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accords de minsk

  • Ukraine et accords de Minsk : après les aveux de duplicité de Merkel, ceux de Hollande

    Publié par Guy de Laferrière le 01 janvier 2023

    Auteur : 

    Les accords de Minsk n’auraient été qu’une vaste opération télécommandée par les Etats-Unis pour « donner du temps à l’Ukraine » et non un véritable accord en vue de la paix, c’est ce qu’a laissé entendre Angela Merkel il y a quelques semaines, et ce qu’est venu corroborer François Hollande.

     

     

    Les accords de Minsk,  « donner du temps » à Kiev

    Lors de la signature des Accords de Minsk en 2014, médiés par la France et l’Allemagne, convenus entre l’Ukraine et la Russie et acceptés par les États-Unis et les Nations Unies, la chancelière allemande et le président français de l’époque étaient désignés comme les garants de leur application. Une application qui, si l’on en croit les aveux de l’ancien chef d’Etat allemand du 10 décembre dernier, n’était pas envisagée à long terme, le véritable objectif révélé par Merkel étant de « donner du temps » à Kiev.

    Le 28 décembre dernier, François Hollande a soutenu auprès The Kyiv Independent que la version d’Angela Merkel est la bonne : « Oui, Angela Merkel a raison sur ce point », les protocoles de Minsk ont donné à l’Ukraine un temps précieux afin de se renforcer militairement en vue d’une confrontation future avec Moscou.

    « Depuis 2014, continue Hollande, l’Ukraine a renforcé sa posture militaire. En effet, l’armée ukrainienne était complètement différente de celle de 2014. Elle était mieux entraînée et équipée. C’est le mérite des accords de Minsk d’avoir donné cette chance à l’armée ukrainienne. »

     « Selon Hollande, est-il écrit dans le journal ukrainien, les réunions au format Normandie, lancées en juin 2014 et comprenant les dirigeants de la France, de l’Allemagne, de l’Ukraine et de la Russie, ont donné à l’Ukraine du temps pour se préparer, tandis que les accords de Minsk qui ont suivi ont tenté de pousser Poutine vers une voie diplomatique. »

    Les accords de Minsk « qui peuvent être ressuscités pour établir un cadre juridique déjà accepté par toutes les parties »

    Concluant son entretien, François Hollande suggère que la guerre peut se terminer par des négociations ayant comme base les accords de Minsk « qui peuvent être ressuscités pour établir un cadre juridique déjà accepté par toutes les parties ».

    Ces propos dénotent soit une grande naïveté soit un profond orgueil chez l’ancien président de la République française. Pense-t-il réellement que Vladimir Poutine, qui a souligné la tromperie manifeste de l’occident, va considérer les accords de Minsk comme une base solide ? Le dirigeant russe a pourtant prévenu, après les aveux de duplicité d’Angela Merkel, que trouver un terrain de négociation sera difficile à l’avenir :

    « La confiance est presque inexistante, mais après de telles déclarations, une question de confiance se pose : comment négocier, sur quoi, et s’il est possible de négocier avec quelqu’un, et quelles sont les garanties ? ».

    Les confidences des deux anciens chefs d’Etat sont loin d’aider à une solution diplomatique, tout au contraire elles créent du côté russe un juste sentiment de défiance vis-à-vis de la partie occidentale.  

    L’année 2022 se clôt, mais la guerre en Europe n’est pas près de prendre fin, en ce début de nouvelle année 2023. Les   

    Francesca de Villasmundo 

     

    Source : medias-presse.info

  • Ukraine : du sabotage volontaire des accords de Minsk par les Etats-Unis, la France et l’Allemagne

    Publié par Guy de Laferrière le 14 décembre 2022

    Auteur : 

    « Il s’agissait de donner du temps à Kiev », a confié récemment Angela Merkel.

    Dans une interview à Die Zeit le 7 décembre dernier, l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel a affirmé que les Accords de Minsk avaient été « une tentative de donner du temps à l’Ukraine » de se renforcer militairement en vue d’une confrontation future avec Moscou. Un aveu d’importance « historique », comme l’a fait remarquer le président serbe Alexandre Vucic ce 10 décembre, alors que ces accords avaient été conclus avec pour objectif officiel de rétablir la paix entre Kiev et les Républiques du Donbass.

