millions de personnes ont signé une pétition en ligne pour fermer le site.

    La nouvelle de son achat à la mi-mars par Ethical Capital Partners a stupéfié de nombreux avocats d’Ottawa. Pourquoi l’un de leurs principaux confrères souhaiterait-il s’investir dans quelque chose d’aussi toxique que Pornhub ?

    Le rabbin et avocat Friedman a répondu la question. “Contrairement à une salle d’audience où je représente une personne à la fois”, affirme-t-il, “ici, l’ampleur du changement et de l’effet positif est énorme.”

    Friedman et ses collègues investisseurs d’Ethical Capital Partners affirment qu’ils vont contribuer à éliminer certains des maux les plus graves des sites pornographiques, notamment la pornographie de vengeance et les images d’abus sexuels sur des enfants.

    Né dans une famille orthodoxe de l’ouest d’Ottawa, Friedman a grandi dans une famille de neuf frères et sœurs. Son père, Barry, était un entrepreneur de Nortel et un développeur de logiciels.

    “J’ai été élevé dans une maison avec plus d’ordinateurs que d’enfants”, dit Friedman. “Mon premier ordinateur était un terminal connecté à un serveur Unix.”

    En tant que jeune homme, Friedman a suivi une voie conservatrice. Il a déménagé en Israël à 18 ans, a étudié le droit talmudique pendant trois ans et a été ordonné par le tribunal rabbinique de Jérusalem. À cette époque, en 2006, il était déjà marié et père de jumeaux.

    Friedman est entré ensuite à la faculté de droit de l’Université d’Ottawa. Il a obtenu son diplôme parmi les meilleurs de sa classe et a travaillé comme auxiliaire juridique à la Cour suprême du Canada pour le juge Morris Fish, un ancien avocat de la défense. La plupart de ses affaires concernaient le droit pénal.

    Friedman a décroché un emploi d’associé dans l’un des principaux cabinets de défense d’Ottawa, Edelson Clifford D’Angelo Barristers LLP$. L’une de ses toutes premières affaires concernait Russell Williams, un ancien colonel des Forces canadiennes qui plaiderait coupable du meurtre de deux femmes, d’agression sexuelle sur deux autres et de s’être introduit par effraction dans plus de 80 maisons pour voler des sous-vêtements de jeunes femmes et de filles.

    En 2015, Friedman est nommé associé du cabinet d’Edelson. Ce fut une ascension fulgurante. Edelson a déclaré au magazine Precedent, une publication pour les avocats basée à Toronto : « Friedman sera finalement le leader ici. “

    Il y a trois ans, Friedman a lancé son propre cabinet d’avocats avec Fady Mansourl’un des principaux avocats canadiens d’origine arabe.

    Solomon Friedman a évoqué sa décision d’investir dans Pornhub avec ses proches, dont sa fille de 17 ans. Elle n’a pas tardé à embrasser l’idée, dit-il. “Elle a dit :” Ce matériel est légal, il existe, de bonnes personnes devraient le régir “”, a déclaré Friedman.

    La route de Friedman vers Pornhub a commencé il y a plus de deux ans lorsque son cabinet d’avocats a élargi son secteur d’activité pour inclure le travail de conseil aux entreprises : Friedman et Mansour offriraient des conseils aux entreprises inclus dans des offres publiques d’achat lorsque des questions de droit pénal ou de réglementation étaient en jeu.

    Ce travail les conduits à la société mère de Pornhub, MindGeek.

    MindGeek est une société enregistrée au Luxembourg mais possède un grand bureau à Montréal et possède non seulement Pornhub, mais également un portefeuille de sites pornographiques, notamment YouPornRedtubeBrazzersMen.comSean CodyTrans Angels et Nutaku. Ensemble, ils dominent le monde de la pornographie sur Internet.

    Pornhub reçoit à lui seul plus de 100 millions de visiteurs de sites Web par jour, dont quatre millions au Canada. En 2022, selon Pornhub, il a enregistré plus de 36 milliards de visites. Entreprise privée, elle génère des revenus grâce à son réseau publicitaire, TrafficJunky, ainsi qu’aux frais d’adhésion et aux licences de logiciels.

    Maggie MacDonald, étudiante au doctorat à l’Université de Toronto, maintenant membre du conseil consultatif d’Ethical Capital Partners, a rédigé sa thèse de maîtrise sur Pornhub en 2019. Elle l’a décrite comme un colosse d’Internet.

    “Bien qu’elle soit loin d’être un nom familier, la société désormais connue sous le nom de MindGeek est un acteur majeur de l’économie Internet, un moteur de l’entrepreneuriat technologique”

    Mais en décembre 2020 le New York Times a propulsé l’entreprise sous les projecteurs internationaux : une chronique d’investigation de Nicholas Kristof a allégué que Pornhub monétisait le viol d’enfants, la pornographie de vengeance et les vidéos de caméras espions de femmes prenant une douche.

    Les dirigeants de Pornhub ont nié tout acte répréhensible, mais le scandale a secoué l’entreprise jusqu’à sa fondation.

    MasterCard et Visa ont suspendu leurs services de paiement sur le site Web, des victimes ont déposé des plaintes et un comité permanent de la Chambre des communes a tenu des audiences sur le fonctionnement de Pornhub. L’année dernière, deux des principaux dirigeants de MindGeek, Feras Antoon et David Tassillo, ont quitté l’entreprise. (Le manoir montréalais d’une valeur de 19 millions de dollars d’Antoon a brûlé en avril 2021 dans un incendie criminel qui n’a toujours pas été résolu.)

    Les acheteurs potentiels ont encerclé l’entreprise en difficulté.

    Une offre publique d’achat aurait été montée par Chuck Rifici, un entrepreneur basé à Ottawa et cofondateur de Canopy Growth. Plusieurs membres actuels d’Ethical Capital Partners, dont Friedman et Mansour, deviennent partie d’une société de capital-investissement, Bruinen, mise en place par Rifici dans le cadre du processus.

    Lorsque cette offre s’est effondrée, Ethical Capital Partners s’est regroupé et a déposé sa propre offre. Mansour est maintenant l’associé directeur de l’entreprise, tandis que l’investisseur, entrepreneur en cannabis et promoteur immobilier Rocco Meliambro en est le président.

    MindGeek a supprimé 10 millions de contenus générés par les utilisateurs de Pornhub suite à l’histoire du New York Times, et a introduit un programme avec l’aide de la société d’identité numérique, Yoti, pour vérifier l’âge et l’identité personnelle de toute personne téléchargeant du contenu sur le site.

    MindGeek – qui emploie 700 ingénieurs – a introduit d’autres mesures pour identifier, désactiver et signaler le matériel d’abus sexuel d’enfants. Friedman affirme que sa technologie “révolutionnaire” – un outil breveté appelé SafeGuard – permet à MindGeek d’identifier le matériel illégal et d’ajouter une empreinte à une base de données accessible par d’autres plateformes de médias sociaux . L’empreinte numérique perdure même si la vidéo est modifiée ou si son format de fichier est modifié.

    Bref, le rabbin Friedman promet que les pires aspects de la pornographie disparaîtront,  ce qui lui permet aussi de prétendre que la pornographie qu’il promeut n’est pas critiquable. Pour améliorer son image, l’entreprise a d’ailleurs l’intention de parrainer des articles de recherche, des conférences universitaires et de créer d’autres forums pour “déstigmatiser” et démystifier le commerce de la pornographie sur Internet. En gros, il s’agit de faire passer le message que la pornographie doit être banalisée.

    “Je pense qu’ils essaient de blanchir l’histoire”, déclare Laila Mickelwait, une femme californienne qui a lancé une campagne en ligne pour fermer Pornhub.

    Laila Micklewait rétorque que le nouveau système de vérification de Pornhub pour le téléchargement de contenu ne garantit pas que toutes les personnes visibles ont donné leur consentement pour la publication de ces images pornographiques. D’autres poursuites, dit-elle, sont à venir.

    A aucun moment, Solomon Friedman n’explique comment son activité de pornocrate est compatible avec son statut rabbinique.