    « Nous avons tous vus la déclaration historiquement importante d’Angela Merkel [sur les accords de Minsk]. Je suis surpris », a commenté Alexandre Vucic lors d’un discours à la nation serbe. Et le dirigeant de poursuivre, selon une retranscription de l’agence de presse Tass :

    « Pour moi, cette idée est pratiquement incompréhensible mais elle est confirmée par ce que [l’ancien président ukrainien] Petro Porochenko a affirmé, qu’ils n’avaient jamais eu l’intention d’implémenter les Accords de Minsk. »

    De la place Maidan aux accords de Minsk

    Les Etats-Unis et leurs alliés « ont simulé leur soutien à la feuille de route vers la paix, tout en injectant des armes en Ukraine et en ignorant tous les crimes commis par le régime de Kiev… dans l’intérêt d’une frappe décisive contre la Russie », a précisé Merkel à Die Zeit.

    Les Accords de Minsk ont mis fin à la guerre qui a commencé cette année-là, lorsque Kiev, après la révolution de Maidan, coup d’État téléguidé par les Etats-Unis, décida manu militari de reprendre les régions du Donbass qui avaient déclaré leur autonomie vis-à-vis de la capitale et demandé des négociations sur leur statut. Une guerre qui a vu les Russes soutenir les rebelles et l’OTAN Kiev.

    Ces Accords, écrit le journaliste américain Ted Snider dans un article publié sur Responsible Statecraft, « ont donné la meilleure solution diplomatique possible à la crise. Médié par la France et l’Allemagne, convenu entre l’Ukraine et la Russie et accepté par les États-Unis et les Nations Unies, l’accord visait à rendre pacifiquement le Donbass à l’Ukraine, lui accordant cependant une pleine autonomie. En particulier, l’accord de Minsk II avait promis l’autonomie du Donbass en Ukraine. La perspective de neutralité et la question de l’adhésion à l’OTAN auraient dû être examinées plus tard ». Snider ajoute :

    « L’ancien ambassadeur américain en Union soviétique Jack Matlock a récemment déclaré que ‘’la guerre aurait pu être évitée […] si l’Ukraine avait respecté l’accord de Minsk, qui prévoyait la reconnaissance du Donbass en tant qu’entité autonome en Ukraine, empêché les conseillers de l’OTAN [d’opérer dans le pays] et de s’était engagée à ne pas rejoindre l’OTAN‘’ ».

    La duplicité de l’Occident

    Si l’on en croit Merkel, faire respecter cet accord n’était pas le plan des Etats-Unis, et de ses alliés européens soumis, mais au contraire faire tomber Poutine, démembrer l’Empire russe, via une guerre otanienne par Ukraine interposée. Pour le plus grand malheur des Ukrainiens, chair à canon pour les intérêts américains, les stratèges de l’Etat profond américain n’avaient pas prévu la vigoureuse riposte guerrière de la Russie, plus difficile à abattre que dans l’imaginatif washingtonien.

    L’aveu de cette duplicité occidentale dévoilé par Merkel a suscité une vive réaction du président russe Vladimir Poutine, alors que Moscou a, à de multiples reprises, déploré la non-application de ces accords censés entériner la fin des hostilités entre les forces ukrainiennes et les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk.

    « Il s’avère que personne n’allait mettre en œuvre tous ces accords de Minsk », a ainsi déploré le chef d’Etat russe en conférence de presse le 9 décembre, ajoutant encore :

    « J’espérais encore que les autres parties prenantes à ce processus étaient sincères avec nous. Il s’avère qu’ils nous trompaient aussi. Il s’agissait uniquement de renforcer l’Ukraine avec des armes, en la préparant aux hostilités. »

    Vladimir Poutine a ensuite estimé qu’au vu de ces nouveaux éléments, Moscou aurait « peut-être » dû lancer son opération militaire en Ukraine plus tôt, soulignant que la Russie espérait pour sa part être en mesure de résoudre le conflit dans le Donbass par le biais des Accords de Minsk. « Ce qu’on a dit maintenant prouve seulement que nous avons pris la bonne décision en lançant une opération militaire spéciale », a-t-il estimé.

    Sans confiance, la perspective de négociations sérieuses s’éloigne

    Enfin, le dirigeant a déploré l’impact des déclarations d’Angela Merkel sur la confiance entre Moscou et ses interlocuteurs internationaux. « La confiance est presque inexistante, mais après de telles déclarations, une question de confiance se pose : comment négocier, sur quoi, et s’il est possible de négocier avec quelqu’un, et quelles sont les garanties ? », s’est interrogé publiquement Vladimir Poutine, insistant néanmoins sur la nécessité de parvenir, in fine, à un accord sur l’Ukraine :

    « Mais tout de même, à la fin, nous aurons à nous mettre d’accord. J’ai déjà dit à plusieurs reprises que nous sommes prêts à négocier, nous sommes ouverts. Mais cela nous fait penser, bien sûr, à qui nous avons affaire. »

    Francesca de Villasmundo 

     

    Source : medias-presse.info