     

    Source : medias-presse.info

  • Les préfets pourront interdire une manifestation s’ils voient un risque de slogans amalgamant immigration et islamisme, ou de discours instrumentalisant les faits divers “pour désigner les étrangers à la vindicte” (MàJ)

    Publié par Guy de Laferrière le 11 mai 2023

    10/05/2023

    Critiqué après la tenue d’un rassemblement d’ultradroite à Paris, Gérald Darmanin a décidé d’agir. Dans une note adressée aux préfets, que Le Parisien a pu consulter, le ministre de l’Intérieur leur demande de se baser sur la jurisprudence dite « Dieudonné », qui s’applique à une interdiction de spectacle, pour faire interdire les manifestations d’ultradroite.

    […]

    « Au regard du programme du rassemblement, des associations qui manifestent, ou des personnalités susceptibles d’y participer », les préfets devront déterminer si la manifestation présente un risque que « des slogans ou des propos de nature à mettre en cause la cohésion nationale ou les principes consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (…) soient exprimés », indique la note. Le ministre donne des exemples de propos répréhensibles : « apologie de la collaboration », « slogan prônant la remigration », « amalgame entre immigration et islamisme ou terrorisme ou délinquance ».

    Sont également ciblés les « discours assimilant de manière systématique les personnes d’origine non européenne à des délinquants et une menace à combattre et les personnes de confession musulmane à des islamistes radicaux » ou encore l’instrumentalisation de « faits divers impliquant des personnes d’origine étrangère pour désigner les étrangers à la vindicte ». Pour rappel, des rassemblements d’extrême droite avaient été organisés après l’affaire Lola, cette jeune fille de 12 ans tuée par une femme d’origine algérienne en octobre dernier dans le XIXe arrondissement parisien. Des slogans tels que « l’immigration tue » avaient été scandés.

    Gérald Darmanin demande donc aux représentants de l’État dans les territoires de « prendre sans délai les mesures nécessaires pour éviter que de tels rassemblements et manifestations ne se reproduisent ».

    Le Parisien via fdesouche


    09/05/2023

  • Le suicide démographique de l’Europe

    Publié par Guy de Laferrière le 11 mai 2023

    5 Mai 2023, 05:15am | Publié par Thomas Joly

    La population de l’Union européenne devrait amorcer son recul à partir de 2026, prévoit Eurostat.

    La population de l’Union européenne devrait atteindre son point culminant en 2026, avant d’entamer un déclin progressif. D’après des données d’Eurostat, la population devrait passer de 446,7 millions en 2022 à 453,2 millions en 2026 (+1,5 %), avant de lentement décroître. A l’horizon 2050, elle devrait retomber à 447,9 millions.

    Alors que la barre des 8 milliards d’habitants sur Terre a été dépassée fin 2022, le démographe Laurent Toulemon, directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED) constate :

    « En Europe, on constate une stabilisation, voire une baisse modérée de la population sur le temps long. La part de la population européenne dans la population mondiale va connaître une forte baisse, notamment car l’Afrique va voir sa population presque tripler au XXIe siècle ».

    Pas d’enfant, pas de retraite. Et comme la nature a horreur du vide, que croyez-vous qu’il va se passer ?

    Source : http://lalettrepatriote.com

  • Profs suspendus, une énième atteinte à la liberté d’expression

    Publié par Guy de Laferrière le 11 mai 2023

    9 Mai 2023, 05:18am | Publié par Thomas Joly

    Ces dernière semaines ont été l'occasion d'un nouveau piétinement de la liberté d’expression. L’Éducation nationale a décidé de suspendre de leurs fonctions, pendant trois mois, deux professeurs de philosophie en raison de leurs prises de position politiques et sociales.

    Selon l’administration, les deux enseignants auraient porté atteinte au bon fonctionnement de l’institution. Retranchés derrière des notions juridiques noyées de casuistique, les instances disciplinaires ont choisi d’évincer messieurs Franklin Nyamsi et René Chiche.

    Le premier, suivi par plus de 160.000 personnes sur le réseau social Twitter, critique régulièrement la politique africaine de la France. Le second, suivi par plus de 100.000 personnes, intervient régulièrement sur les chaînes de télévision et les radios pour dénoncer l’état intellectuel catastrophique de l’enseignement dans notre pays. De surcroît, et c’est essentiel de le souligner, M. Chiche est également responsable syndical.

    Ajoutons que ces sanctions sont accompagnées de la privation des droits à rémunération et des droits à avancement et retraite. Par ailleurs, les lycéens sont directement impactés puisqu'ils sont privés de leurs enseignants quelques semaines avant le baccalauréat de philosophie.

    Sous un angle strictement juridique, ces sanctions opportunistes obscurcissent un peu plus le paysage de la pensée politique et de l’opinion libre.

    Rappelons que l’obligation ou le devoir de réserve, stricto sensu, n’est pas prévu par la loi, excepté pour certains statuts spécifiques comme celui des militaires ou celui des magistrats. La représentation nationale n’a donc jamais contraint à la réserve le professeur ou l’enseignant. Ce devoir est une stricte création prétorienne. Il prend sa source dans une jurisprudence du Conseil d’État déjà ancienne, du 15 janvier 1935, par un arrêt fondateur dit « Bouzanquet ». Autrement dit, il s’agit d’une obligation créée par les juges et contrôlée par ces mêmes juges.

    Lors des débats parlementaires relatifs au statut général des fonctionnaires au début des années 1980, un amendement avait été déposé pour inscrire l’obligation de réserve dans la loi relative aux droits et obligations desdits fonctionnaires. Le ministre de la Fonction publique, en son temps, avait rejeté cet amendement en expliquant qu’il fallait « laisser le soin au juge administratif d'apprécier au cas par cas les limites au droit d'expression imposées aux fonctionnaires par l'obligation de réserve ». C’était, ainsi, donner un pouvoir au juge au détriment de la volonté populaire.

    Le danger d’une telle situation provient de l’absence de cadre juridique clarifié et précisément défini. Afin de ne pas tomber sous le coup de la sanction, l’agent peut exprimer une opinion qui ne doit pas avoir de caractère excessif ou insultant vis-à-vis du service. Il doit veiller à s’exprimer avec une certaine retenue afin que son comportement ne nuise pas à l’administration à laquelle il appartient.

    Or, toutes ces notions évoquées peuvent laisser cours à des interprétations diverses. Sur quels critères décider, juridiquement, du « caractère excessif d’un propos » ? Comment estimer que ce même propos a été exprimé sans une « certaine retenue » ? D’abord les commissions de discipline et ensuite les juges apprécieront, alors, au cas par cas. Ce sont ces seules appréciations qui font leur office et partant, cela devient une atteinte fondamentale à la sécurité juridique.

    A ce titre, le ministre de l’Éducation nationale, a justifié les sanctions prononcées en affirmant que les professeurs avaient tenu « des propos outranciers, complotistes, injurieux d’une très grande violence ». Pap Ndiaye a ajouté, « nous garantissons le droit de libre expression, mais ce type de propos d’entre pas dans le droit de libre expression ». C’est évidemment là tout le problème. Ça ne devrait pas être au ministre, ni aux supérieurs hiérarchiques, ni mêmes aux juges, de décider que les propos tenus n’entrent pas dans le droit de la libre expression. Seul le peuple devrait pouvoir décider.

    Le devoir de réserve est manifestement dévoyé. Certains hauts fonctionnaires ou hommes politiques ne supportent plus que l’on puisse contester leurs insuffisances, leurs décisions iniques ou que l’on ose la contradiction. Ils mettent donc en œuvre les procédures leur permettant d’évincer l’opinion qui dérange et celui qui la livre. Ces deux professeurs sont victimes de l’évolution de la censure dans notre pays. Cette censure à géométrie si variable.

    Maître Alain Belot

    Source : http://bvoltaire.fr

  • Darmanin peut-il interdire toutes les manifs d’extrême droite ?

    Publié par Guy de Laferrière le 11 mai 2023

    11 Mai 2023, 05:28am | Publié par Thomas Joly

     

    Tout au long de la journée de mardi, l’intégralité du champ lexical de l’indignation républicaine était de sortie. En effet, samedi dernier, un groupe de nationalistes français a manifesté son soutien à Sébastien Deyzieu, décédé le 7 mai 1994, à 22 ans, en marge d’un regroupement du GUD. Ainsi que l’a parfaitement rappelé Marc Eynaud dans son article, aucun trouble à l’ordre public n’a été a déploré lors de cette manifestation.

    Mais voilà, certains y ont vu des néo-nazis, d’autres des néo-fascistes, et tous ont entendu le bruit des bottes raisonner dans les rues parisiennes. Jusque-là, rien d’inhabituel et le préfet de police de Paris se défendait plutôt bien avec des armes juridiques. Mais devant la polémique, Darmanin s’est emparé du sujet. Il a donc demandé aux préfets d’interdire de manière générale et absolue toutes les manifestations d’extrême droite.

    Ainsi, il ne se passe pas une journée sans que ces personnes ne restreignent impunément les libertés fondamentales dans notre pays. Ce ministre de la Macronie vient de créer « un principe général d’interdiction de manifester en raison de l’opinion politique ». C’est assez simple, au fond, par cette consigne donnée aux préfets, le ministre de l’Intérieur viole à la fois le droit européen, le droit constitutionnel et la loi en la matière.

    Le Conseil d’État avait récemment rappelé les principes généraux de la liberté de manifester : « La liberté d'expression et de communication, garantie par la Constitution et par les articles 10 et 11 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales et dont découle le droit d'expression collective des idées et des opinions, constitue une liberté fondamentale au sens de l'article L. 521-2 du Code de justice administrative. Son exercice, notamment par la liberté de manifestation ou de se réunir, est une condition de la démocratie et l'une des garanties du respect d'autres droits et libertés constituant également des libertés fondamentales au sens de cet article. » Par conséquent, le principe absolu est celui du droit de manifester.

    Parce que manifester est une liberté fondamentale, ceux qui souhaitent organiser une manifestation n’ont qu’une obligation déclarative. Le Conseil d’État a d’ailleurs refusé, pendant la crise sanitaire, de faire basculer cette obligation vers un principe d’autorisation préalable. Autrement dit, une manifestation doit être déclarée mais n’a pas à être autorisée.

    En revanche, une fois déclarée, et par exception seulement, la manifestation peut être interdite par le maire ou par le préfet. Mais il existe des conditions de légalité strictes dans lesquelles doivent s’inscrire ces interdictions, comme par exemple une présomption grave d'un réel danger de troubles à l'ordre public procédant de la manifestation projetée et l'inexistence d'un autre moyen efficace pour maintenir l'ordre public.

    Ainsi, ordonner aux préfets d’interdire toutes manifestations d’extrême droite, c’est donner l’ordre d’exclure « a priori » toute réflexion sur les conditions de légalité de l’arrêté. Le ministre de l’Intérieur lui-même demande donc aux préfets de prendre des arrêtés d’interdiction, quand bien même ceux-ci seraient « a priori » manifestement illégaux. Or, l'arrêté doit être motivé en application de l'article L. 211-2 du Code des relations entre le public et l'administration.

    La décision doit préciser, dans ses motivations, les risques pour l'ordre public (précédentes manifestations organisées par les mêmes personnes et ayant donné lieu à des troubles, mots d'ordre visant à troubler l'ordre public ou à commettre des dégradations) et la difficulté quant au maintien de l'ordre public liée, par exemple, au volume des forces de police, aux difficultés inhérentes au lieu de la manifestation. Le préfet ne peut pas s’extraire de son obligation de motivation, pour des raisons uniquement politiques, sous le prétexte qu’il laisserait les tribunaux administratifs le soin de juger de la légalité de son arrêté. Raisonner ainsi, c’est décider de façon totalitaire de restreindre une liberté fondamentale envers un ennemi supposé qui n’est même pas strictement défini.

    Platon n'avait-il donc pas raison lorsqu’il affirmait que la tyrannie deviendrait le point d’aboutissement inéluctable de la démocratie ?

    Maître Alain Belot

    Source : http://bvoltaire.fr